Le Président de la République, Chef de l’Etat, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, IBK, vient de séjourner en France. Pour la énième fois, dirait-on, en si peu de temps. Aussitôt, il s’est rendu en Afrique du Sud au Sommet Chine-Afrique. Auparavant, il était allé en Turquie, Inde, etc. Partout, il a été question d’affaires, d’argent. Les Maliennes et Maliens ont cru souvent entendre que des pluies de dollars ou d’Euros pleuvront sur leur pays. Car de la bouche d’officiels maliens, le ” pays recevra tels milliers de milliards en telles périodes “.
Des jours, semaines et mois passent, les Maliennes et Maliens ne voient rien. Ils scrutent le ciel, l’argent promis tarde. Finalement, ils s’interrogent : ” Qu’est-ce qui fait courir IBK ? Notre pays manquerait-il de ressources ? Les Nationaux ne peuvent-ils pas investir ? Et la place des pouvoirs publics maliens ?
Les plus avertis estiment qu’il est grand temps que les autorités de leur pays regardent un peu sous leurs pieds. Au Mali, croit-on, des hommes et femmes ont commencé par apporter leurs contributions dans le développement de leur pays avant les partenaires extérieurs.
D’aucuns citent en exemples les Kouma, les Bathily, les Sy, Djigué, Simpara et autres. Un autre exemple frappant est celui de l’opérateur économique Bazoumana Fofana. Lui avait investi à l’Office du Niger. Grâce à ses investissements, quatre vieilles usines fonctionnaient, permettant ainsi à des milliers de familles de survivre. Lorsqu’il eut des problèmes avec la direction de l’Office, incapable d’honorer ses engagements pris, Bazoumana Fofana a vu son titre foncier bradé par la justice.
Cela fait des années qu’il court derrière son titre foncier. Il a tapé à toutes les portes. Il a adressé des correspondances à toutes les autorités. Personne n’a levé le petit doigt. L’on a l’impression qu’il y avait une certaine duplicité au sommet de l’Etat.
Pendant que la procédure judiciaire n’est pas achevée, des bulldozers ont envahi le terrain querellé. Tout le monde connait les liens de certains protagonistes avec le Chef de l’Etat. M. Dionké Yaranangoré dit Babou Yara est considéré comme l’un de ses amis. Me Mountaga Tall est membre de son gouvernement. Sans oublier que Me Abdoulaye Garba Tapo, un autre avocat, qui fut Ministre sous ATT, joua un rôle dans la procédure de vente du titre en question.
Vu donc le sort réservé au vieux Bazoumana Fofana, à ses investissements, le Président IBK pourrait-il convaincre quel autre investisseur à venir au Mali ? Ne serait-il pas mieux qu’il commence par s’intéresser d’abord aux opérateurs économiques de la place ? Imaginons un seul instant le Chef de l’Etat dérouler le tapis (quelque soit la couleur) à ses compatriotes investisseurs, cela ne les rassurerait-il pas ? Et si jamais il y avait des problèmes, qu’il s’investisse pour que la justice suive son cours normal.
Toute chose que le vieux Bazoumana Fofana ne cesse de réclamer. Et tant qu’un tel investisseur, patriote convaincu, est trimballé dans son pays, il serait imprudent même dangereux pour les opérateurs économiques étrangers de s’aventurer dans notre pays.
B.KONÉ