Allah est miséricordieux. Allah est grand (Allahou Akbar !)Ils ont choisi de magnifier sa grandeur non par les actes de dévotion, mais en tuant avec des assassinats et des massacres en masse. Au nom d’Allah, ils ont choisi le meurtre, la guerre gratuite et inhumaine.
Ils, ce sont tous ceux-ci, autoproclamés combattants du Djihad, dopés au fanatisme et à l’obscurantisme, armés des Ak47 et des bombes, qui travestissent le message de notre Prophète (PSL) et l’image de la religion d’Allah en semant mort, désolation et nourrissent, de manière inconsciente et criminelle, l’amalgame et tous les sentiments anti-musulmans.
Infime minorité et en total déphasage avec la grande majorité des musulmans, ils sont de toutes races et de toutes les nations. Ils sont blancs et noirs, jaunes et rouges. Ils, ce sont ces terroristes, leurs organisations et leurs machines à tuer.
Voici pour les principaux groupes terroristes islamistes et leurs dirigeants, à travers le monde, principalement actifs au Moyen-orient, en Asie et en Afrique qui en compte 7, dont 4 dans notre seul pays.
EN AFRIQUE
AL-QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE (AQMI)
Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) prend son nom actuel, le 24 janvier 2007, officialisant ainsi l’allégeance du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) à Al-Qaïda.
Aqmi qui avait à l’origine pour objectif de renverser le gouvernement algérien en vue d’instaurer un califat islamique mène depuis, rapt d’otages et attaques terroristes contre des cibles occidentales.
Pour les spécialistes, Aqmi est devenu, depuis l’intervention française, dans notre pays, à travers l’Opération Serval (aujourd’hui Barkhane), la principale menace terroriste pour la France. Rejetant au début l’action ultra-radicale du groupe de l’État islamique (Daech), Aqmi, dans un communiqué commun avec Aqpa, rendu public, le 16 septembre 2014, appelait les djihadistes en Irak et en Syrie à s’unir contre la coalition hostile à Daech.
Organisation terroriste la plus connue au Mali, Aqmi est dirigé par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaab Abdelouadoud, 44 ans, toujours en fuite après avoir pris le maquis dans les années 90. Il a échappé à plusieurs arrestations et a déjà été condamné en Algérie à plusieurs reprises par contumace à la peine capitale pour des attentats meurtriers. Est-ce pourquoi AQMI est un groupe très décentralisé ? En tout cas, plusieurs chefs se partagent ses zones d’action dans le Sahel. Par exemple, en septembre 2013, l’algérien Saïd Abou Moughatil est placé au commandement d’une unité combattante en remplacement d’Abdel Hamid Abou Zeïd tué au cours de l’intervention française au Mali. Mais sa zone d’influence couvre presque toute la bande sahélo-saharienne (Algérie, le sud du Maroc, Mali, Mauritanie, Niger, le Tchad)
Inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 6 octobre 2001, Aqmi répond des crimes terroristes suivants :
– Fin de 2006 et début 2007: attaques à l’engin explosif contre les convois de ressortissants étrangers travaillant dans le secteur de l’énergie.
– Décembre 2007: attentat à la voiture piégée contre les bureaux des Nations Unies à Alger.
– Février 2008: attaque avec des armes légères de l’ambassade d’Israël à Nouakchott, en Mauritanie.
– 3 juin 2009: Aqmi revendique la mort du Britannique Edwin Dyer, enlevé, le 22 janvier, à la frontière du Mali et du Niger.
– 25 juillet 2010: exécution du français Michel Germaneau, enlevé dans le nord du Mali le 19 avril.
– Depuis novembre 2012, Aqmi resserre ses liens avec Ansar Eddine.
– 10 mars 2013: exécution du Français Philippe Verdon, enlevé au Mali en novembre 2011.
– 2 novembre 2013: assassinat de deux journalistes français de RFI.
– 19 avril 2014: mort de onze soldats dans une embuscade contre un convoi de l’armée algérienne en Kabylie.
Dans un communiqué daté du 4 juillet 2014, Aqmi renouvelle son allégeance au chef du réseau extrémiste d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri reconduisant ainsi l’allégeance officielle du Groupe salafiste pour la prédication et le combat avec Al-Qaïda et sa prestation serment d’allégeance à Oussama ben Laden du 13 septembre 2006.
ANSAR DINE
Ansar Dine (« Défenseurs de la foi » ou « Défenseurs de l’islam ») est créé en décembre 2011 par Iyad Ag Ghali. À ne pas confondre avec Ansar Dine International dirigé par Cheick Chérif Ousmane Madani Haïdara, grand homme de foi qui prêche un Islam tolérant, clairvoyant, ouvert et pacifique.
En octobre 2011, le chef d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel, a voulu se servir d’une organisation locale pour élargir ses activités terroristes au Sahel et accroître son contrôle du territoire avec l’occupation du nord de notre pays. Par cette stratégie, Aqmi a voulu créer un mouvement en apparence indépendant, qui cacherait ses véritables racines en renonçant au nom d’Al-Qaïda et a ainsi proposé que le nouveau groupe soit dirigé par Iyad ag Ghali.
Chef donc Ansar Dine par procuration, Iyad militait, non pour la partition du pays, mais pour l’instauration de la charia sur l’ensemble du territoire, avant de revoir, fin 2012, cette revendication à la seule région de Kidal. Pour y parvenir, Ansar Dine, avec ses complices du MNLA, d’Aqmi et du MUJAO, a occupé le nord du pays pendant dix mois, et commis de très nombreuses exactions et exécutions sommaires, au nom d’une interprétation rigoriste et obscurantiste de l’islam: flagellations pour les couples « illégitimes », les fumeurs et autres transgresseurs, amputations pour les voleurs, lapidations pour les parents adultérins…
Pendant l’occupation, on se souvient, ils avaient imposé le port du voile intégral aux femmes, interdit la mixité dans les écoles, interdit le football, la danse, la musique et l’alcool. Ansar Dine réclame une large autonomie du nord du Mali.
Ansar Dine qui souhaite toujours que le caractère islamique de l’État du Mali soit proclamé dans la Constitution est dirigé, depuis sa création, par Iyad Ag Ghali, ex-chef rebelle du Mouvement populaire de l’Azawad (MPA) des années 1990.
Iyad Ag Ghali, qui n’avait plus été vu sur le sol malien, depuis le début de l’intervention française, en janvier 2013, fait son retour dans une vidéo début août 2015 et récemment, en octobre, dans un enregistrement audio, dans lesquels il appelle encore à combattre la France et ses alliés. Le 25 novembre 2012, on se rappelle, Iyad ag Ghali a exprimé son adhésion à l’idéologie d’Aqmi.
Inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda le 20 mars 2013, Ansar Dine qui aux côtés d’Aqmi et du Mujao, a combattu contre l’armée française et ses alliés serait-il impliqué dans l’attaque terroriste perpétrée, vendredi dernier, contre l’Hôtel Radisson qui fait 22 morts ?
En tout cas, il est établi que d’une part, depuis sa création, Ansar Eddine et son chef, Iyad Ag Ghali, ont bénéficié du soutien continu d’Aqmi et d’autre part, qu’en novembre 2012, Ansar Eddine, MUJAO et Aqmi ont formé une alliance et défini une stratégie commune contre la France et ses alliés.
AL-MOURABITOUN (REGROUPEMENT DE MUJAO ET DES SIGNATAIRES PAR LE SANG)
Al-Mourabitoun est un groupe islamiste armé créé, le 20 août 2013, suite à la fusion du groupe Al Moulathamoun (Signataires par le sang) de Mokhtar Belmokhtar, ex-chef d’Aqmi, et du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
Le MUJAO, groupuscule d’Aqmi, qui avait officiellement annoncé son existence après l’enlèvement de trois humanitaires dans un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf, le 23 octobre 2011, est connu pour être les narcotrafiquants notoires de la bande sahélo-saharienne.
