L’AMO, instituée au Mali en juin 2009 et fondée sur les principes de la solidarité, de la contribution de la mutualisation des risques et du tiers payant, connait depuis peu un succès extraordinaire parmi toutes les reformes au Mali de nos jours. « Etre pris en charge selon ses besoins, en cotisant selon ses moyens », une reforme de l’Etat malien qui permet d’alléger le coût des ordonnances pour les moins riches tout en leur offrant des soins de qualité. Malgré le succès connu par l’AMO, ces dernières années grâce à l’effort fourni par les travailleurs de la CANAM et des organismes gestionnaires délégués, il est apparu dans les constats que la reforme est victime de fraude à certains niveaux. C’est pourquoi le DG de la CANAM, Ankoundio Luc Togo, entouré des cadres de sa structure et des responsables de la gestion de l’AMO au niveau des OGD, a lancé les travaux d’ouverture d’un atelier de formation sur la lutte contre la fraude. Ceci pour permettre à ces cadres de s’approprier des dispositions prises dans le cadre de la lutte contre la fraude dans la gestion de l’AMO. Cet atelier de 3 jours (18-19 et 20 novembre), a lieu à la Maison des Ainés de Bamako.
« le constat fait lors des missions de suivi des conventions avec les prestataires de soins, des cas de fraudes aux prestations et des abus de consommations décelés, sont en grande les raisons qui ont emmené les responsables de la CANAM à renforcer le dispositif de sécurité mis en place pour une gestion plus saine de l’AMO » a d’entrée de jeu déclaré le DG Luc Togo. Selon lui, la fraude à l’assurance maladie détourne les ressources existantes de leurs objectifs premiers : la prise en charge des soins aux assurés. Elle est socialement et juridiquement répréhensible, de même qu’elle nuit à l’image de l’assurance maladie et à l’acceptation des prélèvements obligatoires. Ces pratiques selon M.Togo, pourraient si on ne prend pas garde plomber la bonne santé du régime. C’est pourquoi il dira, « la CANAM veille à ce que les ressources confiées par la collectivité ne soient pas détournées par un petit nombre. Aussi rares soient-ils les cas d’abus et de fraudes doivent être sanctionnés. Et pour être efficaces, les sanctions doivent être proportionnées, adaptées et être réellement mises en œuvre. L’objectif visé est de faire évoluer les comportements à veiller à ce que les ressources qui lui sont confiées ne soient détournées par une minorité». Cette formation permettra aux cadres de la CANAM et des OGD, de détecter les abus et les fraudes ce qui est l’un des éléments clés des actions à mettre en œuvre, puisqu’il faut d’abord identifier le problème avant de déterminer les actions ciblées et les moyens à mettre en œuvre. Selon le premier responsable de la CANAM, la dissuasion, la prévention, la détection et la répression devront permettre à sa structure de réduire les pertes liées aux abus et fraudes. Il a également tenu à souligner que cette formation rentre dans le cadre normal des fondements de bases du régime de l’AMO, ceci en se référant à la loi N°09-015 du 26 juin portant institution du régime d’assurance maladie obligatoire ainsi que le décret N°09-552/P-RM du 12 octobre 2009 qui posent les bases juridiques de la lutte contre les fraudes à l’AMO. Avant de terminer ses propos, le DG Luc TOGO, a signalé qu’il résulte que le cadre juridique de lutte contre les fraudes à l’AMO existe et qu’il convient ainsi de former les acteurs principalement le Service juridique de la Direction de l’Appui aux OGD, la Direction de l’organisation et du contrôle de la qualité des soins, les agents des espaces AMO à une meilleure appropriation desdites lois et de mettre en place une stratégie de lutte contre les fraudes à l’AMO, dont une des finalités sera de prévenir les fraudes des prestataires et assurés.
HN