Après l’assassinat d’un notable Imouchagh dans la localité d’Intillit dans la région de Gao, les représailles ne se sont pas fait attendre. Pour répondre à l’agression, deux personnes issues de la communauté adverse(les Kel Essouk) seraient entre les mains des proches de la victime. Et pourtant, avec la signature du « pacte d’honneur » à Anéfis en octobre dernier par les différentes communautés locales, on croyait le nord à l’abri des violences intercommunautaires.
Mais rien n’est moins sûr, l’incident d’intillit étant loin d’être le seul fait susceptible de remettre en cause le semblant de stabilité régnant dans le nord du Mali. il est toujours impossible de se déplacer entre les villes du nord sans une escorte armée à cause des éléments armés qui sèment la terreur sans être inquiétés.
Mardi 24 novembre, un véhicule de la MinusMa a heurté une mine ou un engin explosif dans la région de tombouctou, l’explosion a entrainé la mort d’un membre du personnel civil de la Mission. l’incident est survenu à environ 25 kilomètres à l’ouest de tombouctou sur la route de goundam. le véhicule faisait partie d’un convoi logistique de la Minusma.
Cette attaque a durement choqué par le chef de la mission onusienne au Mali, Mongi Hamdi, qui s’est dit outré par cet incident tragique. «la Minusma ne se laissera pas intimider par ces attaques et demeure déterminée à soutenir le peuple et le gouvernement malien dans leurs efforts pour ramener une paix durable au pays», a-t-il déclaré.
La liberté de mouvement dont bénéficient les éléments armés des groupes armés fait partie des sources de l’insécurité ambiante qui empêche les populations de dormir. Les foires hebdomadaires sont devenues infréquentables, ce qui est un coup dur pour l’économie locale basée sur le commerce avec d’autres localités du pays.
En attendant le cantonnement et le désarmement des combattants, cette ambiance de « Far West » perdurera. Elle constitue d’ailleurs une aubaine pour les islamistes armés qui se sont infiltrés parmi les populations pour poursuivre leur combat contre l’etat malien et les forces internationales présentes dans le nord du pays.
Le pire scénario est que le nord du Mali ne devienne de nouveau un pôle d’attraction pour les terroristes du monde entier. Les chefs des principaux mouvements islamistes actifs au Mali, probablement cachés dans cette zone du pays, continuent à collaborer ou à recruter des militants qui arrivent jusqu’à s’infiltrer dans la capitale afin de commettre des attentats.
En attendant le retour de l’etat dans le nord, d’autres notables ou autres simples citoyens pourraient tomber sous les balles. des représailles s’en suivront forcément, les populations n’ayant aucun recours à part la vendetta, la loi du talion.
Soumaila T. Diarra