En cette ère de l’informatique où les ordinateurs foisonnent dans les bureaux, pourquoi rempli-t-on les reçus à la main avec un simple stylo? Est-ce à des fins de détournement? Cet état de fait opacifie la gestion déjà calamiteuse d’un hôpital qui bénéficie d’immenses fonds dont l’utilisation demeure toujours difficile à justifier.
Partout dans le monde, des logiciels de gestion sont installés dans les ordinateurs pour justement rendre faciles et transparentes les entrées et sorties des fonds des centres hospitaliers. L’inspection générale de la santé ne pourrait jamais dire le contraire, elle, qui effectue des contrôles dans les différentes structures sanitaires du pays. Du moins, si elle ne pas commanditaire de cette situation.
N’est-elle pas au courant du scandale qui risque d’hypothéquer l’avenir du Centre de santé de référence de la Commune III et qui est en train de charcuter les parents des pauvres patients? En effet, depuis longtemps, le service financier de cet hôpital ne délivrerait aucun reçu en échange de l’argent dont il reçoit à titre de prestation de la part de certains usagers non éveillés. Car, souvent c’est en fonction de la tête avec laquelle on se présente au guichet ou au bureau d’entrée qu’on est traité. Cet apartheid se ferait notamment quand il s’agit d’effectuer des actes liés à l’analyse sanguine.
«Ici, on délivre pas de reçu. Si tu insistes, tu iras faire tes analyses ailleurs», aurait laissé entendre une dame travaillant dans cet hôpital à l’accompagnateur d’un malade. Du coup, le bout de papier remis aux usagers comportant des colonnes imprimées est rempli avec un simple stylo.
Ce prétendu reçu a quelle fiabilité? Comment fait-on le décompte? Constitue-t-il un quittancier parallèle? Aucune hypothèse n’est à exclure. De nos jours, partout le reçu sort de l’ordinateur comportant la date et l’heure, le montant encaissé et celui rendu le motif de la prestation, le nom du patient et celui de la caissière ou du caissier. Même si là aussi on peut voler, au moins, cette pratique révèle l’esprit de transparence.
D’autre part, une véritable collusion existe entre les structures publiques et privées qui ne donne aucune chance aux pauvres citoyens d’échapper à leur maille de plus en plus fine et tendue. Si on refuse de se faire rançonner dans les centres de santé, au niveau des cliniques privées les prestations sont surpayées dont un taux serait versé de façon illégale aux médecins des hôpitaux publics.
Dans les cliniques, il suffit de saisir la fiche, de savoir sa provenance et de l’analyse demandée pour connaitre les ou le médecin qui a établit le dossier. Un accord secret existe entre praticiens des cliniques et ceux des centres de santé de référence. Cette faille permet non seulement à certains de s’enrichir rapidement, mais aussi, elle fait disparaitre toute trace en cas d’erreur médicale.
Ce désordre ambiant n’offre aucune opportunité de traquer les fautifs pour situer les responsabilités. Il permet de pêcher en eau trouble, de détourner en toute impunité les ressources financières énormes que génèrent quotidiennement les hôpitaux publics et surtout de rendre ‘’vachement bancal’’ le Serment d’Hippocrate jadis sacré’’ devenu aujourd’hui le serment cleptomane.
La nouvelle ministre de la santé appréciée unanimement pour son intégrité morale et qui aurait entrepris d’instaurer une véritable reforme dans son domaine, peut se permettre d’effectuer des visites inopinées dans nos établissements sanitaires. Dans notre prochaine parution, nous évoquerons les conditions du parachutage de Sissoko (ancien DG) et non moins actuel directeur général du CHU Point G ainsi que de la panne fréquente du scanner pourtant vendu à cet hôpital par Cissé Technologie à coût de plusieurs centaines de millions de nos francs.
Il n’est pas superflu, au passage, de dire que les attitudes de cet homme (dont le complice ne serait autre que Solo le DFM du département de tutelle) ont défrayé la chronique ce dernier temps. La grève observée, en fin de semaine dernière, par le syndicat des banques en est une illustration. Comment et pourquoi Cissé est-il parvenu à s’accaparer des marchés du ministère de la santé? Qui lui a attribué ce droit exclusif (Mme Madeleine Bâ dont il avait épousé la fille pharmacienne ou Ousmane Koné qui aurait reçu…)?
À suivre…
Dougoufana Kéita