Berlin envoie généralement sur le terrain moins de la moitié de l’effectif autorisé par le Bundestag. Pour le Mali, ce renfort était prévu depuis le mois d’aout...
«Berlin va envoyer dans les 650 soldats au Mali» lit-on dans les agences de presse ce matin, alors qu’Angela Merkel rencontre François Hollande cet après-midi à Paris. Il s’agirait d’une partie de la réponse allemande à la demande française d’aide et d’assistance, formulée après les attentats parisiens. En réalité, cet envoi était planifié depuis le mois d’août, afin de relever le contingent hollandais, comme l’indique le journaliste Thomas Wiegold du blog Augen Geradeaus !, le secret-défense d’Outre-Rhin.
Qu’en est-il réellement en termes d’effectifs ? Ce que la ministre de la défense Ursula von der Leyen a annoncé, c’est qu’elle allait demander au Bundestag «d'approuver un mandat pour environ 650 soldats». Selon la législation allemande, le Parlement fixe un effectif maximum que le gouvernement peut ensuite envoyer en opex... ou non.
Pour le Mali, la situation actuelle est la suivante, selon les chiffres du ministère allemand de la défense et la commission de la défense du Bundestag : « jusqu’à 350 » militaires pour l’EUTM-Mali, la mission européenne de formation de l’armée et «jusqu’à 150 » pour la Minusma, les casques bleus des Nations unies. Au total, on est donc à 500.
Dans la réalité, selon l’Office statistique allemand, ces 500 ne sont actuellement que 218, soit 43,6% de l’effectif autorisé légalement : 208 au sein de l’EUTM-Mali et 10 pour la Minusma - essentiellement un Transall basé à Dakar.
Il est évident que des renforts allemands vont partir pour l’Afrique, mais il est aujourd’hui impossible de savoir combien exactement.
Dans le même temps, Ursula von der Leyen a indiqué que l’Allemagne compte augmenter son effectif dans le nord de l’Irak, où les militaires de la Bundeswehr forment les Peshmergas kurdes. L’effectif maximum autorisé passerait de 100 à 150. Ils sont aujourd’hui 95.
Au total, 3036 militaires allemands sont actuellement réellement engagés dans des opérations extérieures : le détail étant disponible ici. Le total autorisé est de 6535, dans 14 opérations différentes, à terre ou en mer. Soit 46,5% de l’effectif autorisé.