Remettre l’hôtel à son état normal : c’est le défi qui s’impose aux responsables de Radisson Blu qui ont fait cas du bilan de l’attaque de vendredi dernier.
Quelques jours après l’attaque terroriste dont a été victime l’hôtel Radisson Blu du Groupe Rézidor, son président Wolfgang Neoman, accompagné du promoteur Cessé Komé, a animé un point de presse mardi dernier.
Très affecté, le premier responsable de cet établissement hôtelier a tenu tout d’abord à présenter ses condoléances aux familles endeuillées avant de laisser éclater toute sa colère et sa triste face à une situation inattendue.
Selon M. Neoman, le bilan de l’attaque meurtrière est de trois membres du personnel de l’hôtel et deux agents de sécurité tués. De quoi explique-t-il dévaster l’ensemble du personnel de Radisson au Mali et ailleurs.
“Un événement comme ça, on doit y faire face”, a-t-il lancé. Répondant à la question sur les mesures de sécurité en place avant l’attaque, le président du Groupe Rézidor a été formel : “Je ne sais pas un hôtel qui a autant de sécurité. Nous avons trois agents de sécurité armés”.
S’agissant de l’état d’esprit du personnel, le président du Groupe Rezidor dira qu’il est exceptionnel. “Nous avons échangé avec les 250 membres du personnel. Nous ferons tout le nécessaire pour aider le personnel touché afin de faire face à la situation”, a-t-il annoncé. Et de préciser qu’avant l’attaque, ce sont 254 personnes qui étaient salariés dont 18 étaient présents le vendredi.
Le défi qui s’impose au groupe est la réouverture au plus vite de l’hôtel et de le remettre le plus possible à l’état où il était avant les événements. L’occasion était toute trouvée pour Wolfgang Neoman de saluer l’accompagnement des autorités durant cette épreuve.
M. C.
SITUATIONS D’EXCEPTION
L’état d’urgence en question
Suite à l’attaque terroriste qui a fait 21 morts à l’hôtel Radisson le président de la République a décrété l’état d’urgence sur l’étendue du territoire national. Que faut-il retenir de l’état d’urgence ?
Selon le directeur de l’Ecole nationale de l’administration (ENA) l’état d’urgence est un dispositif juridique qu’on met en place pour faire face à une crise grave, une situation exceptionnelle qui menace l’Etat ou la nation.
Pour lui, c’est un moyen que la Constitution donne au pouvoir public. Le premier effet qu’il peut produire, c’est de doter les autorités nationales de pouvoirs étendus qui leur permettent de prendre des mesures qu’elles n’auraient pas prises en état normal, a-t-il expliqué.
Le second élément d’effet, ajoute-t-il, c’est les mesures restrictives de liberté, le pouvoir public peut restreindre les manifestations, les regroupements.
S’agissant de certaines publications des internautes qui visent à faire l’apologie du terrorisme, il précise qu’il faut un décret spécial pour les interdire, car d’après lui, la notion de l’état d’urgence date de 1987 en ce temps les réseaux sociaux notamment Facebook, Tweeter etc. n’existaient pas dans notre pays.
Il note que la Constitution le prévoie dix jours pour son application, sa prorogation au-delà de dix jours ne peut être autorisée que par l’Assemblée nationale.
Notons que c’est l’article 72 de la Constitution du 25 février 1992 qui régit l’état d’urgence. Seul le président de la République est habilité à le décréter. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile rappelle que l’état d’urgence permet de faire des perquisitions dans certains hôtels et familles et confère plus de responsabilité aux forces des sécurité pour accomplir leurs missions.
Yéhia M. Baby
Stagiaire