Bamako - Un camion de migrants africains a été attaqué dimanche dans le nord du Mali par des hommes armés, qui ont tué quatre personnes et en ont blessé six, avant de prendre la fuite, a appris l’AFP lundi de sources onusienne et médicale.
L’attaque s’est produite entre Tabankort et Anéfis, localités à mi-chemin entre Gao (nord-est) et Kidal (extrême nord-est), selon ces deux sources jointes depuis Bamako, indiquant que les quatre personnes tuées l’ont été par balles.
Les quatre morts "ont été enterrés" sur place, "nous avons ramené ce lundi par hélicoptère à Gao cinq Maliens et un Guinéen blessés lors de l’attaque", a affirmé la source au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) contactée dans cette ville, la plus grande du vaste Nord malien.
La source médicale, jointe à Anéfis (environ 100 km au sud de Kidal), a confirmé ce bilan et précisé que trois des morts étaient de nationalité malienne, et le quatrième de nationalité guinéenne, sans toutefois indiquer s’il s’agissait d’hommes ou de femmes.
Aucune des deux sources n’était en mesure de préciser le nombre total de personnes à bord du camion lorsqu’il a été pris pour cible par les assaillants.
D’après la source médicale citant des témoignages de migrants, l’attaque a été perpétrée par "quatre hommes armés sur deux motos". Ils ont "tiré sur les pneus du camion" d’abord puis sur les voyageurs. Le véhicule transportait "des Maliens, des Guinéens, des Nigériens, des Nigérians et d’autres ressortissants d’Afrique de l’Ouest", a-t-elle indiqué.
Une source de sécurité malienne également jointe dans le nord du pays a confirmé l’attaque, sans se prononcer sur le bilan mais en évoquant une "trentaine de survivants" demeurant lundi soir à Anéfis.
D’après elle, les migrants étaient en provenance de Gao et faisaient route vers l’Algérie lorsque leur camion a été attaqué, "très probablement par des groupes de bandits, de criminels" actifs dans ces zones. Ceux qui en ont réchappé "attendent la réparation de leur camion. Certains veulent continuer l’aventure, d’autres pas".
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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