Le secteur de la justice, malgré l’accession à la Magistrature suprême de celui qu’on aime bien appeler «Kankélétigui», reste gangrené par la corruption. Qui aurait pensé que sous le régime d’IBK, une telle débâcle judiciaire se produirait encore au Mali ? En effet, dans cette affaire qui nous a été confiée par la famille d’une victime de la justice malienne, nous avons été surpris d’apprendre que celui qui avait été reconnu coupable de vol d’une moto Jakarta est en liberté pour avoir payé, alors que son complice, n’ayant pas les moyens d’en faire autant, croupit encore dans la prison centrale de Bamako-Coura…Le président de la République, en tant que 1er Magistrat du Mali, est plus que jamais interpellé.
Le jeune Sambou Cissé dit Diala, réparateur de motos à Doumanzana, est en prison depuis bientôt 6 mois. Il a été reconnu coupable de complicité de vol et recel. Cependant, le jeune Bassirou Coulibaly qui avait été reconnu coupable de vol dans la même affaire, est en liberté provisoire. Pourtant, Bassirou Coulibaly est reconnu par les habitants de son quartier comme étant un danger ambulant. Il serait un voleur gros calibre spécialisé dans les attaques à mains armées.
Ayant compris qu’avec un peu d’argent qu’il peut se faire libérer des geôles par la justice, il ne craint plus rien et continue ses sales coups. En attendant que son jour de malheur n’arrive, c’est-à-dire, le jour où la foule en colère le frappera à mort ou le brûlera vif. Tel est le sort que la justice malienne semble lui donner en le libérant, moyennant de l’argent.
La version des faits de Sambou Cissé dit Diala
«Très tôt un matin du mois d’août dernier, Bassirou Coulibaly débarqua avec une moto Jakarta de couleur bleue dans mon garage qui fait face à ma famille. Quand il est venu, il m’a demandé de déshabiller la moto de la façade bleue afin qu’on l’habille avec une autre façade de couleur différente. Nous avons convenu d’un prix qu’il a payé, après service rendu. Cependant, à ma grande surprise vers 17 heures, une voiture Mercédès pleine de policiers armés, suivant un homme sur une moto, fit irruption à mon garage. A bord de ce véhicule, un homme dont la moto avait été volée par Bassirou Coulibaly reconnaîtra sa moto et prouva cela en montrant la vignette. Après quoi, les policiers ont fait embarquer toutes personnes qui étaient dans le garage et ont amené toutes les motos pour besoins d’enquête. Tous les autres ont été libérés à la police, à part Bassirou et moi. Nous avons été conduits à la Maison centrale d’arrêt pour vol et complicité de vol», a-t-il dit. Avant de jurer qu’il ne savait pas que la moto amené par le jeune avait été volée.
Il semblerait que Bassirou a été soutenu par une tante qui travaille au niveau de la prison de Bolé. Cette dernière aurait monté de faux dossiers pour attester qu’il n’est pas majeur et n’est pas un voleur. À cet effet, il a été transféré là-bas avant d’être immédiatement libéré.
À l’analyse de cette situation, il ressort que la justice malienne, très mal organisée, contribue à la propagation de la vindicte populaire. Cependant, force est de reconnaître que malgré tout, il y a dans nos tribunaux quelques rares valeurs sûres. Parmi lesquelles, nous pouvons citer le Procureur Koné de la Commune I. La nature de justice que ce dernier a récemment rendue dans une affaire opposant un policier à des personnels d’un lavage de véhicules a été on ne peut plus impressionnante.
KANTAO Drissa