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À fleur de vérité : Non, il ne l’est pas !
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  Le Reporter




Travaillé par le doute, peut-être une certaine frustration, mon cousin adoré aurait constitué un nouveau gouvernement, si ne s’était pas produite la prise d’otages sanglante à Radisson, ce vendredi 20 novembre. Surprise : son grand-frère de la primature, «qui n’a aucun agenda… tout dédié au Mali», et dont «l’imprégnation patriotique» est avérée, n’aurait pas été épargné par le coup de semonce de mon cousin. Au moment où celui-ci commence à faire goûter aux délices du pouvoir sa famille…
Quelqu’un m’a dit que mon cousin serait incapable de larguer son grand-frère de la primature. Il étaye son point de vue par le fait que mon cousin ne regarderait même pas dans ses yeux le géant Kéita de la primature.
Celui-ci en imposerait à mon cousin adoré, non par sa taille, mais par ses idées lumineuses et ses conseils éclairés de sagesse. C’est vrai que la sagesse n’est pas l’apanage de mon cousin. Sa matière grise n’est pas non plus étincelante. Il a fait 14 années académiques pour décrocher un DEA. Il peut quand même nous biberonner au latin-grec.
Il a un désir refoulé en lui. Il aimerait bien retrouver ses jambes pimpantes pour croquer la vie à pleines dents. C’est pourquoi, je me surprends souvent à penser que mon cousin ne regrette pas d’avoir été catapulté à Koulouba.
Mais de l’avoir été lors même qu’il n’avait plus toute la jeunesse de son corps et son esprit pour en jouir pleinement. Alors, il se pose en «père fouettard» qui n’effraie même pas ses propres fils. L’un le qualifie de «fou», le cadet ne croit pas trop en la lucidité de ses décisions. Il est donc devenu son conseiller.
J’aurais tapé dans le mille, si je savais l’éruption volcanique qui se passe dans la tête de mon cousin. Il paraît qu’il n’écoute personne. Enfin, si, la France. Pour celle-ci, mon cousin serait prêt à tout. À propos de cette France, mon cousin est versatile.
S’il affirmait naguère ne plus vouloir fouler le sol français, il était hébété et ravi de l’invitation de son frère, premier Français. À Paris, qu’il était beau, pas dedans, son costume !
Un costume cher d’au moins une dizaine de millions de nos francs. Cousin, j’espère que tu me le prêteras un de ces quatre jours. Peut-être à l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux du nouvel an. Pour tout vous dire : mon cousin n’est pas maudit. Pour faire foi de l’imaginaire collectif au Mali.
Issiaka SISSOKO
Source: Le Reporter
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