Le cercle de Kadiolo compte une dizaine de sites d’orpaillage situés essentiellement dans les communes rurales de Misseni et de Fourou. Le site le plus connu est incontestablement celui de Massiogo dans la commune de Misseni. Les deux autres mines artisanales qui attirent le plus de monde sont celles de Fenkolodadjan et de Sinty dans la commune rurale de Fourou.
Le site de Massiogo a déjà été, à maintes reprises, à l’honneur dans ces colonnes. De par position géographique, il a toujours été surveillé de près par les autorités locales. En effet, il est situé en plein cœur d’une forêt classée qui a été investie par des milliers de chercheurs d’or. En 2010, une opération très musclée de déguerpissement avait chassé les orpailleurs.
Quant au placer de Sinty, dans la commune de Fourou, il est situé au bord de la rivière Bagoé qui matérialise la frontière entre notre pays et la Côte d’Ivoire. Il y a encore quelques années, Sinty n’était qu’un petit hameau de culture qui ne comptait pas plus d’une centaine d’habitants.
Depuis novembre dernier, les sites de Massiogo et de Sinty sont à nouveau pris d’assaut par des milliers d’individus des deux sexes et de tous âges, chassés de sites d’orpaillage en Côte d’ Ivoire.
Le responsable d’une localité frontalière ivoirienne que nous avons pu joindre au téléphone, a confirmé que les autorités ivoiriennes ont décidé de fermer les sites d’orpaillage illégaux et que la décision des Ivoiriens est motivée par les énormes dégâts que les orpailleurs causent à l’environnement et par le développement de diverses formes de banditisme armé.
Contacté, le leader des orpailleurs maliens s’inquiète de cette présence massive d’orpailleurs venus de chez notre voisin du sud. Selon lui, l’arrivée en force de ces chercheurs d’or chassés de Côte d’Ivoire va engendrer de gros problèmes sur les placers de Massiogo et de Sinty, comme l’insécurité et les risques d’épidémies.
C. BATHILY
AMAP-Kadiolo