Bamako, - Le groupe jihadiste Ansar Dine a revendiqué l’attaque contre un camp de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) à Kidal (nord-est) qui a fait samedi trois morts, dont deux Casques bleus guinéens et un civil de l’ONU, dans un appel téléphonique à l’AFP.
"Nous revendiquons au nom de tous les moujahidines l’attaque contre le camp de Kidal" qui est "une réponse à la violation de nos terres par les ennemis de l’islam", a déclaré Hamadou Ag Khallini, un responsable d’Ansar Dine, groupe dirigé par l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, dans une brève conversation téléphonique avec un journaliste de l’AFP.
Deux Casques bleus guinéens et un "civil" contractuel de la Minusma ont été tués dans cette attaque à la roquette qui a également fait vingt blessés, selon un bilan officiel de la Minusma.
La Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.
Ansar Dine est notamment un allié d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Front de libération du Macina (FLM), un groupe jihadiste du centre du Mali
(FLM).
Le FLM a revendiqué l’attentat du 20 novembre contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, attentat qui avait pourtant été revendiqué le jour-même par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, qui disait avoir agi "avec la participation" d’Aqmi.
Un commando d’au moins deux assaillants avait pénétré dans l’hôtel le vendredi 20 novembre, tôt le matin, et ouvert le feu sur le personnel et les clients, tuant 20 personnes, avant d’être abattus à leur tour par les forces de sécurité.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Dine. Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre, puis le sud du pays.
Aqmi a affirmé avoir assassiné en octobre deux hommes qu’elle soupçonnait être des espions au service de la France au Mali, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar.
Les deux hommes sont "Mohamed Ag Abdellah (Kanou), tué le 9 octobre 2015 à Bir (Mali) et Fajr Ag Sidi Mohamed, tué le 19 octobre 2015 dans sa cachette à Burje Al-Barajina, en Algérie", selon les termes du communiqué.
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