Elu avec un large score, président de la République, IBK a fait de la question sécuritaire, une priorité absolue. Mais, peut-il seul relever le défi ? Les élections présidentielles de 2013, avaient comme enjeu principal la question sécuritaire. Depuis 2012, année où la rébellion dite du Nord a éclaté, le Mali fait face au plus grand défi sécuritaire de son histoire. Plusieurs villes du nord, sont alors tombées des mains des rebelles qui reçoivent l’appui de plusieurs groupes armés dont on cite des « narcotrafiquants, terroristes, extrémistes religieux… » et menacent de faire tomber le pouvoir central.
Face à cette menace imminente, le Mali reçoit l’aide de la communauté internationale dont celle de l’ancienne puissance coloniale, la France. Si le drapeau malien a pu être sauvé, le problème n’est pas totalement résolu, car, la sécurité sur le plan national s’est fortement dégradée et la menace terroriste et celle liée au djihad, sont plus que jamais réelles et présentes dans tous les esprits empêchant des millions de personnes de dormir tranquillement.
Le gouvernement du Mali est interpellé. Le président de la République, aussi et surtout lui. Car, c’est en lui que plusieurs électeurs, en 2013, ont placé leur confiance espérant qu’il serait l’homme providentiel capable de résoudre tous leurs maux. Se sont-ils trompés de personne ? Pour notre part, la réponse à cette question attendra la fin du premier quinquennat et à l’heure du bilan.
Mais la question qui se pose et qui devrait s’imposer à tous, est : que peut fatre un homme seul face au terrorisme et à la menace de l’extrémiste religieux, fut-il chef de l’Etat ?
Le problème du Mali n’a pas commencé seulement en 2012. Ce qui s’est passé à partir de 2012, comme aiment à l’expliquer certaines personnes, est la conséquence de plusieurs années de mal gouvernance, de mauvais comportements citoyens. La déliquescence de la société malienne, entamée plusieurs années auparavant, dans les familles, les lieux de service, à l’école… (il suffit de constater l’évolution et l’ampleur de la corruption, la dépravation des mœurs, a beaucoup contribué, à notre avis, à la détérioration de l’appareil étatique rendu vulnérable.
Pour corriger cela, la volonté d’un homme ne suffit pas. Il faut une prise de conscience collective et l’engagement de tous à s’autogérer. C’est une nécessité absolue. Une urgence vu la dégradation du climat sécuritaire dans notre pays.
L’heure n’est plus aux critiques vaines sans proposition de solutions. Toute solution doit également inclure un changement en soi. Commencer par adopter des comportements corrects et ensuite dénoncer le mauvais comportement des autres. A titre d’exemple : peut-on dénoncer la corruption alors qu’on est soi-même corrompu ? Peut-on reprocher au gouvernement de ne pas prendre des mesures contre la dépravation des mœurs alors qu’au sein des familles rien n’est fait pour les protéger ? Ne dit-on pas que l’éducation commence dans la famille ?
Il faut aider le président IBK à résoudre les problèmes du Mali. Chaque citoyen doit se sentir responsable par la situation actuelle et donc concerné par la manière de se sortir du problème. C’est dans ce sens qu’il faut saluer l’initiative de la classe politique (majorité et opposition) d’unir leurs forces pour « sauver le Mali d’abord ». Pourvu que ce ne soit une coalition de façade, car, le Mali a vraiment besoin des efforts de tous ses fils, pour se redresser et vivre en harmonie. Dans la quête pour la sécurité, l’échec d’un homme est celui de tout le pays.
Tièmoko Traoré