Pour prévenir des attaques terroristes, l’Union africaine renforce ses capacités militaires en Côte d’Ivoire où, selon un chercheur, les risques demeurent élevés.
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La situation semble tendue. Après l’attaque de l’hôtel Radisson de Bamako, l’Union africaine est préoccupée par la situation en Côte d’Ivoire. Les autorités ivoiriennes elles-mêmes sont sur le qui-vive. Première alerte, les attaques jihadistes intervenues en juillet dernier, à la frontière Côte d’Ivoire-Mali. «Nous savons aujourd’hui que lors de ces récents événements un petit groupe de jihadistes venus du Mali est brièvement entré en Côte d’Ivoire, au niveau de Tengréla, avant de repartir. Parmi eux se trouvaient des imams radicaux originaires de cette région de Côte d’Ivoire, et qui y ont gardé des liens, des contacts», relate jueneafrique.com, citant une source sécuritaire ivoirienne. La menace est telle que, selon le confrère, « l’Union africaine (Ua) a aussi décidé de renforcer sa représentation dans le pays en dépêchant sur place un conseiller militaire et de sécurité chargé de coordonner la lutte contre le terrorisme entre l’institution et la Côte d’Ivoire ». C’est Malamine Konaré – fils de l’ex-chef d’État Alpha Oumar Konaré, ancien commandant de l’armée malienne, qui assure cette mission. Cet officier était jusqu’à récemment conseiller militaire et de sécurité de l’UA au Tchad. Il s’agit d’appuyer les forces ivoiriennes, pour la prévention d’attaques terroristes. Le risque est en tout cas tout élevé, s’alarme un expert cité par le confrère en ligne. « Compte tenu de ses positions géographique, économique et diplomatique, la Côte d’Ivoire est une cible pour les jihadistes », explique ainsi William Assanvo, chercheur principal au bureau de Dakar de l’Institut d’études de sécurité (Iss). « Il y a tellement de circulation, de liens entre des peuples qui sont les mêmes de part et d’autre de la frontière qu’il est difficile d’y mesurer pour le moment la présence des jihadistes. Il faut pourtant une vigilance accrue, car il y a le précédent Boko Haram ». Et l’expert de prévenir que « l’émergence de ce mouvement a été progressive. Les jihadistes avaient commencé par établir des cellules dormantes, n’affichant pas de volonté de mener des actions visibles avant de les activer petit à petit et d’atteindre leur niveau de violence actuel. Pour jeuneafrique.com, ces inquiétudes « sont renforcées par la présence en Côte d’Ivoire – confirmée par plusieurs sources, dont un militaire haut gradé français – de prédicateurs pakistanais du mouvement Jama’at Tabligh, présenté comme pacifiste mais dont les activités, anciennes dans d’autres pays, comme au Mali, ont déjà été dénoncées comme un facteur de radicalisation religieuse dans la société ».
Guillaume N’GUETTIA