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Le monde vu de Bko : Kaboré à l’épreuve de la démocratie… et peau de chagrin pour Boko Haram
Publié le jeudi 3 decembre 2015  |  Le Républicain




KABORE A L’EPREUVE DE LA DEMOCRATIE… Les résultats des législatives burkinabe sont tombés. S’il sort premier de la compétition, le parti du président élu, Roch Marc Christian Kaboré n’a pas la majorité absolue. Pour gouverner tranquille, il avait besoin d’avoir une petite dizaine de députés de plus que les cinquante-cinq qu’il a obtenus. Que va-t-il faire ? S’allier à Zephyrin Diabré et constituer avec les trente-trois députés de celui-ci ? A priori, cela paraît aller de soi.

Non seulement, une telle alliance procurerait une majorité plus que confortable mais elle ouvrirait la voie royale à ce qui serait de fait un gouvernement d’union nationale. De quoi mettre pendant un moment le Burkina à l’abri de ce que les Anglosaxons appellent la « politique de la confrontation ». Celle-ci est un signe incontestable de vitalité démocratique là où la démocratie est un acquis et pas un slogan comme souvent en Afrique où son avatar dégénéré a créé de véritables tranchées entre des majorités intolérantes et des oppositions mesquines.

Sinon, Kaboré devra démarcher les députés de l’ex parti présidentiel. Ils sont dix-huit et il n’a pas besoin de plus. Ou former sa majorité avec les seize autres partis qui siégeront dans le futur parlement. Quelques heures seulement après l’annonce des résultats, il est difficile de présager de ce qui sera fait à Ouaga. Mais c’est clair : si les Burkinabé lui ont évité la portion congrue, ils ont refusé à leur futur président le grand chelem. Comme pour l’obliger à une gouvernance du consensus.



ET PEAU DE CHAGRIN POUR BOKO HARAM. Il ne faut pas s’y tromper, Boko Haram devenu Etat Islamique en Afrique de l’Ouest n’a pas dit son dernier mot. Au Nord du Nigeria, il actionne encore les ceintures explosives nouées autour du buste innocent des fillettes avant de déclencher à distance ces engins de mort. Au Sud du Niger, il fait des incursions pour tenter de tuer le maximum de civils. Au Tchad et au Cameroun, il ne démord pas et mène des attaques-suicides chaque fois qu’il peut.

Mais les faits sont têtus comme dirait Kagamé : les guerres frontales avec les armées des pays du front se raréfient et quand elles arrivent elles tournent à l’avantage des armées gouvernementales. A l’image de la bataille de ces dernières heures où l’Etat camerounais annonce avoir détruit une centaine de combattants de la redoutable nébuleuse, rendant ainsi la liberté à près d’un millier de villageois dont l’organisation terroriste avait fait autant de prisonniers à ciel ouvert. Boko sera défait, avaient juré les présidents nigérien, nigérian, tchadien et camerounais. On est tenté de les croire. Car si Shekau arrive encore à tuer sur quelques marchés et dans des villages, son territoire se réduit comme peau de chagrin.

Adam Thiam
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