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Lutte anti-terrorisme: l’Algérie ferme ses frontières
Publié le vendredi 27 novembre 2015  |  Info Matin
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© aBamako.com par as
Visite au Mali d`une délégation de l`Algérie conduite par le ministre algérien des Affaires Maghrébines et Africaines, AbdelKader Messahel.
7 octobre 2012. Bamako. Le ministre algerien des Affaires Maghrébines et Africaines, AbdelKader Messahel.




Après l’odieuse attaque terroriste, qui a frappé l’hôtel Radisson de Bamako, et dont le bilan a été particulièrement meurtrier, les autorités algériennes ont aussitôt choisi d’intensifier les moyens de traque contre les terroristes, en décidant de fermer les frontières du pays. Il est donc attendu que des actions militaires d’envergure soient menées le long des frontières avec le Mali dans la perspective de prévenir le péril djihadiste qui se profile dans la région.

Dans les milieux des renseignements, aujourd’hui, plus réceptifs à la collaboration transfrontalière, c’est la mesure sécuritaire la plus logique à envisager, en pareille circonstance : fermer les frontières en vue d’empêcher toute infiltration des terroristes. Voici la mesure décisive que l’Algérie, particulièrement sensible au drame vécu par son grand voisin du sud, et pour lequel le elle a déployé tant d’efforts, ces derniers temps, pour le retour de la paix, vient de prendre. Et cela, en prévision de toute infiltration des terroristes sur son sol, après la barbarie et le massacre dont ils se sont rendus coupables au Mali. C’est le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Ahmed Kayed Saleh, selon les médias algériens, qui a donné l’ordre d’une intensification des mesures sécuritaires, le long des frontières terrestres de son pays.
Autrement dit, l’Algérie, vu le contexte sécuritaire extrêmement tendu, du fait de cette nouvelle attaque terroriste perpétrée au Mali, et vu l’extrême volatilité de ces tueurs de sang-froid, ne s’est pas contentée de fermer ses frontières qu’avec le seul Mali. En fait, selon toujours les mêmes sources, elle a décidé des mêmes mesures de fermeture des frontières avec l’autre voisin, à savoir la Libye, un pays en proie à une dangereuse et explosive menace djihadiste qui risque d’être incontrôlée, si rien, absolument rien, n’est entrepris, dans le sens de la mutualisation des efforts, pour stopper l’invasion terroriste dans ce pays. Dans le cadre de ces mesures sécuritaires de grande envergure, selon des sources concordantes, on parle de plus de 50.000 militaires algériens, déployés le long des frontières entre l’Algérie, la Libye et le Mali, qui ont été mis dans l’état d’alerte pour justement prévenir et traquer toute présence ou infiltration djihadiste à partir de ces deux pays.
S’agissant de l’attaque terroriste survenue au Mali, revendiquée par le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar, les enquêteurs, dès le lendemain de ces actes horribles, ont démasqué pas moins de trois suspects qui sont d’ailleurs activement recherchés. Il s’agit là d’un détail significatif qui appelle logiquement à une collaboration des services sécuritaires algériens, en ce sens que le chef de ce groupe terroriste, autrement appelé le bourreau du Sahel, est bien connu des services de renseignement qui ont régulièrement le radar fixé sur ce tueur d’innocents qui n’est d’ailleurs pas à une première revendication d’actes horribles au Mali. En mars dernier, c’est le même groupe terroriste qui a revendiqué l’attaque sanglante du restaurant, la Terrasse, ayant fait plusieurs victimes parmi les expatriés.
Autre piste : plusieurs sources sécuritaires s’accordent à dire que les deux terroristes, abattus, lors de l’assaut du Radisson, le vendredi dernier, seraient des Berbères algériens, à la peau noire. Même si les groupes terroristes, ayant revendiqué cette attaque terroriste, parlent de Maliens qui ont perpétré ces horreurs à l’hôtel Radisson, les enquêteurs, eux, qui s’activent à en démêler les circonstances jusqu’ici obscures, prennent très au sérieux tout ce qui les tombe sous la main, concernant l’identité de ces criminels, tueurs de sang-froid. Pour ces enquêtes, nous a-t-on rapporté, les Français et les experts onusiens apportent leur expertise aux enquêteurs maliens, lesquels ont déjà perquisitionné plusieurs domiciles, à l’intérieur de nombreux quartiers de la ville de Bamako. Il est admis, dans ce milieu des enquêteurs, que les deux otages tués, lors de l’assaut donné contre les terroristes, ont certainement dû bénéficier de larges complicités, par lesquelles ils ont pu regagner l’hôtel afin de commettre leur agression meurtrière.
En raison des connexions criminelles autour de l’axe Ansardine d’Iyad Ag Ghaly, de la jonction Mujao-Al Mourabitoune de Mockhtar Belmokhtar et du Front de libération de Macina du prédicateur radical de Macina, Amadou Koufa, l’intervention des services sécuritaires algériens paraît stratégique dans la traque des terroristes, lesquels, bénéficiant d’une certaine mobilité du fait des connexions qu’ils établissent entre eux, pour passer plus rapidement d’un pays à un autre, sur le long des frontières entre les pays du champ. Dans cette lutte acharnée contre ces forces du mal, qui gangrènent la bande sahélo-saharienne, l’Algérie, comme elle s’en est illustrée, de tout temps, paraît pour le Mali comme un allié stratégique, dont l’apport pour le processus de pacification du pays, au-delà des efforts déployés par la concrétisation de l’accord de paix, passe nécessairement par son implication résolue dans la lutte contre le terrorisme.

Par Sékouba Samaké
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