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Mohamed Macki Bah président de L’UJMA sur l’attentat de Bamako: «pour nous, ce ne sont pas des musulmans »
Publié le dimanche 29 novembre 2015  |  Info Matin
Grand
© aBamako.com par Momo
Grand meeting de la société civile
Bamako, le 25 octobre 2014. La société civile malienne a tenu un grand meeting pour la défense de l` intégrité territoriale du pays.




L’UJMA condamne et interpelle les autorités
L’UJMA appelle à une croisade mondiale contre le terrorisme
L’Union des jeunes musulmans du Mali(UJMA) condamne avec la dernière rigueur les actes odieux commis vendredi 20 novembre dernier par un commando terroriste à l’hôtel Radisson Blu de Bamako. C’est ce qui ressort des propos de son président, Mohamed Macki BAH, que nous avons approché hier jeudi, à son domicile à l’ACI 2000.

Au cours de notre entretien, le jeune leader musulman a invité le grand public à ne pas faire l’amalgame entre les actes terroristes de ces groupuscules et le djihad dont les conditions sont bien définies par le Livre Saint (Coran). Dans sa réaction, Mohamed Macki BAH a tout d’abord souligné que ces attentats sont contraires aux vraies valeurs de l’islam authentique que nous pratiquons ici au Mali, avant d’inviter les autorités à renforcer la sécurité dans le pays.
À l’entame de ces propos, il a tout d’abord prié pour le repos de l’âme des disparues, avant de souhaiter prompt rétablissement aux blessés.
En condamnant le dernier attentat contre notre pays, à l’hôtel Radisson, le président de l’UJMA avait encore vivace à l’esprit l’attentat de la Terrasse au mois de mars dernier, à l’Hippodrome, les prises d’otage de Sévaré, ainsi que les nombreuses victimes des violences perpétrées contre les populations civiles au Nord.
En sa qualité de président l’UJMA, Mohamed Macki BAH, non moins secrétaire général du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, a souligné que depuis le début de la crise en 2012 au nord, les organisations religieuses n’ont eu de cesse de dénoncer ces agressions perpétrées contre le pays au nom de l’islam et continuent de les dénoncer.
À l’état actuel de la crise, a-t-il reconnu, le Mali seul ne peut plus faire face à cette situation à partir du moment où même les grandes puissances comme la France et l’Angleterre aussi sont frappées par la barbarie meurtrière de ces djihadistes. Aucun pays du monde n’est à l’abri de ces terroristes aujourd’hui, quel qu’en soit ton niveau de puissance.
Une croisade contre le terrorisme
À ce niveau, il a appelé à une croisade mondiale contre le phénomène. Partout où on n’a déstabilisé un pays souverain avec la rébellion, c’est toujours ces djihadistes qui viennent en force, a-t-il dit. Ce qui fait dire à Mohamed Macki BAH que la gouvernance mondiale est à l’origine de terrorisme qui déstabilise la sécurité mondiale. Il faut revoir le système de la gouvernance mondiale, a-t-il préconisé.

«Nous avons toujours condamné et dénoncé ces agissements de ces quelques groupuscules d’individus endoctrinés qui n’ont rien n’à voir avec l’islam de paix et de tolérance que nous pratiquons ici chez nous», a dit Mohamed Macki BAH.
Selon les principes de l’islam (authentique) tuer une seule personne équivaut à tuer toute l’humanité, a-t-il prêché. De même, le fait de sauver une seule âme est récompensé par Allah (Dieu) comme si vous avez sauvé toute l’humanité.
Il a rejeté, toute appellation de djihad, pour qualifier les actes de ces terroristes qui sont, selon lui, une création de l’Occident. «Pour nous, ce ne sont pas des musulmans », s’est-il indigné. À croire cet Occident, c’est comme si c’étaient des anciens rappeurs, des anciens maquisards, des drogués, etc. qui viennent, à peine, d’embraser l’islam, a-t-il déploré.
Aujourd’hui, la condamnation de ces mouvements fait l’unanimité à travers le monde musulman. Et il est clair que ce ne sont pas des musulmans à partir du moment où ils font aussi des attentats dans les mosquées, a continué de dénoncer M. BAH. Pour lui, les causes du terrorisme sont à rechercher ailleurs, et non pas dans l’islam. Pour le jeune leader, l’islam est une religion pure, saine que rien ne pourra atteindre même leur dessein de salir son image. De pousser les gens à stigmatiser les minorités musulmanes et de faire de l’islam une religion de violence. Pour changer la donne, il a invité les jeunes musulmans à chercher à connaître l’islam, à approcher les leaders religieux qui prêchent l’islam authentique. «La paix dans le monde entier en dépend», a-t-il expliqué.
Relever le niveau de la sécurité
Pour le président de l’UJMA, le rôle des leaders religieux est de faire passer le bon message, celui du Prophète Mohamed (PSL), de donner des conseils, voire d’alerter, mais il appartient aux pouvoirs publics de prendre les décisions qui s’imposent.
Pour Mohamed Macki BAH, l’instauration de l’État d’urgence était nécessaire. «Quand le gouvernement a décrété l’État d’urgence, nous nous sommes conformés à cela, et nous avons annulé toutes les manifestations d’envergure qu’on avait prévu », a-t-il fait savoir.
Au-delà de l’Etat d’urgence, il faut renforcer la sécurité, relever le niveau des contrôles aux frontières du pays, a-t-il préconisé. Aussi, il déploré le fait nos frontières sont poreuses et que nous accueillons toutes sortes de gens sans vigilance. Il a regretté le manque d’anticipation de nos pouvoirs publics.
Il faut que les autorités se ressaisissent et appliquent les textes avec rigueur, a-t-il dit.
Dans les mosquées, il a invité les leaders à moraliser les prêches. Aussi, il a invité les populations à un changement de comportement. À ce niveau, il a déploré le fait que les signalements des individus suspects ne sont généralement pas suivis d’effet de la part de forces de sécurité. Au-delà des coups médiatiques, il préconise la mise en place de réels mécanismes de collaborations entre population et forces de sécurité. Il faut aller rapidement vers une forte implication des leaders religieux et communautaires dans les questions de sécurité avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il prévenu.
Pour conclure, Mohamed Macki BAH a invité les jeunes musulmans à donner, au quotidien, les exemples de l’islam de paix et de tolérance, d’amour du prochain dans leur comportement.

Par Abdoulaye OUATTARA
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