Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a entamé, depuis ce 7 décembre 2015, une tournée de 5 jours à Ségou, quatrième région administrative du Mali. A cette occasion, nous nous faisons le devoir de vous faire découvrir cette demeure, l’un des poumons économiques de notre pays avec ses importantes potentialités agricoles, industrielles et touristiques, etc. Présentation.
La région de Ségou est située au centre du Mali, sur une superficie de quelques 64 947km2, soit 5% de l’étendue du territoire national. Elle est limitée au Sud par la , au Sud-est par le , à l’Est par la région de au Nord par la et la région de Tombouctou et à l’Ouest par la . Les principales villes de la région sont: , , et les localités de et .
Dynamique taux de croissance démographique pour l’une des régions les mieux arrosées
La population, estimée à 2 336 255 habitants, suite au dernier Recensement général de la population et de l’habitat en 2009, a augmenté de 40% depuis 1998, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 3,1 % entre 1998 et 2009. Le a connu la plus forte augmentation de la population (+60 %) suivi par ceux de et (respectivement +41 % et +40 %). Les femmes représentent 50,5 % de la population. Dans la région, Bambaras, Miniankas, Peuls, Bobos, entre autres ethnies, vivent en parfaite harmonie depuis des siècles.
Sur les plans climatique et de la végétation, la région ségovienne est essentiellement située dans la zone où elle bénéficie d’un climat semi-aride (moyenne des précipitations annuelles: 513 mm). La présence de plusieurs cours d’eau –elle est traversée par le fleuve (sur 292 km) ainsi que la rivière - permet les cultures irriguées. Ségou compte 16 forêts classées couvrant une superficie de 78 860 ha.
Administrativement, Ségou compte 7 cercles (, , , , , et ), 117 communes (118 selon certaines sources) et plus de 2100 villages.
Un énorme potentiel agricole sous-exploité
L’histoire de la région de Ségou est intimement liée à celle de l’Office du Niger, ce périmètre de culture irriguée aménagé sur le , à environ 250 km en aval de la capitale, . Créé dans les années 30 par les autorités coloniales françaises, l’ON est un projet destiné à l’origine à satisfaire les besoins d’approvisionnement en des industries textiles du Colon. Il a connu, malheureusement, de nombreux revers. Repris en main par les autorités maliennes à l’indépendance du pays en , l’Office du Niger est réformé et la culture du coton y est abandonnée au profit de celle du. Avec ses 127 000 ha de terres irrigués (82000, selon d’autres sources), pour un potentiel d’un peu plus d’un million d’hectares, l’Office du Niger est le plus grand ouvrage hydraulique réalisé par les autorités coloniales du et compte aujourd’hui parmi les plus grands aménagements hydro-agricoles du continent africain. Il contribue fortement à la sécurité alimentaire du Mali. En effet, l’Office représente environ 60 % des besoins du Mali en riz, ce qui équivaut à un peu moins d’un million de tonnes. Le reste est importé des pays d’Asie. Mais Ségou n’est pas qu’un grenier rizicole, car la région est aussi gros producteur de maïs, de mil, de sorgho et dispose d’un cheptel relativement important. En termes d’installations techniques, le pont barrage de Markala, situé à 30 km de Ségou, permet de relever le niveau du fleuve Niger de 5 m au dessus du niveau normal. Il a été construit en 1934 et grâce à ses multiples canaux d’irrigation (le canal du Macina, du Sahel, le Canal Coistes-Ongoiba) et ouvrages de drainage, l’eau est acheminée dans les cultures. En période hivernale, le barrage peut libérer jusqu’ à plus de 2000 m3 d’eau par seconde. Malgré tout, son potentiel hydraulique reste sous-exploité. Toute chose qui limite le potentiel productif des populations rurales de la localité.
Le Ségou industriel et touristique
Certaines sources révèlent qu’en 2009, la région de Ségou disposait de 35 unités industrielles concentrées principalement dans la commune de Ségou (45,7% de l’effectif total). Les communes de San, de Pélengana et de Niono regroupaient respectivement 22,9%, 14,3% et 5,7% des unités industrielles. En ce qui concerne le volet touristique, il faut noter qu’à Ségou, il est à vocation essentiellement culturelle, en ce sens qu’il est basé sur les valeurs culturelles et historiques. S’il est vrai que la région recèle de sites touristiques de grande notoriété, le Festival sur le Niger reste l’un des principaux rendez-vous culturels et touristiques.
En effet, né en 2005 à l’initiative des entreprises touristiques et culturelles de la région, le Festival sur le Niger est si tôt devenu un événement culturel d’une grande importance. Pluridisciplinaire, cet événement propose une programmation de musiques, danses, théâtres, mais également des expositions d’arts, un forum de discussion, des conférences, entre autres.
Ainsi, il draine annuellement des milliers de visiteurs à Ségou. Au nombre des sites et activités culturels, on peut aussi citer, entre autres, le Sankèmo, le Festival de masques et marionnettes de Markala, la mare de la décapitation, le barrage de Markala, le marché de poterie, la mosquée de Niono, le Salon de l’innovation et de la créativité, la Foire internationale de Ségou et le Centre culturel Koré, un centre de développement et de perfectionnement des métiers de l’art et de la culture de référence sous-régionale. Grâce à ses activités culturelles, Ségou a développé un tourisme d’affaires qui impacte de façon positive l’économie locale. Berceau du royaume bambara de Ségou, cette région a écrit l’une des pages de l’histoire de notre pays.
Rassemblés par Bakary SOGODOGO