Les combattants du Mnla basés à Ra-Zel-Mâ dans la région de Tombouctou ont décidé de rallier le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Il s’agit des hommes du colonel Abass, fidèle parmi les fidèles du Mnla, au début de la rébellion en 2012. Mais avec la signature de l’accord de paix, ils se disent trahis et oubliés par leurs camarades.
Depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, une division s’est installée au sein du Mnla. Les plus radicaux avaient haussé le ton avant de revenir à de meilleurs sentiments. La raison réside dans le fait que leur marraine se trouve actuellement à Bamako. Elle est membre pour ne pas dire deuxième personnalité de la commission vérité, justice et réconciliation, Nina Walet Intallou.
À ce jour, plusieurs chefs militaires du Mnla ont été exécutés alors que d’autres ont pris la fuite. Pour ne rien arranger, le groupe du colonel Abass basé à Ra-Zel-Mâ, dans la région de Tombouctou, a décidé officiellement de prendre ses distances avec le Mnla. Le colonel Abass et ses hommes occupent la zone nord de la région de Tombouctou, d’Essakane jusqu’à la frontière avec la région de Gao.
À en croire les explications données par le porte-parole des combattants du colonel Abass, Hamèye Ag Mohamedoun, «c’est le jeudi 26 novembre 2015 que nous avons fait notre adhésion au Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Il y a plusieurs raisons qui sont à la base de notre séparation. Nous sommes au MNLA depuis 2010, mais on constate que le MNLA ne suit plus les mêmes objectifs qu’il défendait jadis.
Nous ne comprenons pas aussi pourquoi le MNLA ne prend plus contact avec nous pour la mise en place de l’accord. On voit que des instruments sont mis en place sans notre implication, directe ou indirecte. Personne ne nous dit quelque chose alors que le processus d’application de l’accord est en cours partout dans le Mali».
Hamèye Ag Mohamedoun reconnaît par ailleurs que les hommes du colonel Abass ont eu des garanties du côté du Hcua. Le Hcua, espère-t-il, ne va pas faire la même chose que le Mnla, avec des mésententes et des malentendus récurrents. «C’est ce qui nous met devant l’impossibilité de défendre les aspirations des peuples que nous défendons. Il y a aussi le niveau de prise des décisions. Depuis la signature de l’accord, nous ne sommes pas consultés pour la prise des décisions qu’elles soient politiques ou militaires. Nous avons toujours cherché à corriger ces dysfonctionnements.
Le MLNA n’a pas voulu. Il est inconcevable qu’on puisse marginaliser la base militaire la plus importante du MNLA dans la région de Tombouctou. Le colonel Abass était le chef d’état-major de la zone ouest du MNLA, de toute la zone militaire de Tombouctou, et le commandant de la zone de Ra-Zel-Mâ. Il doit être normalement concerté, considéré par rapport à la prise de toutes les décisions notamment militaires. Mais rien de tout cela n’a pas été fait. C’est pourquoi nous sommes dans l’obligation d’aller vers celui des mouvements qui prend en compte nos préoccupations», a-t-il déclaré.
À la question de savoir les conséquences d’une telle décision, étant donné que le Hcua est aussi membre de la CMA, Hameye Ag Mohamedoun rétorque : «Il y a un problème de leadership. Un groupe d’individus ne peut pas s’accaparer de la gestion d’un mouvement au détriment des autres. Si au niveau du MNLA, il y a des comportements de ce genre, c’est parce que la CMA laisse chaque groupe gérer ses problèmes internes. Il y a une autonomie de gestion dans chaque groupe. C’est chaque groupe qui propose ses hommes et la coordination est faite au niveau de la CMA. C’est pour cela que nous avons choisi le HCUA».
Selon Hamèye Ag Mohamedoun, cette décision s’inscrit dans le cadre du processus de paix en cours : «Cela pour donner l’assurance au gouvernement du Mali et à la communauté internationale que nous sommes en phase avec le processus de paix et de réconciliation nationale».
Kassim TRAORE
Source: Le Reporter