Conakry - La Guinée et l’ONU ont rendu un hommage solennel mercredi à Conakry à deux soldats guinéens tués fin novembre dans une attaque jihadiste à Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali voisin.
Le lieutenant-colonel Marwane Diallo et l’adjudant-chef Jacob Loua, dont les corps ont été rapatriés lundi, ont été salués lors d’une cérémonie d’obsèques marquée par un défilé militaire au camp Samory Touré, siège du ministère de la Défense et de l’état-major, en présence de leurs proches, de nombreux ministres, responsables de l’ONU et de diplomates.
Ils ont reçu à titre posthume des médailles militaires dans l’Ordre national du mérite pour "services rendus à la Nation", selon un décret présidentiel. Ils ont également reçu du Mali de hautes distinctions militaires, d’après un diplomate malien en Guinée.
Les deux hommes, qui faisaient partie des quelque 850 soldats du contingent guinéen de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), ont péri dans une attaque à la roquette contre le camp de la Minusma dans la nuit du 27 au 28 novembre à Kidal, revendiquée par le groupe jihadiste malien Ansar Dine.
Un civil contractuel de l’ONU a aussi été tué dans l’attentat, qui a également fait, selon l’armée guinéenne, quinze blessés parmi ses soldats qui ont été rapatriés.
"Cette lâche attaque (...) ne peut que renforcer notre volonté à lutter contre la barbarie et l’obscurantisme", a déclaré le ministre délégué à la Défense, Abdoul Kabélé Camara.
La Guinée "ne se laissera pas imposer un mode de vie contraire à ses valeurs de liberté et de laïcité incarnées par la République", a-t-il assuré.
"L’engagement de nos forces armées au sein de la Minusma pour la stabilisation au Mali ne sera pas remise en cause par des bandes de terroristes. Nous ne céderons pas à la peur, à la panique et au découragement", a dit le chef d’état-major des armées, le général Namory Traoré.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la suite d’une rébellion à dominante touareg.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés à la suite du lancement, en janvier 2013 à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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