Dans notre dernière parution, dans un éditorial intitulé : « Nous sommes Bamako », nous avions expliqué ce slogan hautement symbolique par notre ardente volonté de dire non au terrorisme et nous avions émis le souhait de redevenir nous-mêmes demain, dans un Mali épris de paix et de justice sociale. Malheureusement, l’actualité nous contraint d’être Tunis. Nous le sommes, parce que nous restons fidèles à notre ligne éditoriale, à nos principes de défense de la liberté, de la justice et du bien-être social. Ces valeurs n’ont pas de couleur ni de frontière. Elles sont universelles, l’humanité toute entière en a droit. Donc, chaque fois qu’elles manquent quelque part ou sont remises en cause, il nous incombe de les défendre à travers notre modeste contribution.
Nous sommes Tunis parce que la Tunisie est un pays libre, moderne qui œuvre pour la démocratie dont le soubassement n’est autre que la Liberté. Le vaillant peuple tunisien, qui a lancé les printemps « Arabe » pour une véritable démocratisation du pays pour la prise en compte de ses préoccupations essentielles méritait mieux qu’un attentat avec un bilan de 13 morts et 20 blessés, survenu en fin d’après-midi du mardi 24 novembre. Cet acte odieux, qui a frappé le cœur de Tunis, l’Avenue Mohamed V, tuant des agents de la sécurité présidentielle dans un bus, montre jusqu’où peuvent aller les terroristes. Cette donne prouve également que des milieux insoupçonnés pourraient être infiltrés. Cela dénote aussi de la complicité active ou passive de certaines personnes. La vigilance doit être donc de mise à tous égards à Tunis aussi bien qu’à Bamako et Paris, voire partout sur la planète terre, car nul n’est à l’abri des actes barbares. Que Dieu nous protège !
Revendiqué par Daech, cet attentat a été condamné par les pays voisins et les grandes puissances et organisations internationales : Maroc, Algérie, Egypte, Turquie, Qatar, Washington, Paris, l’UA, l’UE, l’ONU. Tous ont affirmé leur soutien à la Tunisie.
Ce pays frère ne va jamais se coucher à cause de ces jihadistes moyenâgeux, qui sont en déphasage avec notre ère, notre Islam, celui du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui), le meilleur de nous tous, par la grâce de qui nous avons appris que l’Islam est une religion de paix, de tolérance et d’amour. Point de méchanceté ou de désir d’ôter la vie à autrui.
La Tunisie reste debout parce que ce n’est pas la première fois qu’elle subit des attentats. Elle vaincra parce qu’elle a des ressources humaines de qualité, des ressources morales pour dépasser cette situation et rebondir dans la voie de la démocratie, en renforçant ses institutions républicaines, en garantissant l’exercice de toutes les libertés, individuelles et collectives et, enfin, en favorisant l’épanouissement de son peuple, parce que c’est de cela qu’il s’agit. C’est la finalité de toute action politique.
Nous sommes Tunis, nous le répétons, demain nous souhaiterions être nous-mêmes dans un Mali épris de paix et de justice sociale.
Chahana Takiou