Comme tout pays frappé par le terrorisme, le Mali vit sa polémique post-attentat. Mais, pour une fois, des gens ont décidé de ne pas s’en laisser conter par l’imam en chef, président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko. Ses sorties médiatiques sur l’attentat du Radisson suscitent à présent des réactions virulentes comme celles de l’ex-leader estudiantin Bakary Mariko et de l’homme de culture Alioune Ifra Ndiaye.
Le courage dont ces deux hommes font preuve dans la contradiction de l’imam Dicko est déjà salutaire dans sa forme dans un pays où toute la classe politique, excepté Soumana Sako du Cnas/Faso-Hèrè - seul à avoir critiqué la création d’un ministère des Affaires religieuses et du Culte - s’est assise sur sa conviction dans les débats sur l’islam.
Face à l’imam Dicko, nos deux jeunes leaders disent donc tout haut ce que beaucoup de citoyens murmurent tout bas. C’est peut-être le prélude que cette énième sortie de Dicko va enflammer les débats.
Blanc ou Noir, musulman, chrétien ou athée, gay ou lesbienne…, il n’appartient à personne d’ôter la vie d’un autre, et surtout de justifier l’innommable par la colère de Dieu sur notre pays, écrit M. Ndiaye à Dicko. Et de poursuivre que Dieu est Amour et Miséricorde et surtout qu’il y a un Jugement dernier.
Alioune Ifra Ndiaye, assurément, ne prêche dans le désert surtout que le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué, accuse Mahmoud Dicko de faire "l’apologie du terrorisme". Dicko est plus que jamais pris en sandwich.
DAK