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L’hôtel assure sa sécurité
Publié le samedi 28 novembre 2015  |  Le Reporter
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de dépot de gerbes de fleurs au Radisson Blu
Bamako, le 24 novembre 2015. Une Cérémonie de dépot de gerbes de fleurs a eu lieu au Radisson Blu en hommage aux victimes de l`attaque du 20 novembre.




Le bilan de l’attaque de vendredi pouvait être pire n’eussent été certaines circonstances défavorables aux assaillants. À commencer par la promptitude de l’intervention des forces de l’ordre et de sécurité appuyées par des forces amies dont l’action a dépassé les deux terroristes qui, pris de court, n’ont pu faire usage de tout leur arsenal. Une valise contenant des grenades a été ramassée dans les halls de l’hôtel par les enquêteurs.
De plus, le système sécuritaire de l’établissement a permis de réduire considérablement les capacités de nuisance des terroristes bloqués au 4e étage par un dispositif de blocage automatique impossible à déverrouiller de l’intérieur.
C’est pourquoi, guidé par un agent de l’hôtel, les forces spéciales ont vite repéré les terroristes dont les tentatives de mettre le feu aux poudres ont échoué à cause des dispositifs anti-incendie incorporés dans les murs. Prévention étant mère de sûreté, les acteurs de l’hôtellerie, à défaut d’innover, devront néanmoins s’inspirer des quelques principes sécuritaires arrêtés en amont par Radisson. Ils ont eu le mérite d’amoindrir les conséquences de l’attaque terroriste de vendredi.
Du nouveau
Ce 24 novembre, on en sait plus sur le déroulement des attentats à Paris et à St Denis. Le procureur de Paris François Molins s’est adressé à la presse. Une conférence riche d'enseignements et de nouveaux éléments. François Molins a confirmé qu'Abdelhamid Abaaoud, l'organisateur présumé des tueries, avait bien pour projet de commettre un attentat dans le quartier de la Défense dans la semaine qui a suivi les attaques de Paris.
L'homme qui s'est fait exploser lors de l'assaut du raid à Saint-Denis aurait fait partie du commando qui a participé aux fusillades des 10e et 11e arrondissements. Les empreintes relevées sur son corps ont également été retrouvées dans la voiture de marque Seat qui a servi à cette attaque.
La troisième personne morte dans l'assaut de Saint-Denis, Hasna Aït Boulahcen, est celle qui a trouvé la planque pour Abaaoud, son cousin, et elle savait qu'il était mêlé aux attentats. Salah Abdeslam, lui, est toujours recherché. Il est suspecté d'avoir convoyé les trois kamikazes du Stade de France à bord d'une Clio noire. On a également retrouvé une ceinture d'explosifs en banlieue parisienne, et tout porte à croire que c'était la sienne, son téléphone a en effet été localisé non loin de là.
Bonne ou mauvaise
L’hôtel Radisson Blu a une réputation internationale, selon le président du groupe Rezidor dont Radisson Blu est membre. Mais force est de reconnaître qu’il a été encore plus connu, en bien ou mal. Parce que même les grands ou petits médias ont parlé de cet hôtel, ont tous utilisé le nom Radisson Blu. Ça peut être une bonne ou mauvaise publicité pour cet établissement hôtelier.
Ceux qui apprendront à travers le monde que c’est le meilleur hôtel du Mali en matière de sécurité, et qui doivent venir au Mali après l’attentat du 20 novembre 2015, devront réfléchir.
Ils pourraient aussi venir dans cet hôtel par curiosité. Radisson, Radisson Blu ou hôtel Radisson, ce nom a sonné partout le vendredi 20 novembre 2015. Mais dès la fin de l’assaut, les médias occidentaux ont commencé à dire l’attentat dans un grand hôtel à Bamako. Les termes varient chez nos confrères en fonction des circonstances. Quand c’est chaud ou froid, quand c’est une bonne ou mauvaise chose. Que Dieu garde Radisson dans un Mali en paix.
Le bar des chefs
Non loin de l’hôtel Radisson, il y a un bar très fréquenté : le bar des chefs. C’est le lieu de rendez-vous par excellence pour les ministres, les directeurs de cabinet, les chefs de cabinet et autres DFM. C’est le lieu des vraies discussions autour de l’alcool. Ah, oui ! «C’est là que les hommes se rencontrent, bien ivres, ils se disent tout surtout les questions de sous, les passations de marchés, les sanctions contre certains, les grandes décisions du conseil des ministres, et bien d’autres».
Selon notre source, la place des chefs est connue dans le bar ; personne ne se trompe. Actuellement, ils commencent à faire venir des députés dans le lot. Les envoyés du questeur, disent-ils, car le questeur de l’Assemblée nationale n’est pas un noctambule, encore moins un maquisard.
Et malgré l’attentat à Radisson, le vendredi 20 novembre 2015, les chefs étaient les rares clients du bar. Ils ont même fêté l’anniversaire d’une certaine Zeïnabou Diallo, très connue dans les maquis de la place. La belle guinéenne fraîchement venue de la guinée, suite à la défaite de Cellou Dalein Diallo à la présidentielle guinéenne, est une créature de la nature. «Elle coûte les yeux de la tête. Tous les chefs ne peuvent pas passer la nuit avec elle», parole de source.
