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Concertations nationales : Ici et maintenant, exigent les «fous» du Mali
Publié le lundi 14 janvier 2013  |  Le Prétoire




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Entre meetings, sit-in et marches, la Coalition pour des concertations nationales immédiates souveraines entendent user de tous les moyens légaux pour faire plier les autorités, en l’occurrence le chef de l’Etat.



Younouss Hamèye Dicko, président Copam, l’un des instigateurs de la marche

Jeudi dernier, elles sont, une énième fois, revenues à la charge pour mettre la pression sur le président de la République et le Gouvernement afin qu’ils tiennent, «dans de brefs délais», les assises nationales. Elles, ce sont les organisations signataires de la plateforme dénommée Coalition pour des concertations nationales immédiates souveraines. Un jour avant, c’est-à-dire le mercredi dernier, ceux-là mêmes qui se croient des inconditionnels du Mali, avaient réussi, à travers un sit-in, à faire ajourner le Conseil des ministres. Signée il y a seulement une semaine, la dite plateforme, composée essentiellement des organisations favorables au coup d’Etat du 22 mars, se dit prête à aller jusqu’au bout pour parvenir à ses fins.

Ce jeudi, certes nous n’avons pas vu la forte mobilisation à laquelle on pouvait s’attendre. Mais, cela n’aura rien enlevé à l’ardeur des marcheurs, encore moins à la virulence des messages. Ils étaient tous là: la Copam, le Front patriotique pour le Mali, Ibk-Mali 2012, la Copam-forces vives, Joko ni maya, tous membres de la Coalition. A eux, s’étaient associés des disciples du chérif de Nioro, Bouyé Haïdara. Partis de la place de la Liberté, les marcheurs ont rallié le monument de l’Indépendance via le cinéma Babemba et le rond point de l’hippopotame. Dans le désordre, on pouvait à peine identifier les têtes d’affiche de la marche, notamment le Pr Younouss Hamèye Dicko, Dr Oumar Mariko, Nankouma Keïta, Dr Adama Traoré, Amadou Soulalé, pour ne citer que ceux-ci. «Cheick Modibo est parti, Dioncounda doit suivre», « Sans concertations, pas de feuille de route», «Transition immédiate pour le changement sous l’égide du Cnrdre», sont, entre autres, des slogans que l’on pouvait lire sur les banderoles. Comme à la prunelle de leurs yeux, ces «patriotes» d’une autre époque tiennent aux assises nationales qui devraient, selon eux, légitimer les Institutions de la République et permettre l’adoption d’une feuille de route pour la transition.

Sur la place de l’Indépendance, la Coalition, par la voix de Younouss H. Dicko, a vertement chargé le président de la République par intérim pour sa «mauvaise foi». En effet, de son retour de Paris à nos jours, Dioncounda Traoré n’a cesse, dit-elle, de miroiter d’hypothétiques concertations. Assises pourtant attendues par la communauté internationale, en phase avec les attentes et les exigences du peuple malien. Cette attitude du chef de l’Etat relève, estime la coalition, de la haute trahison. Aussi, elle s’est dite opposée au musellement du peuple à travers la soumission d’un projet de feuille de route à l’approbation d’une Assemblée nationale, du reste, illégitime. C’est pourquoi, les «fous» du Mali exigent la tenue, du 10 au 15 janvier prochain, des assises qui devront permettre la mise en place du Conseil national de transition et les autres organes jugés pertinents. Par ailleurs, ils ont réaffirmé leur soutien aux forces armées et de sécurité dans leur mission de reconquête de nos régions occupées.

De l’avis du Dr Oumar Mariko, la paix et la quiétude du Mali résident dans ces concertations qui, du reste, ne sont pas antinomiques de la reconquête du Nord. C’est pourquoi, il a appelé à la mobilisation générale.

Mais, que se passera-t-il si les concertations nationales ne se tiennent pas aux dates par eux indiquées? Pour répondre à cette question, les responsables de la Coalition sont formels: «Nous allons nous battre jusqu’au bout. En tout cas, pour nous, les concertations ne peuvent pas ne pas se tenir car on ne peut pas priver le peuple malien de parler», martèle le Dr Adama Traoré, figure de proue de la Copam. Pour le Pr Dicko, elles se tiendront aux dates indiquées ou à des dates proches de celles-ci. «Nous n’attendrons pas le bon vouloir du président de la République par intérim, de la Cedeao ou des groupes internes réactionnaires qui les soutiennent. Elles vont avoir lieu et maintenant», indique M. Dicko.

Il importe aujourd’hui que les organisations membres de la Coalition comprennent que nul ne peut se targuer d’avoir le monopole du patriotisme. S’il est vrai que la nécessité de la tenue des assises nationales est difficilement réfutable, il est tout aussi clair que leurs manifestations, ces derniers jours, posent beaucoup plus de problèmes à leur «chère» patrie qu’elles n’en résolvent. A notre humble avis, dans un contexte où le Mali se trouve engagé dans une guerre, nous nous rendrions beaucoup plus utiles à notre pays si nous formions un bloc compact autour de nos forces armées, du chef de l’Etat et de son gouvernement dans leur rage de vaincre Satan dans la partie Nord du pays. Pour ce faire, il revient à chacun de nous, Maliens, de taire, pour un temps, nos divergences et à ne penser qu’au Mali. C’est le moment ou plus que jamais de donner un sens à la devise de notre pays.

Bakary SOGODOGO

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