PARIS - Marine Le Pen, la présidente du FN, a redit lundi qu`elle jugeait "légitime" l`intervention militaire française au Mali, sans "dédouaner" pour autant l`action passée de la France.
Interrogée par RTL sur l`action de l`armée française au Mali, elle a
répondu: "Je la crois légitime. Mais je suis obligée de rappeler que je pense
que le développement des islamistes au Nord Mali est la conséquence directe de
l`action, des choix faits, des erreurs manifestes, stratégiques, qui ont été
faits notamment en Libye et en Syrie".
"Il ne s`agit pas ici d`ingérence", a argumenté l`eurodéputée. "Il s`agit
d`intervenir au soutien d`une demande d`un gouvernement modéré avec lequel
nous avons une coopération de défense, et qui se trouve aux prises avec
l`avancée de fondamentalistes islamiques".
"Mais encore une fois, il ne faut pas dédouaner ni ce gouvernement, ni
celui qui l`a précédé de la responsabilité de cette situation", a insisté la
dirigeante d`extrême droite. "Car on se retrouve avec un paradoxe extrêmement
cruel où les armes contre lesquelles nous nous battons aujourd`hui sont
peut-être les nôtres, puisque ce sont celles que nous avons parachutées
notamment en Libye, au soutien des islamistes qui s`étaient introduits et qui
ont pris la rébellion ici et en Syrie".
Elle a admis qu`il n`était pas facile pour elle de soutenir le
gouvernement. Mais "le rôle d`un responsable politique, c`est de penser à
l`intérêt de la France et des Français et de ne pas uniquement défendre des
positions confortables".
Elle a approuvé les propos de son père, Jean-Marie Le Pen, comparant la
veille la France à "une femme saoûle qui titube d`un bord à l`autre" face aux
islamistes. "Il a raison", a dit Mme Le Pen, en rappelant que le PS avait
"voté la guerre en Libye". "On a soutenu les islamistes en Libye et en Syrie",
"on les combat au Mali et on fait mine de les combattre en France".
Dimanche, dans le Tarn, la présidente frontiste avait dénoncé une
responsabilité indirecte des autorités françaises dans la progression des
groupes armés islamiques au Mali, via "l`aide" apportée aux fondamentalistes
en Libye et en Syrie, tout en jugeant "légitime" l`engagement de l`armée
française pour soutenir le gouvernement de Bamako.