PARIS - Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a de nouveau reproché lundi à l'exécutif l'intervention militaire au Mali, arguant que la France agissait sans mandat de l'ONU.
"Je signale que nous n'agissons pas dans le cadre d'un mandat de l'ONU", a
souligné le député européen sur France Info. "Le mandat de l'ONU, c'était
qu'une force africaine intervienne", a-t-il ajouté.
"Le mandat prévoyait expressément l'intervention des Africains. Puis-je
poser la question : Il n'y a pas d'armée qui soit au niveau dans cette zone ?
Il n'y a pas un pays frontalier qui s'appelle l'Algérie, qui a une armée qui
est extrêmement avancée?", a demandé M. Mélenchon.
"C'est le rôle des Africains, les Africains sont des adultes, ce ne sont
pas des pays folkloriques, ce sont de vraies nations! Et je trouve que nous
sommes en train de reprendre l'habitude d'intervenir par-ci, par-là", a-t-il
affirmé, rappelant l'échec des interventions précédentes en Afghanistan, en
Irak et en Libye.
"J'estime qu'on n'a tiré aucun enseignement. C'est pourquoi je dis que
c'est discutable de penser que l'intervention armée va être la solution", a
indiqué M. Mélenchon, tout en appelant à éviter les "simplifications" : "Les
+islamistes+ qui sont, paraît-il à l'initiative de tout cela, ont eux-mêmes
commencé par battre les forces qui occupaient les deux tiers du territoire à
ce moment-là, qui sont les Touaregs. Donc tout cela est mélangé dans un même
paquet. Je signale que, derrière le problème que posent les islamistes, reste
le problème que posent les Touaregs qui avaient déclaré l'indépendance de
cette zone du pays", a-t-il ajouté.
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