«La corruption, un frein au développement», c’est le thème de la Semaine nationale de lutte contre la corruption organisée par le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme au Centre International de Conférences de Bamako du 9 au 14 décembre 2015.
La cérémonie d’ouverture de cette rencontre était placée sous haute présidence du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Modibo Keita, en présence de la ministre en charge de la Justice et des Droits de l’Homme, Mme Sanogo Aminata Mallé.
Les sous-thèmes débattus au cours de la première journée étaient relatifs à la présentation générale de la lutte contre la corruption au Mali: actions menées et perspectives, présenté par le Président du Comité de Suivi et d’Evaluation des Recommandations des Etats Généraux sur la Corruption et la Lutte contre la délinquence financière, Boubacar Coulibaly, suivie de l’intervention du Président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations financières, Marimpa Samoura, et de celle du Président de la Plateforme Droits Economiques, Sociaux et Culturels, Madani Koumaré (DESC)
Dans son discours d’ouverture, le Premier minstre, Chef du Gouvernement, posera d’abord la question de savoir pourquoi «nous nous réunissons à chaque fois pour parler de la lutte contre la corruption et de la délinquance financière, alors que des actions concrètes tardent à se manifester».
Il répondra lui-même que cela se comprend quand on mesure l’importance du phénomène, quand on mesure une réalité qui est dominée par une pratique qui se transmet de façon formelle et informelle, mais qui a tendance à devenir comme un critère de réussite sociale. «Nous devons nous en convaincre pour aller toujours de l’avant, mais ne jamais nous décourager».
Aujourd’hui, ajoutera-t-il, nous sommes dans une situation où notre comportement doit être crédible. «A propos de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, nous avons mis l’accent sur deux démarches, celle de la répression et celle de la prévention. Il ne faut donc pas qu’une des démarches exclue l’autre, parce qu’il faut provoquer un effet de dissuasion. Il faut que s’éloigne de nous l’impunité, il faut que nous trouvions des voies et moyens de la prévenir».
Il soulignera par la suite que les Autorités, le Président de la République et le Gouvernement ne cessent d’affirmer que «la lutte contre la corruption doit mobiliser toutes nos énergies». Il faut que nous puissions faire en sorte que, la parole puisse etre suivie par l’effet.
«Ne nous décourageons pas, le gain est facile. Nous sommes dans une situation où la considération est mesurée à l’endroit de la puissance matérielle et monétaire, même au sein de nos familles. Nous sommes dans une situation où les personnes les plus intègres sont considérées comme celles qui perdent leur temps. Nous avons pu nous-mêmes encourager certaines pratiques, par des manifestations où la puissance matérielle se manifeste de façon insolente», à en croire Modibo Keita.
Il a en outre posé la question de savoir qui n’avait pas vu des billets de banque jetés par terre ici même, dans cette salle. «Aujourd’hui, dans notre administration, il y a trop d’intermédiaires, trop de coxeurs. Ceux qui n’atteignent personne à la cheville parviennent haut dans la vie. Dans notre administration, nous avons des fonctionnaires humanistes, extrêmement muets sur leurs droits et extrêmement bavards sur leurs devoirs. Ceux-ci sont considérés comme des fous», a martelé le Premier ministre».
Adama Bamba
Source: 22 Septembre