Quant à Al Moulathamoun, il est un groupe dissident d’Aqmi créé en 2012 connu pour ses attaques notamment contre des sites gaziers en Algérie, ses enlèvements de civils et son trafic d’armes et de drogues dans la bande sahélo-saharienne.
Al-Mourabitoun qui revendique l’établissement d’un califat islamique et l’instauration de la charia est dirigé par l’algérien Mokhtar Belmokhtar.
Né en juin 1972 à Ghardaïa, aux portes du Sahara, Mokhtar Belmokhtar a combattu très jeune en Afghanistan. En 1991, il y a perdu un œil, ce qui lui vaut son surnom du « borgne ». À son retour en Algérie en 1993, il rejoint le GIA. En 1998, il intègre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et mène à la fois des actes de terrorisme, de brigandage et de contrebande dans le sud saharien. À partir de 2003, il se replie dans le nord de notre pays qu’il transforme en sanctuaire avec la complaisance, en tout cas la mollesse, des autorités d’alors.
Basé à Tombouctou, il y lia de solides alliances en épousant des femmes de plusieurs tribus touaregs du Nord du Mali. Donné pour mort à plusieurs reprises, Mokhtar Belmokhtar vivrait actuellement dans le sud de la Libye.
Al-Mourabitoun est essentiellement implanté dans le nord du Mali où les hommes du groupe de Belmokhtar se compteraient par dizaines avec une forte proportion de Maliens et Mauritaniens. Mais le groupe opère toutefois dans l’ensemble du Sahara.
Al-Mourabitoun qui a été inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 2 juin 2014, entretient des contacts avec les dirigeants et les membres d’Aqmi, « filiale officielle d’Al-Qaïda. En mai 2013, en association avec Al-Qaïda et Aqmi, Al Mourabitoun commet un attentat contre le site Areva au Niger. Mokhtar Belmokhtar, bien que dissident d’Aqmi, continue de prôner son allégeance à Al-Zawari.
À son passif, les actes terroristes suivants :
-23 octobre 2011: enlèvement de trois humanitaires dans un camp de réfugiés sahraouis de la région de Tindouf en Algérie (Mujao).
– 5 avril 2012: enlèvement de sept diplomates algériens, dont le Consul, à Gao au Mali (Mujao).
– 16 Janvier 2013: mort de 37 étrangers, 1 algérien et 29 ravisseurs dans l’attaque sanglante du complexe gazier d’In Amenas dans le Sahara algérien (Al Moulathamoun).
– 14 juillet 2014: mort d’un soldat français dans un attentat suicide dans le nord du Mali que provoqua (Al-Mourabitoun).
FRONT DE LIBÉRATION DU MACINA
Front de libération du Macina, groupe armé d’obédience islamiste, est une création récente. Son émergence date de ses premières actions menées en début d’année avec l’attaque de plusieurs localités dans les régions de Mopti et Ségou (Nampala, Tenenkou, Dioura, Boulkessi, Gathi-Lemou et Dogofry). Le groupe est aussi l’auteur, en janvier 2015, de l’assassinat du chef d’un village près de Dioura ; de l’exécution d’un homme en plein jour de marché dans un village près de Nampala ainsi que de plusieurs actes de vandalisme et de destruction de biens publics et privés (bâtiments et antennes téléphoniques).
Par des actions brutales et spectaculaires, FLM interdit et menace de mort toute personne qui collaborait avec la France, le Mali ou la Minusma. Son fondateur serait Hamadoun Koufa de son vrai nom Hamadoun Diallo, un prêcheur virulent dont le chemin avait croisé celui d’Iyad dans le sentier de la Dawa. Ancien membre du MUJAO donné comme mort dans la bataille de sa ville natale Konna, Koufa qui n’a jamais rompu en vérité avec le Chef d’Ansardine, réapparait furtivement en décembre dernier avant de reconstituer sa petite katiba composée essentiellement de combattants peuls.
Au passif de ce groupe dirigé par un fanatique qui entend restaurer la Dina dans le Delta, l’assassinat de sang d’une quinzaine de soldats maliens.
Non encore inscrit sur la liste des groupes terroristes affiliés par le Conseil de sécurité des Nations unies, mais non repenti, le Front de libération du Macina qui prône un État islamique et l’application de la charia et dont les deux mains sont trempées dans le sang de nos soldats vient de revendiquer l’attaque de l’hôtel Radisson qui a fait, vendredi dernier, 22 morts à Bamako.
BOKO HARARAM
Secte à l’origine, Boko Haram (« L’éducation occidentale est péché » en langue haoussa), qui est un groupe armé au Nigeria, a été créé en 2002 prônes un islam radical et rigoriste. Son fondateur, Mohammed YuMsuf, commence à attirer des fidèles dans les années 1990. Il recrute notamment parmi les étudiants coraniques défavorisés et reçoit également le soutien de gens éduqués dès le début des années 2000.
En 2009, 700 membres de Boko Haram, dont son fondateur Mohamed Yusuf, sont exécutés lors d’affrontements avec la police. Les cadres rescapés, réfugiés à l’étranger, sont récupérés par une mouvance djihadiste internationale. À leur sortie de leur clandestinité, les chefs de Boko Haram auront donc pour objectif de venger et déstabiliser l’État avec une stratégie terroriste de massacre de masse.
La secte islamiste, Boko Haram, qui revendique la création d’un État islamique au Nigeria où s’appliquerait la charia, est dirigée, depuis 2009, par Abubakar Muhammad Shekau. Déclaré mort par l’armée nigériane le 24 septembre 2014, Shekau qui est né entre 1965 et 1975 dans un village agricole à la frontière avec le Niger a étudié la théologie auprès de religieux à Maiduguri. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Mohammed Yusuf.
Boko Haram qui est présent sur le nord-est du Nigeria et multiplie les incursions au Cameroun, au Tchad et au Niger où il est accusé d’enrôler de jeunes recrues, et qui est inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda le 22 mai 2014, est considéré aujourd’hui comme l’organisation terroriste la plus meurtrière. Avec notamment :
– 4 novembre 2011: 150 morts au cours d’une série d’attaques contre des postes de police et des églises à Damaturu (nord-est du Nigeria).
– 20 janvier 2012: 185 morts lors d’attaques coordonnées contre les symboles du pouvoir à Kano, la grande ville du nord du Nigeria.
– 19 avril 2013: 187 morts au total dans l’attaque contre la localité de Baga (extrême nord-est), suivie d’une violente répression par l’armée. Boko Haram revendique les attaques de Bama et Baga.
– 17 sept 2013: 142 personnes tuées à Benisheik, ville de l’État de Borno (NIgeria), où des insurgés, lourdement armés, débarquent déguisés en soldats dans un convoi de camions.
– 14 avril 2014: 276 lycéennes sont enlevées dans leur établissement scolaire de Chibok, dans l’État de Borno (Nigeria).
– 5 mai 2014: Au moins 300 morts, selon plusieurs sources locales, dans une attaque à Gamboru Ngala, ville proche de la frontière camerounaise dans l’Etat de Borno (Nigeria). Toute la ville est détruite.
La secte meurtrière dirigée par Shekhau entretient des liens solides avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali à des fins de formation et d’appui matériel. Dans ce cadre, Al-Qaïda a transmis de précieuses connaissances en fabrication d’engins explosifs improvisés à Boko Haram, dont plusieurs membres de Boko Haram ont combattu dans les rangs de groupes affiliés à Al-Qaïda, au Mali en 2012 et 2013, avant de retourner au Nigeria.
