A l’initiative de la mouvance présidentielle, l’ensemble de la classe politique (majorité et opposition) s’est retrouvé sous le signe «Sauvons le Mali d’abord». C’était hier mercredi 2 décembre 2015, au Cicb.
Depuis quelques années, notre pays est confronté à une grave crise sécuritaire. Malgré la mise en place des autorités légitimes, la situation perdure. Le terrorisme prend de l’ampleur. Face à cette situation presque chaotique, la majorité présidentielle a jugé nécessaire la conjugaison des efforts de toutes les forces, notamment celles politiques. C’est pourquoi, elle a initié la présente rencontre. Cela, en vue de dégager les pistes de solutions visant à sauver la patrie. Une première du genre depuis l’arrivée du Président IBK aux affaires. Etait inscrit à l’ordre du jour le thème : «la sécurité et la consolidation de la paix».
Dans son intervention, le Président de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle, Dr Boulkhassoum Haïdara, dira qu’aujourd’hui plus que jamais, le Mali a besoin de tous ses fils. Pour lui, on doit mettre de côté tous les clivages pour faire face à l’essentiel. «Le problème du Mali n’est pas un problème personnel.
Pour faire face aux défis de l’heure, nous avons voulu que l’ensemble de la classe politique s’unisse sous le signe de sauvons le Mali d’abord. Nous devons ensemble sauver le pays», déclarera le président Haïdara. Aussi bien que la majorité présidentielle, indique Dr Boulkhassoum Haïdara, l’opposition regorge des techniciens avérés. Donc, poursuivra-t-il, cette rencontre se veut un cadre de dialogue et d’échange pour voir dans quelle mesure on peut planter un arbre qui a un tronc et des racines nourricières.
De son côte, Tiébilé Dramé du Parena, chef de la délégation de l’opposition à l’absence de Soumaïla Cissé, Président de l’URD et non moins chef de file de l’opposition en mission à l’extérieur, a salué cette initiative de la majorité que l’opposition a acceptée volontiers. «Pour sauver le pays, aucun Malien ne s’opposera à cela. Car il s’agit de sauver notre bien commun. Nous sommes venus dans les meilleures dispositions pour parler de notre pays. L’opposition est déjà dans cette dynamique. Nos critiques vont dans ce sens en invitant les tenants du pouvoir à bien gérer les affaires publiques», affirmera Tiébilé Dramé. Mais, pour guérir le grand malade qu’est le Mali, il préconise de faire le diagnostic de l’Etat dans un premier temps. C’est ainsi qu’il proposera d’ajouter au thème proposé par la majorité présidentielle, à savoir «la sécurité et la consolidation de la paix », la gouvernance économique. Une proposition que le président de la séance, Boulkhassoum Haïdara a acceptée.
Toutefois, pour des raisons de temps, la majorité a affirmé ne pas être suffisamment outillée pour faire le diagnostic de ce dernier aspect. Satisfaite de la disponibilité de l’opposition, elle a suggéré d’approfondir les différents thèmes au cours de leur prochaine rencontre, prévue le samedi 12 décembre 2015. Le diagnostic se fera dans un cadre de concertation en présence de 12 partis politiques de chacune des deux bords (majorité et opposition).
Pour leur part, Nacouma Keïta et Tiémoko Sangaré, respectivement Secrétaire exécutif du RPM et Président de l’Adema, ont tous apprécié la présente rencontre. Car, estiment-ils, elle a permis de dissiper la méfiance entretenue par certains.
En tout cas, après les récents écarts de langage entre la majorité et l’opposition, la confiance est visiblement rétablie entre les deux camps.
Oumar KONATE