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Djihadisme au Mali: bienvenue en neuvième région du Mali et dans le seizième état de la CEDEAO
Publié le samedi 28 novembre 2015  |  RP Medias
Aqmi
© Autre presse par DR
Aqmi




Jusqu’au début des années 2010, le terrorisme local made in Mali était l’œuvre des Touaregs avec une composante des groupes venue d’ailleurs. Pour des raisons qui leur sont propres qu’on accepte ou pas ils commettaient par période des attentats et des prises d’otages avec sa manne de rançon. Ils ont réalisé des profits conséquents depuis toujours. Depuis l’hypermédiatisation et le traitement de luxe réservés aux terroristes maliens ce business n’est plus une exclusivité des Ag Assarid, Ag Mahamoud, Bilal Ag Cherif, Ag Attaher ou Ag Gamou. Il faut se préparer à voir débarquer dans ce business des Coulibaly, Keita, Diarra, Maiga, Guindo etc…
On pourra à longueur de temps apporter des analyses superficielles et refuser de regarder en face le visage du terrorisme local et se rendre compte qu’il a quelque chose de nous. Les nouvelles recrues nous ressemblent. Ils ne sont pas souvent barbus, ne sont pas étrangers et partagent de plus en plus le même nom de village et le même nom de famille. Le terrorisme a besoin de semer la terreur mais pas que. Il faut une communication, une logistique et des complicités. Le cas qui fera l’objet d’un approfondissement dans ce qui suit est la complicité.
Que ce soit lors de l’attaque de l’hôtel Radisson ou la terrasse et l’attentat de Sevaré il faut une complicité de personnes insoupçonnées. Le profil de ces personnes insoupçonnées est le malien de teint noir et généralement issu des ethnies des régions du Sud. N’ayant jamais été associé dans le passé dans des organisations terroristes, ce type de maliens était jusque-là au-dessus des doutes contrairement aux Touaregs et mêmes songhaïs.
Les politiques successives des différents gouvernements ont laissé nombreux maliens hors-jeu. Ces maliens et maliennes laissés pour compte n’ont jamais eu le moindre regard compatissant. Ils n’ont jamais eu la moindre attention. Le sentiment d’appartenir à la nation les a abandonnés. A vrai dire ces personnes qui n’ont rien à perdre forment la neuvième région du Mali et le seizième état de la CEDEAO. Ils ont une force de travail à vendre or les organisations terroristes ont une forte demande de main d’œuvre. Avoir des intérimaires sur lesquels on peut compter en renseignements et en aide logistique est une aubaine.
Une autre caractéristique du type de malien facilement terroriste-compatible est la masse de fanatiques des responsables religieux du Mali. Ceux qui idolâtrent l’imam DICKO et Ousmane Haidara sont généralement des déçus du système. Quand on voit le succès de ces deux guides maliens il y a de quoi s’attendre à ce que les recrutements soient facilités. Les discours de DICKO et Haidara n’étant pas clairement dissociables de ceux des djihadistes, le Mali est un nid ouvert ou le terrorisme banal a de beaux jours devant lui. Le lobby religieux a infiltré le pouvoir au point d’influencer la lutte contre le djihadisme au Mali. D’ailleurs le Mali n’a aucun plan connu, aucune mesure connue pour combattre la progression de l’idéologie djihadiste. Dans l’inconscient collectif, le Mali étant présenté comme un pays musulman, la majorité des maliens pensent à tort qu’elle sera épargnée par les salafistes. Le décompte macabre de l’hôtel Radisson vient nous rappeler que la Kalachnikov des terroristes n’a pas le temps du détail encombrant qu’est le tri. Ils donnent la mort de façon démocratique en touchant tout le monde.
La misère organisée par les mauvaises gouvernances est l’origine du vivier de candidats au terrorisme dans son absolu dimension et au djihadisme. Le terrorisme comme le djihadisme payent au comptant et en espèce ses recrues.
Nombreux sont les maliens recalés lors des recrutements pipés des gouvernants. Le terrorisme offre une raison à ces nombreuses victimes du système. Le sentiment d’avoir un rôle, de défendre une cause fut-elle idiote, d’être reconnu sont des variables qui pourraient justifier à juste titre l’adhésion des apprentis djihadistes.
La religion n’est qu’un moyen de communication universelle pour donner un fond à cette soif d’adrénaline. Il ne faut pas se le cacher, un nombre très important de misérables peuple les pays dits musulmans. Soit les gouvernances locales traitent leurs misérables de manière humaines, soit c’est le terrorisme qui les recrutera à prix d’or. Face à ce que peut payer le terrorisme pour le niveau de formation bas des candidats, aucune concurrence n’est envisageable. La seule mesure connue demeure le travail en amont pour éviter que trop de gens se retrouvent à leur merci.
Le Mali n’a plus le même tissu social qu’il y a vingt ans. L’appât du gain qui a été le leitmotiv des gouvernants est le même qui attire les démunis de la Neuvième région du Mali et du seizième état de la CEDEAO.
Le cas du Mali est facilement transposable dans les pays de CEDEAO à quelques exceptions près de l’ordre du détail.

Etre riche est un concept subjectif alors qu’être misérable est universel. Si les états aspirent à une humanité paisible il faut mener des politiques qui créent moins de misérables.

Elijah De Bla
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