L'attaque à la roquette a été menée tôt samedi matin dans le camp de la Minusma à Kidal. Deux Casques bleus guinéens et un civil contractuel de l'ONU ont été tués.
Deux Casques bleus guinéens et un civil travaillant pour les Nations unies ont été tués samedi dans une attaque à la roquette contre un camp de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) à Kidal (nord-est), une semaine après la tuerie de l'hôtel Radisson Blu à Bamako.
"Notre camp à Kidal a été attaqué tôt ce matin par des terroristes. Ils ont utilisé des roquettes" qui ont tué "deux Casques bleus de nationalité guinéenne" et un "civil contractuel" de l'ONU, a déclaré à l'AFP un responsable de l'ONU.
La Minusma a ensuite confirmé ce bilan dans un communiqué diffusé à Bamako, précisant que 20 personnes avaient également été blessées, dont quatre grièvement, dans cette attaque menée aux environs de 04H00 (locales et GMT).
"Les terroristes ont tiré et sont repartis" vers une destination inconnue, a précisé à l'AFP une autre source onusienne. L'attaque n'avait pas encore été revendiquée samedi.
"Je souhaite réaffirmer que ces attaques n'entameront pas la détermination des Nations unies à soutenir le peuple malien et le processus de paix, y compris à travers son assistance à la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali", a indiqué son chef Mongi Hamdi, cité dans le communiqué.
De son côté, un conseiller municipal de Kidal, chef-lieu de la région éponyme, qualifiait les assaillants d'"ennemis de la paix".
L'instabilité persiste dans le nord du Mali malgré la signature en mai-juin d'un accord entre le gouvernement et la rébellion à dominante touareg visant à instaurer une paix durable dans la région.
Ainsi, le 24 octobre, trois civils ont été tués et deux Casques bleus blessés par l'explosion de mines dans les environs de Tessalit, à environ 400 km au nord de Kidal.
La Minusma est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.
Accord de paix dénoncé par un chef jihadiste
Dans un enregistrement remontant à octobre et authentifié le 16 novembre, le chef du groupe jihadiste Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a dénoncé l'accord de paix de mai-juin et appelé à poursuivre la lutte contre la France et le jihad.
L'attaque du camp de la Minusma samedi survient une semaine après l'attentat contre le grand hôtel Radisson Blu de la capitale Bamako.
Un commando d'au moins deux assaillants avait pénétré dans l'hôtel le vendredi 20 novembre, tôt le matin, et ouvert le feu sur le personnel et les clients, tuant 20 personnes, avant d'être abattus à leur tour par les forces de sécurité. L'attentat a été revendiqué le jour même par le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, "avec la participation" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Un groupe jihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a aussi revendiqué l'attentat "avec la collaboration d'Ansar Dine".
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée.
Les jihadistes ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis le sud du pays.