Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a démarré le lundi 7 décembre 2015 sa tournée dans la région de Ségou. Au cours de ce périple dans la 4ème région, le Président IBK se rendra dans tous les cercles. Il est accompagné d’une forte délégation, composée de membres du Gouvernement, des Présidents des institutions de la République, de membres de son Cabinet et de Chefs des services centraux et déconcentrés.
Cette tournée a débuté lundi par le cercle de Barouéli. Dans cette ville pieuse, le Président de la République a rendu visite aux autorités coutumières et religieuses, avant de s’adresser aux populations sur l’espace public de la localité.
A l’entame de sa visite, le Président IBK a été accueilli en fanfare par les populations du pays de Do, mobilisées en masse pour accueillir l’hôte de marque et sa délégation. De l’entrée de la ville jusqu’à l’espace public, le Président de la République a eu du mal à se frayer un chemin, tant la mobilisation était maousse.
Les militants des partis de la majorité, habillés aux couleurs de leurs formations politiques et avec des affiches et banderoles portant des messages de bienvenue, les associations de femmes et de jeunes, les populations de la ville religieuse n’avaient pas faibli dans la mobilisation.
En souhaitant la bienvenue au Président de la République dans sa commune, le maire de Barouéli a salué IBK pour cette visite sur la terre de sa grand-mère maternelle. Il a remercié le Président pour la réalisation des 50 logements sociaux, l’extension du lycée public et le raccordement de la ville à la moyenne tension électrique.
Il a aussi saisi l’opportunité qui lui était offerte pour solliciter le bitumage de certains axes routiers de sa commune, l’aménagement du complexe hydraulique de Tamani et l’aménagement d’un marché moderne à Barouéli, entre autres.
En s’adressant aux populations, IBK a rendu hommage aux hommes de Dieu de la localité pour leur compréhension de l’Islam et s’est réjoui du fait que ces grands érudits pratiquent un Islam différent de celui des barbares sans foi ni loi qui commettent des crimes au nom de cette religion.
C’est pourquoi il a invité à la vigilance pour contrer ces nostalgiques d’une autre époque. En réponse aux sollicitations du maire, le Président IBK a soutenu que les problèmes de Barouéli sont presque les mêmes que pour l’ensemble des localités de notre pays et qu’il avait à cœur d’y trouver des solutions.
Devant les populations de Barouéli, il a également rappelé ses ambitions pour le monde rural, notamment l’octroi de 15% du budget national à l’agriculture, la réduction du prix des tracteurs et les subventions sur les engrais. Le Président de la République est aussi revenu son projet de désensablement du fleuve Niger.
Après cette escale, la délégation présidentielle a pris la direction de la Cité des 4 444 balanzans, où elle également bénéficié d’un accueil triomphal, digne d’une campagne présidentielle. Après avoir salué les notables de Ségou, dans l’après-midi IBK a lancé les travaux de quatre infrastructures innovantes.
Il s’agit de l’échangeur multiple du carrefour de Markala, pour 8,451 milliards de FCFA, des travaux de 10 km de voirie dans la ville, pour plus de 11,578 milliards de FCFA, et des travaux de l’aménagement en 2X2 voies de la section Ségou - San sur la RN6, pour 9,423 milliards F CFA.
Toutes ces infrastructures sont financées par la Banque ouest africaine pour le développement (BOAD). La durée de ces travaux est de 18 mois pour les 2X2 voies de la section Ségou - San et les 10 km de voirie urbaine et de 15 mois pour l’échangeur multiple.
De quoi constituer un motif de satisfaction pour le maire de la commune urbaine de Ségou, pour qui se doter d’un échangeur est une première pour une capitale régionale au Mali. Ousmane Karamoko Simaga a aussi attiré l’attention du Président de la République sur l’état de dégradation de la route Bamako - Ségou dont la réception officielle n’est pas encore faite.
Après donné le premier coup de lame de ces travaux, le Président de la République a indiqué que le développement urbain était toujours à l’image du pays. «Il y a longtemps que nous vivons de l’héritage colonial. Il est grand temps que la physionomie change et évolue avec son temps. Les travaux dont nous venons de faire le lancement vont conforter la circulation dans ce carrefour qu’est Ségou, carrefour entre le nord et le sud, l’est et l’ouest.
Je crois qu’ils étaient attendus et ils viennent en leur temps. Ségou abrite un festival depuis quelques années connu du monde entier. Que cette ville se modernise, quoi de plus normal. Cela conforte nos engagements politiques, qui ne sont pas engagements en l’air et sont toujours là pour faire avancer ce pays. Le rôle de la route dans le développement d’un pays n’est plus à démontrer.
Le Mali est un pays enclavé, hyper enclavé, sur toutes ses frontières. Il faut que nous développions une politique routière à la hauteur de ce que le pays attend de nous, de ce que la géographie nous a imposé. Je souhaite cela soit fait dans d’autres capitales régionales également. Cela entre dans l’ordre des choses», a déclaré IBK devant un parterre de journalistes.
En fin d’après-midi, le Chef de l’Etat a également posé la première pierre de l’extension de l’usine des Moulins modernes du Mali de l’opérateur économique Modibo Kéita.
