Suite à la série d’attentats et de prise d’otages dont le dernier est celui de l’Hôtel Radisson Blu, il est impératif que l’état se dote d’un plan permanent et évolutif de sécurité à l’image de ce qui se passe en France désigné par le terme ‘’Plan Vigile-Pirates’’. Notre plan de sécurité est statique et ne correspond plus à la réalité. Les terroristes sont à l’image de certains virus dangereux pour la santé humaine. Plus on invente des molécules fatales pour eux, plus ils se métamorphosent et apparaissent sous d’autres formes pour survivre. Les terroristes réadaptent toujours leur stratégie. Leur guerre n’est pas classique, elle est asymétrique. La conséquence de cette situation est que les forces de dépenses et de sécurité, seules ne suffisent pas pour contrer les attentats et les attaques. Dans la nouvelle stratégie sécuritaire à mettre en œuvre, devons-nous introduire les sociétés privées de sécurité et de gardiennage qui assurent la protection des bâtiments publics, des entreprises privées, des représentations diplomatiques, des résidences privées et même les résidences ministérielles ?
L’utilisation de ces sociétés dans le dispositif sécuritaire peut être d’un grand apport pour la sécurité dans nos villes et quartiers. Non seulement, elles constituent un grand réseau de communication, mais aussi de cadrage de nos villes par la présence de leur personnel dans presque toutes les villes, jour et nuit.
Il est à remarquer que longtemps concentrées dans les régions du nord du Mali, les attaques des terroristes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre (Mopti, Ténenkou, Youwarou) puis à partir de juin 2015 au sud du Mali, notamment la région de Sikasso et enfin à l’ouest c’est-à-dire Bamako la capitale du Mali. Malgré les grands efforts fournis par les services de renseignements de notre pays, les quels renseignements ont permis de déjouer plusieurs attentats, les sociétés privées de sécurité et de gardiennage ont un grand rôle à jouer dans le cadre de l’information et de la contre-attaque subite.
On dénombre actuellement plus de 250 sociétés privées dans le domaine de la sécurité et du gardiennage au Mali. Leur présence est remarquable même dans les régions minières. Cependant peu de ces sociétés disposent d’agréments ou ne sont pas en règle avec la législation en vigueur. On se rappelle que pendant la transition, elles avaient demandé à l’état de leurs permettre de doter leurs agents de sécurité en armes militaires. Cette demande n’a pas été agréée en son temps pour des raisons multiples à savoir : manque de législation en la matière,problème de formation des agents, absence de système de contrôle
Même si la situation a évolué par la suite sous le Président Alpha Oumar Konaré par l’adoption de la loi n° 96-020 du 21 février 1996 en leurs permettant de disposer d’armes suivant une autorisation spéciale, il n’en demeure pas moins, qu’elle doit évoluer d’avantage avec cette guerre asymétrique qui nous est disposée.
En effet, il devient urgent de relever non seulement le niveau des types d’armes mise à disposition mais aussi revoir les conditions de leurmise à disposition à tous les agents de sécurité, le rehaussement du niveau intellectuel lors du recrutement, et exiger carrément, une formation militaire pour chaque agent. Cette formation à l’image du service national des jeunes pourra être encadrée par les militaire pour une durée de 8 mois prise en charge par les dites sociétés.
Elles auront à leur disposition de vrais professionnels. Les salaires des agents doivent être calés sur ceux des militaires et doivent bénéficier d’avancement en grade dans leurs sociétés respectives. Toute chose qui en plus de l’avantage sécuritaire, pourra réduire le chômage des jeunes. Si chaque société arrivait à se mettre dans ces nouvelles dispositions avec un effectif de 100 personnes, ces deux cent cinquante sociétés créeront 25 000 emplois immédiatement. Les ministères de l’emploi et celui de la sécurité doivent réfléchir à la question.
Moussa DIAKITE