Le Mali est-il dirigé par procuration par des islamistes ou du moins par des gens qui veulent le paraître ?
N'est-il pas temps pour nos religieux de rester dans leur monde intemporel et de laisser la politique aux mains du pouvoir politique par essence temporel ?
ATT avait voulu par avances sur son temps, faire passer un Code de la famille moderne. Il eut une horde d'activistes contre lui. Le projet a capoté. Ce n'est pas par hasard si par la suite, les jihadistes ont cru pouvoir prendre le Mali. Le terreau était fertile. Faisons ATTENTION aux messages que nous projetions souvent de bonne foi. IBK a juré de tenir compte de femmes dans la réforme de la gouvernance. Au lieu de trancher net, il a manœuvré par dol. Par leurre.
Nous ne sommes ni féministes ni misogynes. Nous analysons et expliquons simplement notre vision sur la chose publique.
La duplicité du régime IBK
Au Mali, beaucoup de gars jurent par Dieu. Certains se disent ou se font islamistes pour avoir de quoi ils vivre. Les périodes de pèlerinage sont propices à la réception de la zakat. Pour eux, l'islam est un fonds de commerce et fait de la femme l'inférieure de l'homme. Ils oublient que le monde religieux est exact opposé de la gouvernance démocratique. Ils oublient que les sociétés les plus avancées tendent vers l'égalité des sexes. La majorité IBK à l'assemblée nationale a voté une loi qui attend son décret d’application réservant 30% de certains postes de nomination et électifs aux femmes. En islam sur un héritage de 3/ 3, l'homme a droit aux 2/3 et la femme a droit au 1/3 restant.
La loi quota, une victoire des islamistes
En clair sur 100 postes attribuer 30% aux femmes revient à donner moins du tiers aux femmes. Car le tiers de 100 n'est pas 30 mais 33, 33.
IBK sous sa manœuvre dolosive de vouloir promouvoir le genre n'a fait que contenter ses amis obscurantistes ou du moins ses supporteurs pour qui, le temps est figé depuis 14 siècles.
Certes 30% vaut mieux que rien. Mais la symbolique voudrait que l'on attribue au moins 40% des postes électifs et de nomination aux femmes juste pour dire à nos islamistes non. IBK et sa majorité en accordant les 30% aux femmes font moins que ne le veut l'islam. 33, 33.% n'est pas 30%.
La solution
Le Mali a signé plusieurs conventions traitant de non-discrimination fondée sur le genre et sur la promotion du genre. Il appartient au gouvernement et à l'assemblée nationale de créer le mécanisme d'applicabilité immédiate en droit national malien de ces conventions.
Mieux, le RPM et ses alliés sont au pouvoir, ils peuvent s'appliquer la parité sans crier gare, lors de la constitution des listes de candidature. IBK et les ministres peuvent appliquer la parité dans leur nomination. Cela doit commencer par la composition du gouvernement.
La parité viendra
Certes, nous ne semblons pas prêts à aller à la parité. Même en France, à voir le parlement l'égalité du 50-50 n'est pas pour demain. Il faudra que nous comprenions tous qu’en éduquant un homme, on éduque une seule personne mais qu'en éduquant une femme, on éduque une famille.
Le défi actuel du Mali n’est ni loi sur le quota ou la parité
En commençant dès à présent à promouvoir le genre, le Mali sera au rendez-vous de l'histoire.
Une chose est certaine, le Mali ne s'en sortira que par la bonne et irréprochable
Le problème actuel du Mali demeure la corruption et l'impunité.
Tant que ces fléaux ne seront pas combattus sans merci, tant que des laudateurs, flagorneurs seront les chantres de notre Mali, aucune loi fut-elle d'inspiration ''MARSienne'' ne nous tirera d’affaires.
Le drame du Mali actuel, c'est qu’IBK croit pouvoir gérer par des pleurs à la Shakespeare les énormes défis du Mali.
Faisons comprendre aux jihadistes terroristes que nous ne partageons pas les mêmes valeurs qu'eux. Encourageons le leadership féminin. Cela, ils ne l'aiment pas. Coupons-nous d'eux idéologiquement. La guerre contre l'islamisme radical est aussi sociale que sociétale.
Boubacar SOW
boubacarsow@hotmail.fr