En novembre 2012, Abubakar Shekau a exprimé la solidarité de Boko Haram envers des groupes affiliés à l’International islamiste qui opère en Afghanistan, en Afrique du Nord, en Irak, en Somalie et au Yémen et encouragé les combattants d’Afrique et d’autres régions à poursuivre leurs actions terroristes. Dans un enregistrement audio diffusé, le 7 mars dernier, Boko Haram prête allégeance à Daesh et devient, depuis État Islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO).
ANSAR AL-CHARIA
Ansar al-Charia qui est considéré comme groupe le plus radical de la mouvance salafiste tunisienne a été lancé, en avril 2001, et était toléré jusqu’à son interdiction par le congrès tunisien, en mai 2013. Le 10 janvier 2014, Ansar al-Charia est inscrit sur la liste américaine des groupes terroristes.
Ansar al-Charia qui revendique l’instauration de la loi islamique en Tunisie et en Libye est dirigé par Seif Allah Ibn Hussein, alias Abou Iyadh, 48 ans. Au début des années 2000, Abou Iyadh rejoint les talibans en Afghanistan. Il aurait participé à l’organisation de l’attentat contre le commandant Massoud, le 9 septembre 2001. Emprisonné sous le régime déchu du président Ben Ali, de 2003 à 2011, Abou Iyadh a été libéré à la faveur de l’amnistie décrétée après la révolution. En fuite, il a déjà échappé à plusieurs reprises à la police tunisienne et aurait participé à une rencontre secrète entre différents groupes djihadistes de plusieurs pays, en septembre 2013, à Benghazi, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique et le Front Al-Nosra syrien.
Ansar al-Charia opère en Tunisie et dans le nord-est de la Libye. Bien qu’amoindrie par les forces tunisiennes, l’organisation mène régulièrement des attaques, notamment à la frontière avec l’Algérie, vers le mont Chaambi. En Libye, Ansar al-Charia est actif dans la région de Benghazi.
Non encore inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, Ansar al-Charia a à son passif les actes terroristes suivants :
– Septembre 2012: attaque de l’ambassade des États-Unis à Tunis.
– 11 septembre 2012: mort de l’ambassadeur des États-Unis et de trois autres Américains dans l’attentat contre le consulat américain à Benghazi.
– 6 février 2013: présumé responsable de l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd.
– 25 juillet 2013: présumé responsable de l’assassinat de l’opposant de gauche Mohamed Brahmi.
CHEBABS
Les Chebabs forment un groupe islamiste somalien créé en 2006 issus de la fraction la plus dure de l’Union des tribunaux islamiques qui revendiquent la création d’un État islamique en Somalie où s’appliquerait déjà la charia.
Depuis 4 ans, les Chebabs ont été chassés de Mogadiscio, puis de l’essentiel de leurs bastions du Sud et du Centre, mais tiennent toujours d’importantes zones rurales où ils mènent une guérilla.
Ils sont dirigés, depuis le 6 septembre 2014, par Ahmed Umar Abou Oubaïda qui a été désigné nouveau chef des Chebabs quelques jours après la mort d’Ahmed Abdi « Godane », partisan du djihad mondial, tué par des missiles américains en Somalie. Ancien professeur d’études coraniques, il serait né en 1970 à Qalafe, en Éthiopie, mais sa famille serait originaire de la région de Gedo, dans le sud de la Somalie.
En 2009, les Chebabs proclament leur allégeance à Ben Laden dans une vidéo. En février 2012, le chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, avait confirmé que les insurgés islamistes Chebabs en Somalie avaient rejoint son réseau.
Non encore inscrits sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, les Chebabs ont perpétré des attentats au Kenya et en Ouganda :
– Octobre 2008: 26 morts dans un double attentat à la voiture piégée dans deux villes du nord de la Somalie.
– 11 Juillet 2010: double attentat suicide à Kampala (Ouganda) tuant plus de 70 personnes.
– 4 octobre 2011: 70 morts dans un attentat au camion piégé à Mogadiscio (Somalie).
– Juin 2013: 22 morts dans un attentat à Mogadiscio (Somalie) sur un complexe des Nations Unies.
– 22 septembre 2013: 67 morts dans l’attaque du centre commercial de Westgate, à Nairobi (Kenya).
EN ASIE
AL-QAÏDA
Le groupe Al-Qaïda, fondé par Oussama ben Laden et quelques autres djihadistes en 1988, est issu de l’organisation Makhtab al-Khidamat, créée par le mentor d’Oussama ben Laden, le cheikh Abdullah Azzam, en tant qu’organisation destinée à financer les combattants en Afghanistan.
Jusqu’en 1991, Al-Qaïda était basé en Afghanistan et à Peshawar (Pakistan), date à laquelle ben Laden relocalise le groupe au Soudan tout en conservant des bureaux dans différents endroits du monde.
De 1996 à 2001, Al-Qaïda qui est dirigé depuis l’Afghanistan par ben Laden, sous la protection des Talibans, rejoint en 1998 le djihad islamique égyptien dirigé par Aiman Muhammed Rabi al-Zawahiri et connait sa « période de gloire » entre 1998 et 2001.
Elle connait ensuite un passage à vide jusqu’en 2003, avec la chute de l’Émirat islamique d’Afghanistan administré par les Talibans. Entre 2003 et 2007, Al-Qaïda se redresse et intensifie ses activités au Pakistan et au Moyen-Orient arabe et cible à nouveau les Européens.
Affaibli depuis 2007, avec les attaques de drones de l’armée américaine sur ses bases au Pakistan, et concurrencé depuis 2014 par Daech (groupe de l’État islamique), Al-Qaïda mise sur la création d’une nouvelle filiale, en Inde, en septembre 2014, pour regagner de l’influence.
Al-Qaïda qui prône l’établissement de régimes islamistes dans les pays à majorité musulmane et le rétablissement d’un califat, est, depuis la mort d’Oussama ben Laden en 2011, dirigé par l’égyptien Ayman al-Zawahiri.
Né le 19 juin 1951 à Maadi, près du Caire (Égypte), au sein d’une famille bourgeoise, Ayman al-Zawahiri chirurgien de formation intègre la confrérie des Frères musulmans dès l’âge de 15 ans.
Impliqué dans l’assassinat, en 1981, du président égyptien, Anouar al-Sadate, il est emprisonné pendant trois ans puis parvient à rejoindre l’Arabie saoudite, les États-Unis et enfin le Pakistan au milieu des années 1980. Il rencontre alors Oussama ben Laden.
Il séjourne en Europe au début des années 1990 et est arrêté en Russie en 1996, alors qu’il recrutait des combattants pour combattre en Tchétchénie. En 1998, les États-Unis le mettent sur leur « liste noire » pour avoir soutenu les attentats contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie.
Devenu le bras droit de ben Laden, il est également son médecin personnel. Annoncé mort en 2002, puis en 2007, il se cacherait dans la région montagneuse, située le long de la frontière, entre le Pakistan et l’Afghanistan.
La nébuleuse qui commande ses différentes filiales, depuis les zones tribales, au nord-ouest du Pakistan, à la frontière avec l’Afghanistan, sous la protection des Talibans et entretient des relations avec d’autres groupes armés dans le monde, vise les intérêts des Occidentaux et leurs alliés.
Al-Qaïda qui est inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec al-Qaïda, le 6 octobre 2001, a notamment commis :
– 13 novembre 1995: 5 soldats américains et 2 Indiens tués dans un attentat à la voiture piégée à Ryad (Arabie saoudite).
– 25 juin 1996: 19 Américains tués dans l’attentat au camion piégé à l’entrée de la base américaine de Khobar (Arabie saoudite).
– 7 août 1998: 224 morts, dont 12 Américains, et des milliers de blessés dans un double attentat à la voiture piégée près des ambassades américaines de Nairobi (Kenya) et Dar es-Salaam (Tanzanie).
– 12 octobre 2000: 17 marins américains tués dans le port d’Aden (Yemen) dans un attentat contre le destroyer américain USS Cole.