Une foule curieuse
Le Mali fait toujours exception à la règle. Les Bamakois sont curieux. Ils étaient des centaines de personnes à converger le vendredi 20 novembre 2015 vers l’hôtel Radisson. Chacun muni de son téléphone pour avoir des images, prendre des photos, suivre de près le déroulement de la prise d’otages. Du jamais-vu ! Le périmètre de sécurité délimité par la Minusma a été débordé par la foule curieuse.
Des jeunes, des femmes et des vieux, tout le monde, tous voulaient être témoins de la fin de la prise d’otages. Alors que dans les autres pays, la circulation serait coupée, les populations priées de se mettre à l’abri. Mais au Mali, rien à faire. Les autorités de la commune IV ont décidé de fermer les écoles de leur commune, les banques et autres établissements. Mais, ce sont les jeunes gens qui devraient être très loin de la zone d’intervention, qui ont grossi le lot des curieux.
Au lieu de rentrer à la maison, ils sont restés devant Radisson. Alors que les revendeurs de cartes de recharge téléphoniques qui ont vu le début de l’opération, qui ont échappé, avant de voir les assaillants ouvrir le feu sur les vigiles à la porte, ne sont plus revenus sur les lieux. Certains ont failli en faire dans leur culotte : la diarrhée de peur !
Tous «Journalistes»
L’inconvénient de l’entassement des populations devant Radisson a rendu la tâche très difficile aux hommes de médias, les journalistes qui sont venus un peu en retard ont eu tous les problèmes du monde. Au même moment, tout le monde était devenu journaliste. Les curieux venus ont fait passer toutes sortes d’informations. En lieu et place du journaliste, c’est le commun des Maliens, posté devant l’hôtel Radisson, qui a juré la main sur le cœur qu’il y avait plus de 40 morts, mélangeant les morts, les blessés et les personnes évanouies.
Ces curieux devenus informateurs ou journalistes de circonstance ont contribué à la diffusion de la mauvaise information au niveau de l’opinion publique. Une situation déplorable. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, que nous saluons, a fait tout contenir et donner la vraie information. Salif Traoré, qui était entre le PC et la devanture de l’hôtel, a été obligé de dire aux journalistes maliens de se méfier des informations colportées. Mais que faire si sur nos radios aussi abondaient dans le même sens.
On a fait le bilan avant la fin de l’assaut : 40 morts ont été annoncés alors qu’il y a en avait que 22. 15 au niveau de l’ascenseur, 3 dans une salle, un corps retrouvé sous l’escalier principal, le jeune gendarme MDL Moussa Sangaré, et les deux assaillants. Ce qui fait un total de 22 morts. Même dans sa première déclaration, le chef de l’Etat avait annoncé 21 morts. Avant de corriger après. Actuellement, les travailleurs de Radisson parlent de 3 assaillants tués sur 6.
Plus de moyens
On ne cessera jamais de saluer les forces armées et de sécurité du Mali, la DGSE malienne, avec sa force spéciale. Ces hommes qui crachent le feu, avec la manière et l’assurance. Ces hommes sont déterminés à se battre comme le stipule leur slogan : «Efficacités et discrétion».
Mais force est de reconnaître que ces hommes ont besoin de plus de moyens, d’armes, de machines afin de faire face aux nouvelles situations. C’est vrai que sans gilets, sans drone, sans moyen logistique efficace, ils donnent des résultats. Ils font de nos jours le nécessaire pour combattre le terrorisme, au-delà des aspects de droits, des questions de renseignement qui nécessitent de l’argent.
Le Mali a certes gagné le vendredi 20 novembre 2015 une bataille, mais pour gagner la guerre, cela nécessite beaucoup d’efforts, de sacrifices de la part d’abord des populations, qui doivent accepter un changement dans leur comportement de tous les jours, ensuite se soumettre aux fouilles et autres contrôles partout dans la ville. En plus de tout cela, les autorités ne doivent plus se contenter de dire : «nous allons équiper nos forces, elles doivent agir maintenant». Il y va de l’intérêt de nous tous.
Des voitures abandonnées

Les attentats à Paris du vendredi 13 novembre 2015 ont créé une grande frayeur chez les populations de la capitale française. Certains ne sont pas remis jusqu’à présent de la psychose née des attentats. Cela malgré toutes les formes d’assistance. Une semaine après les attentats, plusieurs voitures abandonnées ont été récupérées par les forces de sécurité.
En plus de certains objets et motos, selon les agents de la police. Mieux, d’autres parents de victimes sont encore sous le choc de l’assassinat de leurs parents, ils ne pensent aux voitures. Ils leur font attendre le temps du deuil. Mais il y a d’autres voitures qui sont sans document ; d’autres étaient stationnées bien avant l’attentat.
Les policiers ont attendu l’aval du procureur de Paris avant de toucher à ces voitures et autres objets. Car à part les objets ramassés à l’intérieur du Bataclan, tous les autres n’étaient pas concernés par l’enquête dans un premier temps. Lors de sa récente sortie, le procureur dit avoir ne rien oublié mais que objet, effet, voiture, moto seront examinés par la police scientifique afin d’établir leur provenance.
Source: Le Reporter
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