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Grève des banquiers: Les tristes constats du Secrétaire général du SAM
Publié le lundi 30 novembre 2015  |  Le Prétoire
La
© Autre presse par DR
La banque maroco-malienne BDM-SA




Suite à un entretien sur la grève des banquiers, le Secrétaire général du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), Issa Traore, estime que l’argument du Syndicat national des banques et des établissements financiers (Synabef) est trop léger pour prendre tout le pays en otage.
Les banques et établissements financiers du Mali ont observé une grève de 72 heures à compter mercredi 25 novembre 2015. Motif de cette cessation de travail: le mauvais traitement infligé au personnel des banques et établissements financiers du Mali par la justice malienne. Surpris à plus d’un titre par le comportement des banquiers, le SAM est sorti de sa réserve par la voix de son Secrétaire général, Issa Traoré. De l’avis de ce dernier, les motivations avancées par les grévistes sont peu convaincantes.

Faisant un bref historique de l’affaire qui oppose la Bicim et Cissé Technologie, il affirme que selon les investigations, la grève est partie du fait qu’un banquier, suite à une plainte d’un particulier, s’est retrouvé impliqué dans une affaire d’escroquerie ou de détournement. En réalité, il s’agit d’un dossier du sieur Cissé qui avait habilité son comptable à faire des opérations bancaires à son absence.

Et pour la gestion d’un éventuel cas, il a tenu à présenter son comptable au gestionnaire de compte avec les instructions pertinentes pour autoriser le comptable à effectuer ces opérations dans les limites d’un montant qu’il a fixé. En plus, chaque fois que ce dernier se présente pour une quelconque opération, il faut qu’il en soit personnellement avisé. C’est ainsi que son comptable a eu à faire un certain nombre d’opérations à hauteur d’une centaine de millions. Mais chaque fois que ce dernier s’est présenté pour une opération du genre, M. Cissé a été immédiatement appelé par le gestionnaire du compte. Bizarrement, selon Issa Traoré, la dernière opération qui a soulevé ce tollé portait sur un montant de deux cent millions de francs CFA. Ce jour-là, le comptable est parti pour l’opération à l’insu d sieur Cissé. Et malheureusement, le gestionnaire n’a pas jugé nécessaire d’informer Cissé de cette importante opération. Or, c’était la première fois qu’un tel montant était en jeu. Cissé, à son retour, a constaté qu’une telle opération a été effectuée sur son compte. Il a mené des investigations qui ont abouti à un détournement.

Il a porté plainte contre son comptable. C’est ainsi que le juge chargé de l’affaire a convoqué l’agent comptable de Cissé Technologie.
Parlant des circonstances de l’incarcération de l’employé de banque, il dira que, dans la règle de l’art, le gestionnaire devrait informer Cissé. «Puisqu’il n’a pas été ainsi, maintenant le juge était obligé de se demander est-ce que c’est par inadvertance ou bien le banquier était de mèche avec le comptable», s’interroge t-il. En outre, il précise que le juge a convoqué le banquier pour l’inculper comme complice de la situation reprochée au comptable.

Mais, il n’a pas jugé nécessaire de le placer sous mandat de dépôt, plutôt en le soumettant à un contrôle judicaire. «A mon avis, c’est vraiment légal. Nul n’est au-dessus de la loi. Pour protester contre la procédure, les banquiers sont partis en grève. Très honnêtement, j’ai estimé cela trop léger pour prendre tout le pays en otage. Cette liberté provisoire ne peut mettre fin au travail du juge d’instruction. Le juge est obligé de poursuivre son instruction. Je suis syndicaliste et je me battrais jusqu’au bout pour défendre le droit de grève. Mais en responsable, on doit réfléchir avant de poser certains actes», regrette le magistrat. Pour conclure, il dira que personne ne peut intimider le juge dans ces fonctions.

Nouhoum DICKO
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