Suite à nos différentes parutions sur l’histoire de l’assassinat de Fily Dabo Sissoko et de ses compagnons d’infortune, des partisans de la mystification mensongère et d’une ironie provocatrice, sous le sceau de l’anonymat et des pseudo-synonymes à travers les réseaux sociaux, nous accuse d’avoir prêté à une entreprise de diabolisation et de démolition de la mémoire de Modibo Keita. Mais hélas pour eux la roue de l’histoire tourne et personne ne peut l’arrêter. Aussi tôt ou tard, la vérité finit par triompher sur l’histoire du Mali indépendant à nos jours.
51 ans après la liquidation physique de Fily Dabo Sissoko, Hammadoun Dicko et El Hadj Kassoum Touré dans le désert malien, les héritiers de Modibo Keita continuent de nier l’évidence et pire continuent de vouloir falsifier l’histoire du Mali indépendant en faisant croire que le premier président du Mali indépendant est un sain. Le comble c’est qu’on continue à faire croire que l’assassinat de Fily Dabo Sissoko était normal tout simplement il avait refusé d’adhérer aux idées communistes de Modibo Keita.
L’heure du mea culpa doit enfin sonner
En célébrant le centenaire de leur mentor de Modibo Keita, ses héritiers devraient avoir le courage de demander pardon à toutes les victimes du régime dictatorial et sanguinaire du 22 septembre 1960 au 19 novembre 1968. Pendant 8 ans le régime de Modibo Keita a agit par la violence, les crimes les plus horribles, les assassinats ciblés, les tortures jusqu’au terrorisme, la tyrannie pour faire taire la moindre velléité de revendication. Il s’agit des nombreuses exactions ont eu lieu dans le Nord du Mali en 1963 alors que les populations n’ont fait que demander leurs droits de pensée, d’association, liberté et de justice. On se rappelle encore de l’affaire de Sakoiba où tout un village fut massacré par la simple volonté du commissaire de police de Ségou pour une affaire de femme; des affaires de Ouelessebougou et de Yanfolila tout simplement les paysans ont refusé de se faire réquisitionner de leurs récoltes par l’Etat d’où le massacre des villageois et environs ; du tabassage et de l’emprisonnement de Moussa Diarra( père de l’ancien premier ministre de la transition Cheick Modibo Diarra) et de sa famille de Ségou à Taoudéni, pour avoir simplement refusé d’adhérer au parti- Etat ; des exactions des milices populaires sur les populations sur des simples dénonciations calomnieuses ; de la révolution active où Modibo Keita avait dissout le parlement en le remplaçant par des comités populaires qui ne jurent que par lui ; de l’affaire du journaliste Fayenké qui voulait créer son propre journal et enfin de l’Opération taxis où personne(même celles de son parti) n’avait le droit de posséder un taxi. Cela se comprend car le Mali de Modibo Keita n’était ni un Etat de droit ni une démocratie comme on tente de le faire croire aujourd’hui. En effet Modibo Keita n’est qu’un Chef de l’Etat et non Président de la république car il n’a jamais été élu. Et les élections législatives qui devraient être organisées en 1965 n’ont jamais eu lieu car elles ont été tout simplement annulées. Aujourd’hui tous les malheurs actuels tirent leurs origines de la mauvaise gestion du Mali indépendant à savoir la crise récurrente au Nord du Mali, l’instabilité politique du pays. Donc si le Mali continue de vivre aujourd’hui une situation des plus troubles de son histoire, c’est parce que les héritiers du premier régime de 1960 refusent de faire leur mea culpa afin de permettre aux nombreuses victimes innocentes de faire le deuil de leurs parents et proches disparus. Le comble c’est qu’ils continuent de falsifier l’histoire récente de notre pays. Aujourd’hui le bon sens veut qu’Amadou Djicoroni, Seydou Badian Kouyaté et Youssouf Traoré disent enfin la vérité à la nouvelle génération car les proches et parents des victimes de 1960 à 1968 n’ont pas oublié mais ont tout simplement pardonné. Parmi ces victimes expiatoires figurent des responsables et militants de l’US-RDA dont certains ont subi toutes sortes d’humiliations et de brimades avant d’être froidement exécutés comme du gibier.
Vers la création de l’association des victimes du régime de Modibo Keita
Mais face à l’insistance d’une nième tentative de réécriture entreprise par les révisionnistes et héritiers de Modibo Keita, les parents et proches des victimes du premier régime ont décidé de créer une association des victimes du régime de Modibo Keita en 2016 afin de rétablir la vérité. Pour les parents et proches des victimes du régime de Modibo Keita, le 19 novembre 1968 fut pour eux un jour de liberté et de dignité retrouvées. L’occasion pour les initiateurs de cette association de laver l’honneur souillé de toutes ses victimes accusées à tort d’être des ennemis du Mali qui était confondu à un seul homme à savoir Modibo Keita. Pour l’histoire tous ceux qui avaient participé à la liquidation de Fily Dabo et compagnons et aux exactions les plus horribles sont tous morts dans des conditions exécrables pour les uns et inhumaines pour les autres à Kidal.
Said BOCOUM