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Mali: l’enquête sur l’attaque d’un hôtel à Bamako "avance bien", deux suspects arrêtés
Publié le samedi 28 novembre 2015  |  AFP
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de dépot de gerbes de fleurs au Radisson Blu
Bamako, le 24 novembre 2015. Une Cérémonie de dépot de gerbes de fleurs a eu lieu au Radisson Blu en hommage aux victimes de l`attaque du 20 novembre.




Bamako- L’enquête sur la récente attaque meurtrière contre un grand hôtel à Bamako "avance bien", a annoncé jeudi le gouvernement malien alors que deux suspects liés à cette affaire ont été arrêtés dans la capitale malienne.

Les deux hommes "sont actuellement en train d’être interrogés", a affirmé à l’AFP une source de sécurité malienne. "C’est un téléphone qui a parlé" et c’est ce qui "a conduit" aux arrestations, a expliqué une autre source de sécurité sans toutefois donner davantage de précisions.

L’attaque perpétrée le 20 novembre contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako a fait 20 morts, poussant les autorités a décrété l’état d’urgence dans le pays.

L’existence de complices a été confirmée cette semaine par le procureur du pôle juridique spécialisé de lutte contre le terrorisme à Bamako, Boubacar Sidiki Samaké, qui dirige les investigations menées avec l’aide d’experts de l’ONU et de spécialistes français en criminologie.

Les assaillants ont "bénéficié de complicités pour venir à l’hôtel", mais aussi "pour commettre le forfait", avait déclaré M. Samaké. Il a ajouté que les enquêteurs ont découvert une valise contenant des grenades appartenant aux attaquants.

Le Radisson Blu, où logeaient régulièrement diplomates, hommes d’affaires, personnels de compagnies aériennes et autres expatriés, a été attaqué par des hommes armés qui y ont retenu environ 150 clients et employés.

Les forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents de l’ONU, sont intervenues et ont "exfiltré" 133 personnes, selon le ministère malien de la Sécurité intérieure.

Quatorze étrangers (six Russes, trois Chinois, deux Belges, une Américaine, un Sénégalais, un Israélien) et six Maliens (dont un gendarme) ont péri dans l’attaque en plus de deux assaillants, selon le dernier bilan officiel, comprenant également neuf blessés.

"Trois policiers et deux gendarmes" figurent parmi les blessés dont le pronostic vital n’est pas engagé", a déclaré le ministre malien de la Sécurité intérieure, le colonel Salif Traoré lors d’une intervention à l’Assemblée nationale jeudi après-midi.

- ’deux assaillants armés de Kalachnikov’-

L’attentat a été revendiqué dès le 20 novembre par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, "avec la participation" d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le 22 novembre, un groupe jihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a également revendiqué l’attentat, exécuté, selon lui, "avec la collaboration d’Ansar Dine", groupe jihadiste de l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, par un commando de cinq membres dont "trois sont sortis sains et saufs".

Le ministre de la Sécurité intérieure, M. Traoré a assuré jeudi devant les députés que les assaillants n’étaient que deux.

"L’attaque a été perpétrée par deux individus armés" de fusils d’assaut, des Kalachnikov de type AK-47, a précisé M. Traoré, "ils ont ouvert le feu depuis l’entrée de l’hôtel, à l’intérieur, dans le hall, au restaurant, dans différents couloirs. Ils ont tiré sur les gens sans discrimination".

"Nous avons neutralisé les deux terroristes. Au moment où je vous parle, nous n’avons pas de raison de penser qu’il y en avait plus", a-t-il dit, ajoutant que l’enquête "avance bien".

L’état d’urgence, décrété pour dix jours, est une mesure qui "nous a donné plus de moyens pour intervenir rapidement et savoir ce qui s’est passé", a encore indiqué M. Traoré.

Selon une source judiciaire proche du dossier, les assaillants visaient l’équipage de la compagnie aérienne française Air France, dont douze membres logeaient au Radisson Blu et en sont tous sortis vivants.

"Pour nous, c’est désormais une évidence: c’est l’équipage d’Air France qui était avant tout le monde dans le collimateur des jihadistes", a déclaré à l’AFP cette source sous couvert d’anonymat.

"On se pose aussi la question de savoir s’ils (les assaillants) n’étaient pas drogués. En tout cas, l’un d’eux s’est rendu dans la cuisine de l’hôtel pour se restaurer rapidement", a-t-elle ajouté.




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