– 11 sept 2001: environ 3.000 morts et disparus lorsque quatre avions de ligne, transportant au total 266 personnes, sont détournés et utilisés comme armes pour perpétrer des attentats spectaculaires contre les deux tours du World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington.
– 12 octobre 2002: 202 morts, dont de nombreux touristes étrangers, dans un attentat à la voiture piégée contre une discothèque de Bali attribué à la Jemaah Islamiyah soupçonné de liens avec Al-Qaïda.
– 12 mai 2003: 35 morts, dont huit Américains, dans un triple attentat suicide contre un ensemble résidentiel de Ryad (Arabie Saoudite). 16 mai 2003: 45 morts (dont 12 kamikazes) lors de cinq attentats quasi simultanés au Maroc visant des restaurants et des hôtels fréquentés par des étrangers et des cibles juives à Casablanca.
– 15 et 20 novembre 2003: 63 morts dans quatre attentats à la voiture piégée contre deux synagogues, le consulat britannique et une banque britannique à Istanbul (Turquie) ;
– 11 mars 2004: 191 morts et près de 2.000 blessés dans une série d’attentats visant plusieurs trains dans trois gares de Madrid et de sa banlieue (Espagne).
– 7 juillet 2005: 56 morts (dont 4 kamikazes) lors de quatre attentats suicides dans le métro et un autobus à Londres (Grande-Bretagne).
– 23 juillet 2005: 68 morts dans des attentats suicides contre des lieux touristiques de la station balnéaire de Charm el-Cheikh (Égypte)
– 14 août 2007: plus de 400 morts dans quatre attentats au camion piégé contre une secte religieuse kurde dans la province de Ninive (nord de l’Irak).
– 17 sept 2008: 19 morts, dont sept assaillants lors de l’attaque de l’ambassade des États-Unis à Sanaa (Yémen).
20 septembre 2008: 60 morts dans un attentat suicide au camion piégé contre l’hôtel Marriott d’Islamabad (Pakistan).
– 13 mai 2011: 98 morts lors d’une attaque de kamikazes au milieu d’un groupe d’élèves policiers pour venger Oussama Ben Laden (Pakistan)
– 21 mai 2012: près de 100 soldats yéménites tués dans un attentat suicide à Sanaa, lors d’un entraînement pour un défilé.
ABOU SAYYAF
Le groupe Abu Sayyaf qui est fondé au début des années 90 par Abdurajak Janjalani – tué lors d’un affrontement avec la police philippine, en décembre 1998 – suite à la scission du Front de libération nationale Moro, revendique la création d’un État islamique indépendant dans la péninsule malaise en Asie du Sud-est.
Il est dirigé depuis 2006 par l’islamiste philippin Yasser Igasan. Né en 1972 sur l’île de Jolo, il rejoint Abu Sayyaf alors qu’il termine une formation en théologie suivie dans une école dirigée par un beau-frère d’Oussama ben Laden. À la fin des années 90, il poursuit ses études religieuses en Libye et en Syrie. De 2001 à 2005, Yasser Igasan agit pour Al-Qaïda. Suite à la mort, en septembre 2006, du leader d’Abu Sayyaf, Khadaffy Abubakar Janjalani, Igasan prend la direction du groupe en juin 2007.
Abou Sayyaf qui opère, depuis le sud des Philippines, principalement, depuis l’archipel de Sulu, Tawi Tawi, Basilan et Mindanao et qui a été inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 6 octobre 2001, a commis les attentats suivants :
– Avril 2000: enlèvement de 21 personnes dans une station touristique malaisienne.
– Mai 2001: enlèvement de 3 Américains et de 17 Philippins dans une station touristique à Palawan (Philippines). Plusieurs d’entre eux sons assassinés.
– 27 février 2004: 116 personnes tuées dans l’explosion d’un ferry dans la baie de Manille (Philippines).
– 14 février 2005: 8 morts et environ 150 blessés dans des attentats à la bombe simultanés Manille, à General Santos et à Davao (Philippines).
– Juillet 2007: 14 morts dans une bataille contre les marines philippins sur l’île de Basilan.
– Novembre 2007: mort d’un député et de trois fonctionnaires dans l’explosion d’une moto piégée devant le Congrès philippin.
– Janvier 2009 : enlèvement de trois membres du personnel de la Croix-Rouge dans la province de Sulu, l’un d’entre eux reste otage six mois.
– Février 2012: un raid aérien philippin contre un campement terroriste sur l’île de Jolo tue Gumbahali Jumdail, aussi connu comme le Dr Abu, l’un des leaders du groupe
– En Mars 2013: libération d’un citoyen australien otage, depuis quinze mois.
Abou Sayyaf a des liens avec l’organisation Al-Qaida et Jemaah Islamiyah. En 1991, le beau-frère d’Oussama ben Laden, Mohammad Jammal Khalifa, fonda les Bureaux locaux de l’Organisation internationale islamique de secours aux Philippines. Il collectait des fonds pour qu’Abou Sayyaf puisse faire former ses membres et acheter des armes.
ÉMIRAT DU CAUCASE
Le groupe Émirat du Caucase, qui commence à se former en 2004, est officialisé en octobre 2007, par son dirigeant et inspirateur spirituel, Dokou Oumarov, (décédé au début de l’année 2014). Par une décision rendue par la Cour suprême de la Fédération de Russie le 8 février 2010, l’Émirat du Caucase a été déclaré organisation terroriste et interdite d’activité sur le territoire russe. Raison : ses membres préparent et perpètrent des actes terroristes dans le but de violer l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie et de fomenter des conflits ethniques et religieux.
L’Émirat du Caucase revendique l’édification d’un État islamiste dans le nord du Caucase, puis de l’étendre dans la région de la Volga et dans les pays européens. Il a également demandé à ses partisans de faire la guerre non seulement à l’État russe, mais aussi à tous les États.
Après avoir eu à sa tête depuis sa création Dokou Oumarov, décédé au début de l’année 2014, l’Émirat du Caucase qui est dirigé par cheikh Ali Abou Moukhamad est une organisation terroriste opérant dans le nord du Caucase, active au Daguestan, en Ingouchie et en Kabardino-Balkanie, et moins en Tchétchénie et aurait des cellules dans certains pays d’Europe et du Proche-Orient.
Inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda le 29 juillet 2011, le groupe de l’Émirat du Caucase est à l’origine des attaques terroristes suivantes :
– 22 juin 2004: attaque contre l’Ingouchie.
– 21 août 2004: assaut de Grozny.
– 1- 3 septembre 2004: prise d’otages à Beslan.
– 29 mars 2010: attentats terroristes dans le métro de Moscou ;
– 24 janvier 2011: attentat à l’aéroport Domodedovo de Moscou ;
– 2 Juillet 2013: déclaration appelant ses militants à commettre des attentats lors des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi.
Inscription sur la liste de l’ONU
Liens avec Al-Qaïda: Les dirigeants de l’Émirat du Caucase ont, dans le passé, entretenu des liens avec plusieurs entités inscrites sur la Liste des sanctions d’Al-Qaida, dont le Mouvement islamique d’Ouzbékistan et le Groupe du djihad islamique.
JEMAAH ISLAMIYAH
Jemaah Islamiyah est créé en Malaisie, le 1er janvier 1993, par Abdullah Sungkar (décédé) et Abu Bakar Ba’asyir (emprisonné) sur les bases du mouvement militant indonésien Darul Islam, déjà bien implanté. Son objectif de Jemaah Islamiyah : établir un État islamique englobant le sud de la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l’Indonésie, Brunei, et le sud des Philippines.
L’organisation inscrite sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 25 octobre 2002, ne dispose pas de chef officiel. Les enquêtes menées après les arrestations de juin 2007 ont révélé qu’en 2004, Zarkasih avait succédé à l’émir Abu Rusdan, successeur d’Abu Bakar Ba’asyir. Zarkasih a été émir de l’organisation jusqu’à son arrestation, en 2007. Depuis, on ne lui connaît pas de successeur. Hambali, chef des opérations, est recherché par les autorités indonésiennes pour son rôle dans différents attentats.
