Tentative présumée de coup d’Etat : La famille du lieutenant Mohamed Ouattara interpelle le président IBK

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Publié le samedi 28 novembre 2015 | Le Reporter

© Autre presse par DR
jean Loui-Duv

Voilà plus d’un an que le jeune lieutenant Mohamed Ouattara croupit en prison en raison d’une présomption de participation à un coup d’Etat qui aurait été préparé par quelques hommes en treillis. Depuis, il a fait le tour de plusieurs centres de détention. Après Bamako et Manantali, il languit actuellement à Markala. Le temps passe et l’inquiétude des proches du lieutenant Ouattara monte chaque jour d’un cran.
Avant son arrestation, ce jeune commando-parachutiste était inconnu du grand public. Bien que descendant d’un père et d’une famille de réputation établie. Il est petit-fils de feu Sinè Koumaré, ancien chef du quartier Quinzambougou, dont les liens d’amitié avec IBK et d’autres hommes politiques sont connus. Son père, le colonel-major Yaya Ouattara, fut Directeur national de la protection civile, puis Directeur national de la Gendarmerie.
Au sein de la grande muette, le lieutenant Mohamed Ouattara est loin d’être un anonyme. Les généraux Elhadji Gamou et Didier Dacko connaissent bien cet officier qui est cité parmi les hommes ayant fait preuve de bravoure dans le désert malien lorsque le pays s’était lancé dans la reconquête du nord.
Certaines sources racontent que le premier ennui du jeune lieutenant remonte à l’époque où il avait arrêté plusieurs véhicules suspectés de transporter des produits illicites et appartenant à un élu local du nord. Les mêmes sources rapportent que le lieutenant Ouattara et son chef, un Général, ne s’étaient pas accordés sur la suite (qu’il a jugé anormale) réservée aux engins dont il avait laissé le sort à sa hiérarchie. Ce qui lui avait valu alors d’être rappelé à Bamako.
Dans la foulée du coup d’Etat de 2012, un autre incident se produira lorsque, de retour du nord du pays, les hommes de Kati exigèrent le désarmement de sa troupe dès que celle-ci faisait son entrée dans la capitale. Après des tractations tendues, il finit par se plier aux injonctions. Arrêté par la suite par la Sécurité d’Etat (SE), il sera détenu en plusieurs endroits de la capitale. Après un séjour à Manantali, dans la région de Kayes, il est actuellement à Markala.
Le temps passe et l’inquiétude des proches du lieutenant Ouattara se fait, chaque jour, plus grande. En effet, au moment où ces derniers espéraient une évolution positive et progressive du dossier, rien ne semble augurer une éventuelle libération de leur fils. «Le plus dur pour nous est qu’aucune date n’est précisée sur au moins son jugement. Mohamed ne peut, ni par la rigueur morale qu’on lui reconnaît, ni même par le nombre de compagnons (3 autres) qu’on lui attribue, commettre un complot de l’envergure d’un coup d’Etat», s’indigne un de ses proches.
Les parents du lieutenant estiment qu’il est innocent et lancent un appel au chef de l’Etat malien pour que cette affaire soit traitée de façon diligente dans la transparence et l’équité.
Békaye DEMBELE