Le Président IBK offre un château d’eau de 150 m3 aux populations de Macina
Manifestement, le programme présidentiel «Pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens», a pris sa vitesse de croisière. En effet, après avoir géré la crise, le Président IBK commence à concrétiser le programme sur la base duquel il a largement bénéficié de la confiance des Maliens.
Après le lancement des travaux d’infrastructures dans la Cité des Balanzans, le Président de la République, au 2ème jour de sa tournée dans la région de Ségou, a offert le mardi 8 décembre aux populations de Macina un château d’eau d’une capacité de 150 mètres cubes.
Cette adduction d’eau va soulager les populations de Macina, qui étaient confrontées à une pénurie d’eau potable. Cette souffrance sera désormais un vieux souvenir, grâce à l’engagement du Président de la République, soucieux de leur bien-être des Maliens.
Ce château d’eau a été réalisé grâce à un financement de la BAD d’un montant de 360 millions de FCFA. Il servira les populations de Macina à travers un réseau d’adduction de 11 km et comprend deux stations de pompage et un système de chloration automatique. Son fonctionnement sera assuré par deux groupes électrogènes d’une capacité de 13,5 KVA.
S’y ajoutent la réalisation de 16 bornes fontaines à deux robinets et de 12 branchements particuliers. Avec la réalisation de ce château d’eau, le maire de la commune de Macina, Karim Tangara, a conforté le Président IBK quant à la détermination des populations à l’accompagner dans l’exécution de son programme.
Outre cette adduction d’eau potable, il a rappelé, entre autres chantiers en cours dans sa commune, la construction de 50 logements sociaux, les aménagements rizicoles et l’achèvement et le fonctionnement du Centre de santé. Malgré ces chantiers, le maire n’a pas manqué de se faire le porte-parole des préoccupations de ses populations.
Il citera notamment l’aménagement de 10 000 hectares dans le casier de Soumouni, zone de Macina, le réaménagement du casier rizicole phase I et II de Macina, la réalisation d’ouvrages d’assainissement répondant aux normes dans la ville de Macina, la réalisation des axes routiers Macina - Monimpébougou et Macina - Ténenkou, l’aménagement des berges du fleuve et la construction d’un camp militaire à Monimpébougou, pour renforcer la sécurité dans la zone.
Dans son intervention, la Représentante de la BAD, Mme Hélène Ganga, a précisé que ce projet visait à améliorer la satisfaction des besoins en eau potable des populations de Macina. Selon elle, il va bénéficier aux couches les plus vulnérables. «Les femmes n’auront plus à parcourir des kilomètres pour chercher de l’eau potable», a-t-elle déclaré.
Elle a fait déclaré que la réalisation de cette infrastructure entrait dans le cadre d’un programme global d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement dans les villes de Barouéli, Kononbougou et Macina dans la région de Ségou. Ce programme prend en compte aussi les régions de Gao et Koulikoro.
Son montant est de 22,5 milliards de FCFA, dont un prêt de 15,546 milliards et un don de 7,038 milliards de FCFA. La contribution du Gouvernement malien à ce projet est de 2,748 milliards et celle des populations bénéficiaires de 353,324 millions.
Pour le Président de la République, avec cette adduction d’eau, «désormais, c’est adieu les maladies à Macina». C’est pourquoi, il a exprimé le plaisir qu’il éprouvait d’inaugurer cette infrastructure. «Celui qui vous donne de l’eau saine est votre ami», a-t-il déclaré, avant d’exprimer sa reconnaissance à la BAD pour avoir soutenu le projet et d’inviter les populations à prendre soin de ce château d’eau.
IBK émerveillé par les cages flottantes de l’ON
Auparavant, le Président de la République avait visité les cages flottantes pour l’empoissonnement de l’Office du Niger, sur les aménagements du projet Malibya. Ici, l’ON a mené une expérience-pilote sur 5 cages flottantes, gérées chacune par une coopérative de 10 jeunes.
Chaque cage a une capacité de 13 à 14 000 alevins, pour une durée de 6 mois. Le coût d’exploitation d’une cage est de 4 millions de francs CFA, pour une capacité de production de 10 millions de francs CFA, soit un bénéfice de 6 millions. C’est cette prouesse qui a émerveillé le Président IBK.
«Ces projets de cages flottantes à l’Office du Niger est un gage certain de préserver les ressources halieutiques du Mali, pour faire en sorte que, chaque jour, la production soit à hauteur de souhait pour nourrir l’homme malien, la région et même au-delà. Ce que j’ai vu en préfiguration ici n’est qu’un début, qui va s’étendre.
C’est cela qui nous tient à cœur, que le Malien mange bien, que le Malien n’ait plus faim. Mon combat pour la préservation du fleuve Niger prend ici tout son sens. Il s’agit de la sauvegarde des intérêts supérieurs du peuple malien. Qu’à Dieu ne plaise, que l’eau soit rare dans le Djoliba et cela voudra dire que la pêche ne sera plus possible au Mali et que nous ne pourrons plus naviguer de Koulikoro à Tombouctou et Gao. Les grandes puissances se sont développées par leurs fleuves», a-t-il déclaré.
Youssouf Diallo, Envoyé spécial