Après 72 heures de grève, le Syndicat National des Banques et Etablissements Financiers du Mali (SYNABEF), a tenu, le vendredi 4 décembre dernier, une assemblée générale extraordinaire à la bourse du travail, siège de l’UNTM. Lors de cette activité, son secrétaire général, Aguibou Boiré a revendiqué l’application de la loi N°97-021 du 14 mars 1997 et le règlement N°15/2002/CM/UEMOA, deux textes relatifs aux instruments de paiement et aux systèmes de paiement.
Cette assemblée générale intervient après une grève de 72 heures observée par le SYNABEF. « Nous avons du scrupule à assimiler l’image de la justice malienne à certains actes et propos ». D’entrée de jeu, c’est la réplique adressée par le secrétaire général du Syndicat National des Banques et Etablissements Financiers (SYNABEF), Aguibou Boiré aux propos du Procureur Général près la Cour d’Appel de Bamako, Daniel Téssougué.
« Nous ne sommes point dans un combat contre la justice de notre pays pour laquelle nous avons le plus grand respect, encore moins dans un bras de fer contre les magistrats dont nombre nous soutiennent dans la dénonciation de l’abus et de l’arbitraire », a précisé le secrétaire général du SYNABEF, Aguibou Boiré. Avant d’inviter ses militants à ne pas tomber dans le piège de la provocation, du corporatisme, de la polémique et de l’amalgame.
Quant à l’inculpation de Hamadoun Boré, objet de la grève des banquiers, le secrétaire général Aguibou Boiré explique que le SYNABEF n’a jamais exigé sa libération sans conditions. Mais plutôt l’application des lois en la matière et la poursuite l’instruction du dossier.
« Contrairement à la version nous prêtant d’avoir exigé la libération de notre camarade sans conditions contre laquelle, nous nous inscrivons en faux, nous avons, au contraire, exigé la poursuite de l’instruction, mais en application de toutes les lois de la République du Mali, notamment celle portant sur les instruments de paiement », a-t-il précisé. Il s’agit de la loi N°97-021 du 14 mars 1997 et le règlement N° 15/2002/CM/UEMOA, respectivement relatifs aux instruments de paiement et aux systèmes de paiement. Ainsi que la directive N°07/2002/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux qui demande la vérification de l’arrière-plan économique de certains retraits de fonds pour s’assurer qu’ils ne seraient pas destinés au financement du terrorisme, du trafic de drogue et de la criminalité.
Selon Aguibou Boiré, aucune des lois régissant le paiement des chèques n’invoque l’appel téléphonique au titre des mentions obligatoires d’un chèque.
A l’en croire, leur camarade Hamadoun Boré est victime d’une machination. Car soutient-il, contrairement au chèque de 200 millions FCFA mentionné dans le dossier d’inculpation du nommé Hamadoun Boré, aucun des chèques émis et payés conformément à la loi sur les chèques par le titulaire du compte « Cissé Technologie » n’atteint 100 millions FCFA à fortiori 200 millions FCFA.
« Nous ne céderons jamais à l’intimidation puisque nous ne réclamons que l’application des lois de la République » a-t-il lancé. Avant de poursuivre que si d’aventure, l’on devrait inciter à mettre la bombe aux banques en violation des lois de la République sans susciter la moindre réaction des plus hautes autorités du pays, ils en appelleraient à l’intervention des Forces de Sécurité pour le rétablissement de l’ordre public.
Le secrétaire général du SYNABEF, Aguibou Boiré a révélé que des négociations sont en cours entre le gouvernement et son syndicat. Avant d’inviter l’ensemble des travailleurs des établissements bancaires à rester mobilisés.
Pour sa part, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, a exprimé tout son soutien au SYNABEF et aux banquiers pour que la loi soit dite dans cette affaire.
Lassina NIANGALY