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Pour avoir échange des coups de poings avec un jeune: Le juge de Ouélessébougou déféré devant le Procureur général Tessougué
Publié le lundi 7 decembre 2015  |  Le Prétoire
Ouverture
© aBamako.com par A S
Ouverture de la cour d`assises de Bamako
Bamako, le 17 Novembre 2014, ouverture de la cour d`assises de Bamako




Le vendredi 4 décembre 2015, il y eut une altercation entre le juge de Ouélessébougou, Amadou Bocar Touré dit Diadié, et un jeune du nom de Fily Dagnoko. Malgré le retrait de la plainte du jeune Dagnoko, le juge de Ouélessébougou, Diadié sera déféré ce matin devant le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Tessougué.
L’année 2015 n’a pas été heureuse pour le juge de Ouélessébougou, car impliqué dans des incidents. Après son altercation avec le député RPM Bourama Tidiane Traoré de sa juridiction, le juge se trouve dans une autre affaire malheureuse. En effet, le vendredi 4 décembre 2015, il y a eu une altercation entre lui et Fily Dagnoko. Ils se sont réciproquement donné des coups de poings. Après avoir retiré sa plainte, Dagnoko affirme que de son côté, l’affaire est close. Donc, un pétard mouillé, car les deux ont fait la paix.
Pour en savoir un peu plus sur les circonstances de l’incident, nous avons rencontré le juge et l’autre partie, le samedi 05 décembre. Dans son récit, Fily Dagnoko expliquera qu’entre le lycée Bouillagui et le champ hippique, il a voulu dépasser le juge. Mais ce dernier était en communication téléphonique au volant. «En voulant le doubler à nouveau, j’ai tapé son véhicule. Il s’est arrêté en même temps que moi. Nous avons échangé des mots. Et il m’a frappé avec l’objet qu’il avait en main. J’avais pensé que c’était une arme, mais c’était le chargeur de son téléphone», explique Fily Dagnoko. Alors, poursuivra-t-il, je suis allé voir un policier de la circulation routière pour des besoins de constat. Etant seul, ce dernier m’a suggéré de me rendre au Commissariat du 3ème arrondissement. C’est là-bas qu’on m’a donné une fiche de pré-soin. Et je me suis rendu dans le centre de santé de Sikoroni où on m’a prescrit une ordonnance qui me revenait chère. Ainsi, dit-il, il a sollicité l’aide de son grand-frère, Sidi Dagnoko. Ce dernier connaissant le juge Diadié l’a contacté avant de se rendre au commissariat. A partir de là, «j’ai su que nous formions la même famille. Après avoir présenté mutuellement des excuses, j’ai retiré ma plainte. C’est fini. Il n’y a rien. Il ne faut pas qu’on cherche à transformer ce petit incident en une affaire d’Etat». Conclut le plaignant.
Pour sa part, Diadié dira qu’il était au téléphone au volant quand soudain on a cogné la portière de sa voiture. «Lorsque je me suis arrêté, le jeune a accouru vers moi en faisant des invectives. C’est dans cette circonstance qu’a eu l’incident», indique le juge Touré. Il reconnait avoir frappé le jeune Dagnoko avec le chargeur de téléphone. Mais sans porter atteinte à l’intégrité physique de l’intéressé.
Quelle sanction encourt le juge Diadié si sa culpabilité est établie ?
Selon les spécialistes en la matière, le retrait de la plainte de Fily Dagnoko éteint l’action civile. Mais l’action publique suit son cours normal. Le commissariat est tenu par la loi de faire parvenir le dossier au Parquet à qui l’opportunité des poursuites appartient. Le Parquet peut décider de classer l’affaire sans suite ou de continuer les poursuites. S’il décide de faire des poursuites, le Juge Amadou Bocar alias Diadié doit être présenté à la chambre criminelle de la Cour suprême. Ainsi, le Procureur Général près la Cour suprême désigne une juridiction spéciale (Tribunal de grande instance) qui va statuer sur son cas. Si sa culpabilité est établie, souligne l’expert, il encourt une peine soit pour coups et blessures volontaires (Article 207) du Code pénal, soit une pour voie de fait (Article 208).
Selon l’article 207 du Code pénal du Mali, tout individu qui, volontairement, aura porté des coups ou fait des blessures ou commis toute autre violence ou voies de fait, s’il est résulté de ces sortes de violences une maladie ou incapacité de travail personnelle pendant plus de vingt jours, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 20 000 à 500 000 francs.
Son article 208 stipule que lorsque les blessures, les coups, violences ou voies de faits n’auront occasionné aucune maladie ou incapacité de travail personnel de l’espèce mentionnée à l’article précédent, le coupable sera puni d’un emprisonnement de onze jours à deux ans et d’une amende de 20 000 à 100 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement.
A noter qu’en droit pénal, la voie de fait constitue tout comportement contraire à l’orthodoxie.
Oumar KONATE
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