La pression exercée par les autorités nationales, depuis 2006, a forcé Jemaah Islamiyah à réduire son champ d’action. Elle comportait autrefois quatre zones de responsabilité (« Mantiqi ») dans différentes parties de l’Asie du Sud-Est et de l’Australie. Aujourd’hui, elle n’aurait plus que la zone « Mantiqi II » qui correspond à l’Indonésie.
Depuis août 2006, Jemaah Islamiyah n’a réussi aucun attentat d’envergure en Asie du Sud-Est, mais a commis en Indonésie des assassinats et quelques attentats à la bombe, surtout à Poso, dans le Sulawesi central, jusqu’à ce que les autorités indonésiennes la déstabilisent, en janvier 2007.
Mais avant elle avait frappé, notamment :
– 1999: Début des attaques ;
– Fin 2001: les autorités de Singapour ; démantèlent une cellule qui projetait d’attaquer des cibles associées à l’US Navy ;
– 2002: 202 morts dans des attentats contre deux boîtes de nuit à Bali (Indonésie) ;
– 2003: 12 morts dans un attentat à la voiture piégée à l’hôtel Marriott de Jakarta (Indonésie) ;
– 2004: 11 morts dans un attentat au camion piégé à l’ambassade d’Australie de Jakarta (Indonésie) ;
– 2005: 22 morts dans des attentats suicides dans 3 établissements de Bali (Indonésie).
Organisation indépendante décidant elle-même de ses opérations, certains des membres haut placés de Jemaah Islamiyah ont établi des liens de coopération avec d’autres groupes terroristes, notamment Al-Qaïda. Plusieurs membres de l’organisation ont été entraînés ou ont combattu au Pakistan et en Afghanistan aux côtés d’Al-Qaïda à la fin des années 80 et au début des années 90.
Alors chef des opérations de Jemaah Islamiyah et membre d’Al-Qaïda, Hambali, a joué d’une part un rôle clef dans la mise en relation des deux organisations, notamment en organisant des entraînements dans des camps d’Al-Qaida, en Afghanistan, pour des membres de Jemaah Islamiyah et d’autre part à plusieurs reprises un rôle dans divers attentats d’Al-Qaïda aux États-Unis.
LASHKAR-E-TOIBA
Le mouvement islamiste armé pakistanais Lashkar-e-Toiba formait, au début des années 1990, l’aile militaire du Markaz-ud-Dawa-wal-Irshad, une organisation missionnaire fondamentaliste islamique, basée au Pakistan, fondée, dans les années 1980, pour s’opposer aux Soviétiques en Afghanistan. Depuis 1993, Lashkar-e-Toiba a mené de nombreuses attaques contre les forces militaires indiennes et des civils dans l’état du Jammu-et-Cachemire, ainsi que des attaques de grande envergure au cœur de l’état indien.
Le gouvernement pakistanais a interdit le mouvement et gelé ses avoirs en 2002. En 2008, le département du Trésor américain a imposé des sanctions à quatre de ses hauts dirigeants et, en avril 2012, placé deux de ses dirigeants sur sa liste des terroristes.
Le groupe armé Lashkar-e-Toiba, qui revendique le rattachement de l’état majoritairement musulman du Jammu-et-Cachemire, au Pakistan, est dirigé par son fondateur, Hafiz Muhammad Saeed, né dans les années 50. Il est également l’émir ou le chef de la Jamaat-ud-Dawa, une organisation humanitaire islamiste. Placé, début avril 2012, en deuxième position sur sa liste des terroristes présumés les plus recherchés au monde par les États-Unis (10 millions de dollars en échange de toute information pouvant mener à sa capture ou à son inculpation. Derrière le chef d’Al-Qaïda, l’égyptien Ayman al-Zawahiri, 25 millions de dollars), Hafiz Saeed met au défi les États-Unis de prouver quoi que ce soit. Contrairement à la plupart des autres ennemis publics de Washington, Hafiz Saeed vit librement et continue d’apparaître publiquement au Pakistan.
Inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés, pour association avec Al-Qaïda, le 2 mai 2005, Lashkar-e-Toiba est basé au nord du Pakistan. Le mouvement est soupçonné d’être à l’origine de plusieurs attentats sur le territoire indien, dont la meurtrière attaque de 2008, à Bombay, qui a provoqué la mort de 166 personnes dont six citoyens américains. Il est aussi actif en Afghanistan et dans plusieurs autres pays d’Asie. Il entretient des liens avec la communauté islamiste, Jemaah Islamiyah, notamment.
Le groupe est soupçonné d’avoir commis :
– Décembre 2001 : 12 morts dans l’attaque du Parlement indien.
– Octobre 2005 : attentats à New Delhi (Inde).
– Décembre 2005 : attentats à Bangalore (Inde).
– 11 juillet 2006 : plus de 180 morts dans des attentats contre plusieurs trains de banlieue à Mumbai (Inde)
– 26-29 novembre 2008 : 164 personnes tuées et des centaines d’autres blessées dans des attentats à Mumbai (Inde).
– 13 Février 2010 : soupçonné d’être à l’origine du bombardement d’une boulangerie allemande à Pune (Inde).
Lashkar-e-Toiba a appuyé Al-Qaïda de différentes manières, en permettant notamment à des agents d’Al-Qaïda d’utiliser ses infrastructures.
MOUVEMENT ISLAMIQUE D’OUZBÉKISTAN (MIO)
Le Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO), qui est une organisation islamiste formée à la fin des années 1990, en Ouzbékistan, et qui été fondé par Djouma Namangani et Tohir Yo’Idosh, en 1997, cherche à renverser le gouvernement en Ouzbékistan et à établir un califat islamiste radical dans l’ensemble du « Turkestan », qu’il considère être la région d’Asie centrale entre la mer Caspienne et le Xinjiang dans l’ouest de la Chine.
Les dirigeants d’Al-Qaida ont appuyé la formation du Mouvement islamique d’Ouzbékistan et Oussama ben Laden à fournir la majeure partie des fonds nécessaires à sa création. Sous la direction de Tohir Abdulkhalilovich Yuldashev, le MIO s’est donc rallié logiquement à l’idéologie d’Oussama ben Laden. Le Mouvement est étroitement lié à Al-Qaïda et aux Talibans à tel point que certains de ses hauts dirigeants ont occupé des postes au sein de la hiérarchie d’Al-Qaïda.
Il est dirigé par Usman Ghazi, depuis août 2012. Il succède notamment à Tahir Ioudachev (2001 – 2009), et à Juma Namangani, co-fondateur du MOI, tué par une frappe américaine en 2009.
Avant octobre 2001, le Mouvement visait surtout les intérêts ouzbeks, notamment dans la vallée ouzbèke de la Fergahan d’où sont originaires les deux chefs du MIO. Depuis octobre 2001, aux côtés des Talibans et d’Al-Qaïda, le Mouvement concentre ses attaques contre les soldats de la Force internationale d’assistance à la sécurité déployée en Afghanistan et mène également des actions terroristes au Pakistan, au Tadjikistan, et au Kirghizstan.
Inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 6 octobre 2001, il a à son passif :
– Février 1999 : explosions à Tachkent (Ouzbékistan)
– Août 1999 : prise d’otage de 4 géologues japonais et de 8 soldats kirghizes.
– Août 2000 : prise d’otage de 4 alpinistes américains.
– Décembre 2002 : explosions à Bichkek (Kirghizstan).
– Septembre 2010 : 28 morts lors d’un attentat au Tadjikistan.
– Mai 2003 : 8 morts dans un attentat à Och (Kirghizistan).
