Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué, accuse Mahmoud Dicko de faire “l’apologie du terrorisme”. La semaine dernière, le dignitaire musulman a justifié dans la presse l’attentat perpétré le 20 novembre 2015 contre l’hôtel Radisson Blu qui ne serait, selon lui, que la manifestation de la colère de Dieu contre notre pays, englué dans la débauche.
Juste après l’attaque terroriste contre l’hôtel Radisson Blu le 20 novembre 2015, le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, a réagi par voie de presse. Dans une interview, il a justifié l’acte terroriste comme “une punition divine” qui s’abat sur notre pays et tous les autres pays du monde victimes des attaques terroristes.
Cette sortie pour le moins hasardeuse du religieux n’est pas passée inaperçue. Dans un entretien accordé hier à l’équipe de reportage de Renouveau TV après l’ouverture des assises de Bamako, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A. Tessougué, a fermement condamné les propos de l’imam Dicko qu’il a qualifiés d’apologie du terrorisme.
“C’est une sorte d’apologie du terrorisme que je sens. Parce qu’on a entendu un chef religieux dire que c’est une punition divine qui nous vient comme ça par le terrorisme. Ce sont des propos qui ne doivent sortir du tout”, a-t-il dit.
Pour le procureur général de Bamako, “nul dieu ne confesse la mort de l’autre, aucun dieu, ça je suis formel là-dessus. C’est des voyous qui nous amène ça et on ne peut pas défendre les terroristes, pas du tout. On n’explique pas le terrorisme, pas du tout”, a-t-il insisté.
Le patron du Terminus de Banankabougou, a aussi mis l’accès sur le respect de la laïcité.
Il y a eu trop de recul par rapport à laïcité du pays, a-t-il dit. “On a laissé trop le secteur politique, le secteur public à la religion, ce n’est pas normal. Il faut que la laïcité du pays soit respectée”.
Et de conclure : “Comme le disait Christ, à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. C’est clair, il ne faut pas confondre. On ne doit pas faire l’erreur de confondre le spirituel et le temporel. Il faut que les religieux restent dans leur sphère”.
Maliki Diallo