Bien qu’elle soit considérée comme le socle de tout développement, l’éducation malienne, demeure le dernier souci de nos autorités.
Décidément, nous ne finirons d’être laissés pour compte par ceux à qui nous avons fait confiance afin de nous sortir de l’impasse, hélas n’en font qu’à leur tête ou encore font semblant de nous aider.
Aujourd’hui, l’heure n’est plus à cela surtout pour ce qui concerne notre éducation dans les écoles qui vont de charybde en scylla devant les autorités qui ne font rien pour que l’école recouvre de son prestige d’antan.
Il suffit seulement de faire un tour dans une école publique, tant de l’intérieur que du district pour se faire une idée que l’enfant du pauvre n’a pas droit à une éducation de qualité à cause des conditions précaires dans ces établissements: pas de tables suffisantes malgré l’effectif pléthorique, aucune bibliothèque répondant aux normes sans parler du corps enseignant vieillissant alors que chaque année des centaines de jeunes sortent de nos écoles et instituts de formation pour servir dans nos établissements qui manquent de personnel.
On se demande alors où vont les milliards qui sont chaque année injectés dans l’éducation?
Il est inconcevable qu’en ce monde du 21 ème siècle, qu’une capitale n’ait de bibliothèques suffisantes( en terme de quantité) ou encore qu’elles soient presque toutes sur une rive( rive gauche) sans compter que celles-ci ne sont pas outillées de salle informatique avec des ordinateurs en quantité suffisante pour les recherches et cela malgré le nombre croissant d’élèves.
L’école malienne est souffrante et même agonisante, et cette souffrance est en partie liée à la multiplication des écoles privées qui poussent comme des champignons et la quasi-totalité de ces écoles ne répondent pas aux normes et qui se spécialisent de plus en plus dans “l’achat” des sujets d’examen et bien d’autres moyens qui leur permettront d’avoir des résultats plus satisfaisants.
Pour les promoteurs de ces écoles, tous les moyens sont bons pour gonfler les effectifs au sein de leurs établissements. Cependant, il faut leur rappeler qu’avec ce système, on ne fera que cultiver la médiocrité et les résultats des examens portent témoignage: 17,99% au BAC, 1000 étudiants qui risquent d’être renvoyés au regard des derniers résultats de la FSEG pour ne citer que ceux-là.
Le changement abusif du système éducatif malien a mis nos écoles à genoux car certains établissements ne comptent que sur la subvention de l’Etat pour mettre les enseignants dans leurs droits. Il est plus qu’essentiel de revoir notre système éducatif, puis qu’il ne suffit pas de changer les ” Wagons mais plutôt les rails” afin de donner une nouvelle direction à l’école malienne.
Nous nous devons de retrouver ces valeurs qui faisaient de l’école malienne une référence. Cela ne peut se faire qu’avec l’implication effective de nos autorités qui doivent mettre l’accent sur l’école en faisant un suivi régulier des fonds sur le terrain pour plus d’efficacité.
Mama Harber Touré
Source: La Sirène