– Décembre 2010 : le MIO reconnait la mort de 52 combattants dans des batailles au cours de l’année au Pakistan, Afghanistan et Tadjikistan.
– 28 mai 2011 : attentat dans le nord de l’Afghanistan faisant plusieurs victimes dont deux militaires allemands et un haut responsable de la police.
– Janvier 2013 : condamnation à Paris du cerveau d’un réseau de financement du MOI.
– Mars 2014 : condamnation au Tadjikistan de membres du MIO.
MOUVEMENT ISLAMIQUE DU TURKESTAN ORIENTAL (MITO)
Le Mouvement islamique du Turkestan oriental aurait été fondé par Hasan Mahsum, un ouïghour de la région de Kashgar au Xinjiang. Terroriste le plus recherché de Chine, il est abattu par les troupes pakistanaises en 2003.
La première mention du MITO remonte à l’année 2000, quand un journal russe a rapporté qu’Oussama Ben Laden avait promis des fonds pour le Mouvement islamique d’Ouzbékistan et le MITO, lors d’une réunion de 1999, en Afghanistan. En Août 2014, les médias d’État chinois ont publié un rapport indiquant que Memetuhut Memetrozi, co-fondateur du MITO, qui purge une peine à perpétuité en Chine, pour son implication dans des attentats terroristes, avait été endoctriné dans une medersa au Pakistan.
Le Mouvement islamique du Turkestan oriental revendique la création d’un territoire indépendant dit « Turkestan oriental » (province du Xinjiang) en Chine et la création d’un État islamique.
Ses dirigeants sont pour la plupart des islamistes ouïghours. Le dernier dirigeant connu, Abdul Shakoor al-Turkistani aurait été tué dans des attaques dans les zones tribales du Pakistan, en aout 2012. Il avait pris la tête du mouvement en février 2010 à la suite de la mort de l’émir Abdul Haq al-Turkistan, mort lors d’une attaque par un drone américain.
Le Mouvement islamique du Turkestan oriental est essentiellement actif dans la région autonome ouïgour du Xinjiang, en Chine et dans les zones tribales du Pakistan, et qui est inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 11 septembre 2002, a commis plusieurs actes de subversion.
La Chine a accusé le groupe de plus de deux cents incidents terroristes au Xinjiang entre 1990 et 2001. Les ouïghours, quant à eux, prétendent que la Chine exagère la menace de MITO pour justifier la sécurité répressive dans la province. Toutefois, le 21 septembre 2014, la province musulmane autonome du Xinjiang connait une série d’explosions mortelles probablement attribuées au MITO.
Le Mouvement islamique du Turkestan oriental a reçu un appui substantiel d’Al-Qaïda, d’Oussama ben Laden et des Talibans, et a envoyé ses membres dans les camps d’entraînement de ces organisations.
TALIBANS (DONT TEHRIK-E TALIBAN PAKISTAN)
La légende veut qu’en 1994, le mollah Mohammad Omar ait libéré deux fillettes enlevées et violées par un chef de guerre du sud, se forgeant ainsi une réputation d’homme intègre. Quelques semaines plus tard, son mouvement, qui promet de restaurer l’ordre et la justice, s’empare de Kandahar. Les moines guerriers, soutenus par le Pakistan, s’emparent deux ans plus tard, de Kaboul. Les talibans instaurent un régime de terreur d’une austérité sans précédent en Afghanistan.
Le siège du pouvoir réel se déplace de Kaboul à Kandahar où le molah Omar vit en reclus dans une maison construite, pour lui, par Oussama Ben Laden, chef d’Al-Qaïda. Le territoire contrôlé par les talibans devient un sanctuaire pour les djihadistes du monde entier.
À la suite des attentats du 11 septembre aux États-Unis, les Talibans sont chassés du pouvoir. Les talibans multiplient depuis les attentats contre le gouvernement pro-occidental du président Hamid Karzaï. Mais ils sont un ensemble de mouvances plus ou moins liées, aux revendications parfois différentes, notamment selon qu’ils soient afghans ou pakistanais. En Décembre 2007 est ainsi fondé le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) agrégeant une quarantaine de factions basées dans le nord-ouest du Pakistan. Placé initialement sous la direction de Baitullah Mehsud, décédé depuis, TTP est implanté le long de la frontière afghano-pakistanaise.
Début septembre 2014, un groupe dissident, nommé le TTP Jamaat-ul-Ahrar, est créé. Dirigé par Omar Khalid Khorasani, ce dernier a des liens étroits avec Al-Qaïda et son chef Ayman al-Zawahiri.
Comme on le voit, plusieurs chefs dirigent les différentes mouvances talibanes. Maulana Fazlullah, surnommé « Mollah Radio », prend la tête du Tehrik-eTaliban Pakistan, début novembre 2013, au lendemain du décès de Hakimullah Mehsud, tué dans l’attaque d’un drone américain.
Objectif : le renversement du président pro-occidental Hamid Karzaï et du gouvernement élu du Pakistan afin d’établir un émirat fondé sur son interprétation de la loi islamique.
Établis de part et d’autre de la frontière pakistano-afghane, les talibans sont inscrits sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 29 juillet 2011. Pour avoir notamment :
– 5 septembre 2002 : 30 morts dans un attentat à la voiture piégée à Kaboul (Afghanistan).
– 13 aout 2003 : 17 morts, essentiellement des enfants dans l’explosion d’un car dans la province d’Helmand (Afghanistan).
– 16 janvier 2006 : 22 morts dans un attentat suicide à Spin Boldak (Afghanistan).
– 27 février 2007 : 24 morts dont un soldat américain dans l’attaque d’un QG des forces américaines) Bagram (Afghanistan).
– 17 juin 2007 : 35 morts dans l’explosion d’un autobus de la police à Kaboul (Afghanistan).
– 6 novembre 2007 : 79 morts, dont 59 enfants, dans un attentat suicide dans une usine de sucre au nord de Kaboul (Afghanistan).
– 17 février 2008 : 140 morts, dont 50 policiers, lors d’un attentat suicide sur le marché de Kandahar (Afghanistan).
– 7 juillet 2008 : 60 morts lors de l’attentat suicide visant l’ambassade d’Inde à Kaboul.
– 30 mars 2009 : 8 morts et 100 blessés dans l’attaque d’une école de police à Lahore (Pakistan).
– Juillet 2010 : 50 morts dans un attentat devant le bureau d’un haut fonctionnaire de l’Agence tribale de Mohmand (Pakistan).
– Décembre 2010 : plus de 40 morts lors d’un double attentat-suicide à la bombe commis contre un bâtiment administratif de l’Agence de Mohmand (Pakistan).
– Mai 2011 : mort de 10 agents de sécurité pakistanais, lors de l’assaut de la base navale de Mehran, à Karachi (Pakistan).
– 6 août 2011 : 38 morts, dont 30 soldats américains, tués dans la chute d’un hélicoptère abattu par les Talibans
– 2 février 2013 : 24 morts, dont 11 civils dans un attentat suicide contre un poste de contrôle de l’armée dans le nord-ouest du Pakistan
– 22 mai 2013 : 7 morts dans un attentat contre des combattants anti-talibans dans le centre de l’Afghanistan
– 20 janvier 2014 : 13 morts, lors d’un attentat visant le QG de l’armée pakistanaise, près d’Islamabad
– 25 juin 2014 : 150 morts dans l’affrontement de 800 talibans avec l’armée dans le sud de l’Afghanistan
MOYEN-ORIENT
AL-QAÏDA DANS LA PÉNINSULE ARABIQUE (AQPA)
Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (Aqpa), groupe extrémiste sunnite, basé au Yémen, qui est né en janvier 2009, de la fusion des branches saoudienne et yéménite d’Al-Qaïda, a été révélée au grand jour avec le 12 décembre 1992 avec attentat contre un hôtel à Aden provoquant la mort d’un Yéménite et d’un touriste autrichien.
