Au moment où le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, se démène comme un beau diable pour, à la fois, accroitre les ressources de l’Etat et diminuer le train de vie de celui-ci, des agents véreux des Impôts et un vieux retraité de ce service de l’assiette baigne dans du faux. En effet, pendant que la grande majorité des travailleurs des Impôts multiplient les contrôles et les vérifications des imposables pour renflouer les caisses de l’Etat, d’autres agents, une poignée d’individus, ont préféré magouiller sur le processus d’enregistrement des contrats : des faux cachets, des faux reçus et des fausses écritures sont utilisés pour faire perdre à l’Etat les 3% des droits d’enregistrement des contrats que les différents départements ministériels, les directions régionales et autres signent avec des prestataires de services, notamment les opérateurs économiques.
Il se trouve que ce sont les grands commerçants de la place et des entreprises qui contractent des marchés de centaines de millions voire de plus d’un milliard de FCFA qui n’enregistrent pas leur contrats en bonne et due forme. Ils préfèrent tricher avec la fiscalité puisque 3% de 1, 5 milliard font plusieurs dizaines de millions de FCFA. Idem pour ceux qui ont 300 voire 500 millions de marchés.
Pour traquer les faussaires, la Direction générale du Contrôle financier a été mise à contribution afin que les délégués financiers rejettent, après contrôles, tous les dossiers mal enregistrés. Le Directeur du Contrôle financier, Alhassane Ag Moussa, a même demandé à ses agents d’exiger la production de la quittance de paiement des droits d’enregistrement. Auparavant, celle-ci n’était pas exigée. Il suffisait d’apporter le contrat sur lequel se trouvent le ou les cachets des Impôts. Cette donne a davantage fait découvrir les grands voleurs de la République, ceux qui la sucent, nuit et jour, dans la plus grande discrétion, loin des yeux et des caméras de la presse. Il s’est avéré que, en plus de cette poignée d’individus qui s’adonnent au faux, un vieux retraité est tranquillement assis chez lui, à la maison, avec des cachets, pour faire du faux. Ainsi, il prend 500 000 FCFA avec un opérateur qui doit payer 15 millions de nos francs aux Impôts et un million à cet autre qui doit payer 27 millions de FCFA. Son domicile est permanemment animé par ceux qui connaissent ce réseau.
Le syndicat des Impôts, qui s’est montré intraitable vis-à vis de l’Etat récemment, doit rapidement se démarquer de ses militants véreux qui ternissent son image. Il doit encourager les enquêteurs à faire la différence entre la bonne graine et l’ivraie et éviter d’en faire un motif de grève, à l’instar des banquiers qui observent, en ce moment, une grève incompréhensible, injuste dans un système démocratique qui repose sur la séparation des pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Qu’un de leurs ait maille à partir avec la justice, quelles qu’en soient les raisons, ne doit pas conduire le syndicat à pénaliser les clients. Les banques doivent donc payer pour ça. A suivre
Chahana Takiou