PEKIN ) - La Chine n'a soutenu lundi que du bout des lèvres l'intervention militaire française au Mali, en insistant sur le déploiement "aussi vite que possible" de la Force internationale de soutien au Mali (Misma) approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Alors que différents pays ont clairement défendu la décision française
d'envoyer des militaires combattre les islamistes dans le nord du pays, Pékin
s'est borné à indiquer avoir "noté" l'intervention française "à la demande du
gouvernement malien".
"La Chine défend toujours les efforts réalisés par le gouvernement malien
pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale", a déclaré
Hong Lei, porte-parole de la diplomatie chinoise.
"Nous espérons que les parties concernées vont mettre en oeuvre la
résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le déploiement
d'une mission internationale de soutien à dominante africaine", a-t-il ajouté.
Pékin défend pratiquement toujours une doctrine de non ingérence dans les
affaires intérieures d'autres pays, tout en appelant généralement à une lutte
ferme contre les mouvements islamistes.
Pour ce qui est de l'Afrique, où elle cherche à étendre son influence, la
Chine considère avec grande défiance les interventions militaires étrangères.
Pékin n'a en particulier jamais admis les frappes sur la Libye qui ont
abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, estimant que l'Occident avait
abusivement interprété la résolution de l'ONU dont le vote, en mars 2011,
avait déclenché les bombardements de l'Otan.
Pour justifier son intervention au Mali, Paris met en avant l'article 51 de
la charte de l'ONU qui mentionne "le droit de légitime défense, individuelle
ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une
agression armée".
La France a toutefois demandé vendredi soir dans une lettre au Conseil de
sécurité de l'ONU qu'on "accélère la mise en oeuvre de la résolution 2085" qui
autorise notamment le déploiement de la Force internationale de soutien au
Mali, approuvée le 20 décembre par le Conseil de sécurité. Ce déploiement
était prévu par étapes.
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