Aqpa, qui veut servir de plaque tournante pour le terrorisme régional, au Yémen et en Arabie saoudite, vise les intérêts gouvernementaux et occidentaux dans la péninsule arabique, mais aussi à l’échelle mondiale.
Il est dirigé par Qasim al-Rimi, depuis le 12 juin 2015, en remplacement du yéménite, Nasser al-Wahichi (ou Nasser al-Whaychi), qui avait pris la tête d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique en 2009.
Nasser al-Wahichi aurait fait office de secrétaire privé d’Oussama ben Laden avant de quitter l’Afghanistan en 2001. Arrêté par les autorités iraniennes, il est emprisonné au Yémen en 2003. En février 2006, il s’échappe de sa prison à Sanaa. Tué le 28 Août 2011, selon les responsables militaires yéménites, Aqpa nie les faits quelques mois plus tard. Le 16 juin 2015, Aqpa confirme la mort d’al-Wahichi survenue, lors d’une attaque de drone américain, le 12 juin.
Al-Qaida dans la péninsule arabique est directement affiliée au réseau Al-Qaida et est l’une de ses filiales les plus actives. Nasser al-Wahichi avait affirmé en juillet 2011 son allégeance à Ayman al-Zawahiri, arrivé à la tête d’al-Qaïda, après la mort d’Oussama ben Laden.
Aqpa qui multiplie les attentats meurtriers sur une large partie du Yémen et menace les intérêts occidentaux, à l’échelle de la planète, a été inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 19 janvier 2010 pour notamment :
-12 décembre 1992 : première attaque connue d’Al-Qaïda au Yémen contre un hôtel d’Aden (deux morts).
– 12 octobre 2000 : 17 soldats américains tués lors de l’attaque du destroyer USS Cole à Aden (Yemen)
– 6 octobre 2002 : attentat contre le pétrolier français Limburg au large de Moukalla (Yemen).
– 2 juillet 2007 : huit touristes espagnols et deux yéménites tués lors d’une attaque à la voiture piégée sur le site archéologique de Marib (Yemen)
– 17 septembre 2008 : 19 morts dont 7 assaillants lors de l’attentat aux voitures piégées contre l’ambassade des États-Unis, à Sanaa (Yemen).
– Janvier 2009 : fusion des branches saoudienne et yéménite d’Al-Qaïda
– 25 décembre 2009 : tentative d’explosion du vol Amsterdam-Détroit
– 25 février 2012 : attentat contre un palais présidentiel yéménite dans le Sud tuant 26 soldats
– 4 mars 2012 : mort de 185 soldats et 25 djihadistes dans l’attaque d’une caserne à Koud (sud Yemen).
– 12 mai 2012 : 560 djihadistes périssent lors d’une offensive menée par l’armée yéménite vers Abyane.
– 21 mai 2012 : décès de 96 soldats dans un attentat suicide à Sanaa (Yemen)
– 4 août 2012 : 49 morts dans un attentat suicide à Jaar (Yemen).
– 5 décembre 2013 : 56 morts lors de l’assaut du ministère de la Défense, à Sanaa (Yemen)
– 9-15 avril 2014 : 222 morts, dont 183 membres d’Aqpa, dans des combats vers Loder (sud Yemen)
– 9 mai 2014 : attaque sans précédent contre le palais présidentiel, à Sanaa (Yémen). Cinq militaires ont été tués
– 19-21 avril 2014 : 68 djihadistes sont tués dans des attaques menées par des drones américains et par l’aviation yéménite dans le centre du pays.
– 1er juin 2014 : exécution de quatre « espions » accusés d’avoir placé des puces sur des véhicules d’insurgés visés par des raids de drones américains.
– 31 août 2014 : 11 soldats tués et 17 autres blessés dans trois attaques dans le sud du Yémen.
ANSAR BEÏT AL-MAQDESS
Ansar Beït al-Maqdess (« Les Partisans de Jérusalem ») apparaît, en mars 2011, dans la foulée du soulèvement populaire, qui renversa Hosni Moubarak. La plupart de ses combattants sont issus des tribus du Sinaï, mais d’autres, venus de la région du delta du Nil et du Caire, les ont rejoints, depuis la destitution du président islamiste, Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013.
Le groupe, qui s’inspire de l’idéologie d’Al-Qaïda (mais pour le gouvernement égyptien, il est issu des Frères musulmans), et qui affirmait combattre l’État hébreu est devenu une organisation djihadiste dont l’action est concentrée contre les forces de sécurité en Égypte afin de venger les pro-Morsi et les islamistes victimes de répression.
Selon les autorités égyptiennes, des centaines de policiers et militaires ont péri dans les attaques quasi quotidiennes, depuis juillet 2013 de Ansar Beït al-Maqdess qui est devenu la première source de déstabilisation en Égypte.
Dirigé par Chadi el-Menei, un membre de la tribu des Sawarka, et un second se faisant appeler Abou Oussama l’Égyptien, qui multiplie les attentats au Sinaï, mais a aussi commis des attaques meurtrières, au Caire et dans le delta du Nil, et tire régulièrement des roquettes contre Israël, Ansar Beït al-Maqdess n’est pas encore inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda.
Ansar Beït al-Maqdess qui a fait allégeance à Al-Qaïda et récemment apporté son soutien au groupe ultra-radical de l’État islamique en Irak a commis entre autres actions terroristes :
– 19 août 2013 : 25 policiers sont tués près de Rafah, point de passage avec la bande de Gaza, alors que les attentats se multiplient dans la péninsule du Sinaï.
– 20 novembre 2013 : 11 soldats périssent dans l’explosion d’une voiture piégée dans le Sinaï.
– 24 décembre 2013 : 15 morts dans un l’attentat-suicide à la voiture piégée qui a visé un bâtiment de la police dans le nord de l’Égypte.
– Janvier 2014 : tir d’une roquette sur Eilat, station balnéaire israélienne sur la mer Rouge.
– 24 janvier 2014 : attentat contre un poste de police au Caire.
– 25 janvier 2014 : cinq soldats sont tués dans le crash de leur hélicoptère dans le Sinaï.
– 16 février 2014 : quatre morts (dont trois Sud-Coréens) dans un attentat visant un bus de touristes sud-coréens dans le Sinaï.
– 2 mai 2014 : double attaque suicide menée contre un poste de sécurité dans le sud du Sinaï et un bus sur une route voisine dans le district d’Al-Tour qui ont tué un soldat et blessé 11 personnes.
– 28 août 2014 : revendication de la décapitation, dans le Sinaï égyptien, de quatre hommes accusés d’avoir collaboré avec Israël.
– 11 septembre 2014 : 11 policiers tués dans un attentat à la bombe dans le Sinaï.
– 17 septembre 2014 : revendication d’un attentat dans la péninsule du Sinaï dans lequel six policiers ont péri.
DAECH (ÉTAT ISLAMIQUE)
Daech (État islamique en araba), né en octobre 2006, en Irak de la fusion de la branche d’Al-Qaïda, en Mésopotamie et de plusieurs petits groupes islamistes en Irak. Le groupe extrémiste sunnite se faisait appeler « l’État islamique d’Irak (EII) ».
Chassés par les tribus sunnites irakiennes qui leur reprochent leurs exactions, les militants de l’EII vont réapparaître en Syrie à la faveur du conflit déclenché, en mars 2011. Dès août 2011, le groupe djihadiste appelle ses combattants et sympathisants à aller combattre en Syrie aux côtés « des musulmans » contre les Alaouites. Ses djihadistes se battent ainsi dans les rangs du Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, avant de créer en avril 2013, après des frictions avec Al-Nosra, « l’État islamique en Irak et au Levant ».
