Madame Fatoumata Siré Diakité, présidente de l’APDF (Association pour la promotion et la défense des femmes), était ce samedi l’invitée de l’émission « dialogue de génération » qu’organise la Maison de la presse. Cette émission, pour rappel, consiste à inviter les anciens à venir parler de leur parcours à la nouvelle génération pour que celle-ci puisse s’en inspirer. Après Aly Nouhoum Diallo et l’honorable Mody N’Diaye, Fatoumata Siré Diakité était donc le 3e invité et la première femme à passer à cette tribune.
La dame à la soixantaine révolue est née à Bamako, plus ou moins grandi à Kati où elle a fait son cycle fondamental avant de poursuivre son cursus scolaire au lycée des Jeunes filles, actuel lycée Bah Aminata Diallo. Le baccalauréat décroché lui ouvre les portes de l’Ecole normale supérieure (Ensup) où elle sort avec une maitrise en Anglais.
Débute alors une carrière enseignante qui va l’amener à sillonner un peu le Mali. Très vite, elle intègre la vie syndicale et entame son combat pour les libertés, la justice, en somme le combat pour la démocratie. Fatoumata Siré est de ceux qu’on appelle les acteurs du mouvement démocratique puisqu’elle a possédé les cartes de CNID et Adéma associations. C’est pourquoi, elle sera placée sous surveillance de la Sécurité d’Etat pendant le régime dictatorial finissant du général Moussa Traoré. Plusieurs fois convoquée à la SE au temps de Moussa Traoré, Fatoumata Siré Diakité, dit être toujours surveillée même de nos jours. Elle dit avoir été arrêtée pendant la transition puisqu’elle faisait partie du FDR où elle a mené un autre combat pour la sauvegarde de la démocratie.
« Je suis toujours là quand il s’agit du combat pour la vérité, la justice », clame-t-elle. Sur le sentier de ce combat pour la liberté et la promotion des femmes, elle dit avoir été victime d’attaques, de Fatwa dans les mosquées et même d’accidents mortels. « Les hommes n’aiment pas que les femmes ouvrent les yeux et certains d’entre eux perçoivent la lutte pour la promotion de la femme comme une manière pour les femmes de prendre leurs places. Non, nous visons la place de personne. Nous voulons assumer nos responsabilités en tant que citoyennes ».
Première femme à être décorée chevalier de la légion d’honneur de la France en 1997, Fatoumata Siré Diakité dit n’être une menace pour personne si le régime actuel continue à la faire surveiller par les services de renseignement. « L’APDF est une association apolitique. Vous savez lorsqu’on ne vous voit pas avec quelqu’un, on pense que vous êtes contre lui ».
Sur la loi portant promotion de la femme dans les instances décisionnelles votée récemment par le parlement, la présidente de l’APDF salue l’action du président de la République, la ministre de la Promotion de la femme et les députés. « On aurait souhaité avoir plus, mais c’est un début. On va se contenter des 30%. Les femmes sénégalaises ne méritent pas mieux que nous, mais au Sénégal, c’est la parité ».
Abdoulaye Diakité