Fidèle à ses engagements, le Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités a tenu le lundi dernier, à la Maison de l’Enseignant, une conférence de presse pour informer ses militants de l’évolution de son cahier de doléances.
Dans son intervention, Késsa Keïta, Secrétaire général adjoint du Synefect, a rappelé que le 4 mars 2015, le Syndicat a déposé un préavis de grève assorti de 14 points de revendications. A la suite des négociations avec le gouvernement le 17 mars dernier, précisera-t-il, un procès-verbal a été signé portant sur 12 points d’accord, 1 point d’accord partiel et 1 point de désaccord. Ainsi, il fait le point de différentes revendications. Les douze points qui ont fait l’objet de consensus se déclinent comme suite: la validation des numéros matricules nationaux; l’opérationnalisation immédiate du nouveau logiciel; l’avancement des enseignants fonctionnaires des collectivités; l’accélération du processus de validation des services auxiliaires; création de la direction nationale des collectivités; paiement immédiat des rappels (hiérarchisation, intégration, avancement, prime); l’accélération du processus d’intégration, signature des arrêtés des rappels en activité des enseignants en fin de formation et leur reclassement, radiation des camarades décédés, l’intégration des enseignants des écoles communautaires et la signature des décisions et arrêtés de hiérarchisation, de correction, d’indice, de l’état-civil et de numéros matricules. Le point d’accord partiel porte sur l’adoption du statut des fonctionnaires des collectivités. Cette loi, soulignera-t-il, fait partie des projets de lois sur lesquels le gouvernement devrait statuer ce dernier semestre. Le point de désaccord est relatif à l’arrêt immédiat de la passerelle de la fonction publique de l’Etat à la fonction publique des collectivités. «Les douze points d’accord sont allés en signature depuis le 4 novembre 2015 », a t-il précisé. Par ailleurs, il a levé l’équivoque sur un soutien probable à leurs camarades syndicalistes du Syndicat national de l’éducation de base (Syneb), qui prévoit d’observer une grève de 72 heures à compter du 17 mars si ces revendications ne sont pas satisfaites. Au nombre de celles-ci, la levée de suspension et le paiement immédiat des salaires du mois de novembre 2015 et de tous les enseignants suite au contrôle physique. Pour le Secrétaire général adjoint, Késsa Keïta, aucun syndicat responsable ne demanderait à l’Etat la levée des suspensions sur des salaires de certains enseignants suite au contrôle physique. « La gestion des biens publics est l’affaire de tous. On ne saurait demander à l’Etat de payer des gens qui ne travaillent pas. Il revient à l’Etat de se donner du temps pour voir le cas de ceux qui sont réellement présents, dont leurs dossiers ont dû être égarés ou pas fournis. Mais il est hors de question de continuer à verser de l’argent aux gens, dont certains ne sont d’ailleurs pas au Mali. Ceux qui sont dans l’illégalité, on en connait, des gens dans nos CAP respectifs aussi bien que leurs protecteurs», a-t-il déclaré. Concernant les perspectives, il fera savoir que l’objectif du Synefect est de faire sortir l’ensemble des arrêtés et décisions en instance et de faire payer les différents rappels d’ici à la fin de l’année. A la question de savoir si leurs revendications ne sont pas satisfaites à l’échéance indiquée, il précisera que le Synefect a toujours été ouvert au dialogue. «Notre force, c’est le dialogue. Quand un syndicat est incompétent, c’est ce qui le pousse chaque fois à aller en grève. La grève constitue le dernier recours», a-t-il souligné. Partant, il a dénoncé l’attitude du Syneb qui, selon lui, tente de faire une récupération de lutte. A l’en croire, quand les syndicalistes du Syneb ont eu vent que leurs revendications seront satisfaites à la fin de l’année, ils sont allés s’informer à la Direction générale des collectivités et ont déposé un préavis de grève. «Nous disons non à une récupération de lutte syndicale, c’est le fruit de notre lutte», a-t-il conclu.
Boubacar SIDIBE