Le 29 juin 2014, après son offensive, en Irak, qui lui a permis de s’emparer de larges pans de territoire, le groupe, qui contrôle également de vastes régions en Syrie, annonce l’établissement d’un « califat » et le changement de son nom en « Etat islamique » pour supprimer toute référence géographique.
Il désigne son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme « calife » et donc « chef des musulmans partout » dans le monde à la tête de 20.000 à 31.500 combattants en Irak et en Syrie, en septembre 2014. Ses combattants aguerris, venus de l’étranger, sont prêts à mener des attaques terroristes de retour dans leur pays d’origine.
Daech qui revendique, depuis le 29 juin 2014, le rétablissement d’un califat sur une large partie de l’Irak et la Syrie, prône le rétablissement de la charia dans le monde entier, est donc dirigé par l’irakien Abou Bakr al-Baghdadi.
Proclamé par son groupe calife de tous les musulmans, depuis le 29 juin 2014, il est de plus en plus vu comme plus puissant que le chef d’Al-Qaïda. Classé « terroriste » en 2011 par les États-Unis, il agit, pendant des années dans l’ombre. Né en 1971 à Samarra au nord de Bagdad, Abou Bakr Al-Baghdadi, aurait rejoint l’insurrection en Irak peu après l’invasion conduite par les États-Unis, en 2003, et aurait passé quatre ans dans un camp de détention américain.
Les forces américaines avaient annoncé, en octobre 2005, sa mort dans un raid aérien, mais il est réapparu, vivant, en mai 2010, à la tête de l’État islamique en Irak (ISI), la branche irakienne d’Al-Qaïda.
Abou Bakr al-Baghdadi est apparu, pour la première fois, dans une vidéo, début juillet 2014, en train de prononcer une prêche à la prière hebdomadaire de Mossoul, deuxième ville d’Irak (nord), conquise lors de l’offensive lancée le 9 juin.
Inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec al-Qaïda, le 18 octobre 2004, Daech est à la base de :
– 9 avril 2013: Abou Bakr al-Baghdadi, chef d’Al-Qaïda en Irak, annonce une fusion de son groupe, l’État islamique d’Irak (ISI, auteur de multiples attentats notamment depuis le retrait américain fin 2011), avec le Front al-Nosra qui combat le régime, en Syrie, pour former l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Al-Nosra décline le parrainage de Baghdadi et l’EIIL sera désavoué par Al-Qaïda, le 3 février 2014
– 2/4 janvier 2014 : en Irak, Daech prend le contrôle de Fallouja et de quartiers de Ramadi.
– 9 juin 2014: Daech lance une offensive fulgurante en Irak, s’emparant, dès le lendemain, de Mossoul.
– 29 juin 2014 : Daech proclame l’établissement d’un califat dirigé par Baghdadi sur les territoires conquis en Irak et en Syrie.
– 8 août 2014 : les États-Unis bombardent des positions jihadistes, s’impliquant directement pour la première fois, depuis fin 2011.
– 19 aout 2014 : Daech affirme avoir décapité le journaliste américain James Foley, enlevé dans le nord de la Syrie en 2012.
– 2 sept 2014 : Daech revendique la décapitation d’un deuxième journaliste américain, Steven Sotloff.
-13 septembre 2014 : exécution du Britannique David Haines qui travaillait pour l’ONG française Acted.
– 19 septembre 2014 : Daech prend le contrôle de 60 villages kurdes dans le nord de la Syrie. Ce même jour, les frappes françaises contre les djihadistes en Irak débutent.
– 20 septembre 2014 : Les 49 citoyens turcs détenus, depuis juin, en otage, par les djihadistes, sont libérés.
– 22 septembre 2014 : Daech revendique l’enlèvement d’un français en Algérie.
Concurrent d’Al-Qaïda, Daesh a bénéficié toutefois, le 16 septembre 2014, du soutien des branches maghrébine (Aqmi) et yéménite (Aqpa) d’Al-Qaïda qui ont appelé les djihadistes, en Irak et en Syrie, à s’unir contre la coalition hostile au groupe Daech. Mais, selon plusieurs spécialistes, il ne s’agit toutefois pas d’un appui clair d’Al-Qaïda qui avait pris ses distances avec Daech, en désavouant son action en février 2014.
FRONT AL-NOSRA
Le Front al-Nosra pour le peuple du Levant, branche d’Al-Qaïda en Syrie, est entré officiellement en activité, le 23 janvier 2012.
En 2011, Abu Bakr al-Baghdadi, chef d’Al-Qaïda, en Irak, ordonne à Abou Mohammed al-Joulani d’ouvrir un front en Syrie pour le compte d’Al-Qaïda en Irak en établissant une présence et en livrant combat sur place. Al-Qaïda en Irak a fourni des hommes, de l’argent, des armes et des conseils. Le 9 avril 2013, il annonce la fusion d’Al-Qaïda en Irak et du Front al-Nosra sous la dénomination d’« État islamique en Irak et au Levant » ( Daech). Al-Nosra décline le parrainage et prête allégeance au chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.
Daech sera désavoué par Ayman al-Zawahiri, le 8 novembre 2013 : « Abou Bakr al-Baghdadi a fait une erreur en établissant l’EIIL (Daech) sans nous demander la permission ou même nous en avoir informés ».
Le 3 février 2014, le chef d’Al-Qaïda, qui déclare que le Front al-Nosra, comme la branche officielle d’Al-Qaïda, en Syrie, désavouant clairement Daech qui voulait s’imposer comme le représentant du réseau extrémiste à la fois en Irak et en Syrie, demande à Daech de se consacrer à l’Irak et le 2 mai 2014, lui demande toutefois « de cesser immédiatement de combattre » les autres groupes jihadistes (dont Daech) en Syrie et de « se consacrer au combat contre les ennemis de l’islam, en l’occurrence les baasistes », les partisans du parti Baas au pouvoir en Syrie, « les chiites et leurs alliés ».
Le Front al-Nosra, qui combat aux côtés des insurgés, contre le régime du président Bachar al-Assad, et a pour ambition d’instaurer un État islamique, dans la Syrie de l’après-Assad (déclaration du 28 décembre 2012), est dirigé par le djihadiste syrien Abou Mohammed al-Joulani. Il avait été déclaré mort par la télévision publique syrienne en octobre 2013.
Présent au nord-ouest (vers Alep), et au sud-ouest de la Syrie (Damas, plateau du Golan), ainsi qu’à l’est du Liban, Al Nostra, qui a été inscrit sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, le 31 mai 2013, a perpétré notamment :
– 6 janvier 2012 : attaque dans le quartier de Maydan à Damas qui a fait 24 morts et 140 blessés chez les militaires et les civils.
– 10 février 2012 : 28 morts et 165 blessés, militaires et civils, dans des attentats contre le bâtiment de la sécurité militaire à Ourqoub (Syrie) et un bâtiment des services de maintien de l’ordre à Halab el-Jadida (Syrie).
– 10 mai 2012: 55 morts et 372 blessés, pour la plupart civils, dans un attentat à l’explosif à Qazaz (Syrie).
– 21 janvier 2013: attentat à l’explosif qui a tué un grand nombre de militaires et de civils à Salmiya (Syrie).
– 31 juilllet 2013 : 200 otages kurdes dans le nord de la Syrie après la prise de la ville avec Daech de Tall Hassel.
– 20 septembre 2014 : exécution d’un soldat libanais par al-Nosra. Depuis plusieurs semaines, les combats opposent le Front aux forces libanaises vers Aarsal.
– Mi-septembre 2014 : contrôle de la province de Qouneitra (sud-ouest de la Syrie)
– 11 septembre 2014 : libération de 45 casques blues fidjiens enlevés, fin août.
-20 septembre 2014 : les djihadistes d’al-Nosra exécutent un soldat libanais.
Abu Mohammed al-Jawlani déclare, le 10 avril 2013, que le Front al-Nosra fait acte d’allégeance à Aiman al-Zawahiri.