Autrefois fleuron en matière de recherche en santé publique, l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) se meurt sans que les plus hautes autorités ne lèvent le petit doigt. Etablissement public à caractère administratif, l’INRSP était une référence au niveau national dans le domaine du diagnostic biologie et de la recherche en santé publique. Il a pour mission entre autres de promouvoir la recherche médicale et pharmaceutique en santé publique ; assurer la production et la standardisation des médicaments traditionnels améliorés, des vaccins et des réactifs biologiques de laboratoires ; promouvoir la coopération scientifique nationale et internationale dans le cadre d’accord assistance mutuelle. Ces missions qui lui sont dévolues sont aujourd’hui rangées aux calendes grecques.
En effet, les travailleurs sont payés pour dormir. Dans le domaine de la recherche, depuis plusieurs mois, les chercheurs n’ont bénéficié d’aucun projet de recherche. En ce qui concerne les analyses biomédicales que l’INRPS offrait aux populations à moindre coût, elles ne sont plus assurées convenablement. Cela, à cause du fait que le département chargé des analyses biomédicales est constamment en rupture de réactifs et de consommables. Cette situation oblige aujourd’hui les demandeurs d’analyses à se diriger vers les laboratoires d’analyses privées où ils payent 4 fois plus cher. Que dire du manque criard de la matière première rentrant dans la production de médicaments traditionnels améliorés comme le « balombo ».
Par la production de ces médicaments traditionnels, l’INRSP à travers son département de médecine traditionnelle contribue à l’amélioration de l’état de santé des populations par l’utilisation des ressources locales. A ces difficultés, est venu se greffer le bras de fer entre le syndicat et la direction de l’institut. L’actuel directeur Mamadou Soungalo Traoré, est accusé par le comité syndical d’être responsable de la mise à mort de l’institut. Il lui est reproché des maux comme la non-régularisation de la situation administrative du personnel, le paiement irrégulier des allocutions familiales, le manque de financement des projets de recherche etc. On se rappelle que pour dénoncer les agissements de la direction et réclamer de meilleures conditions de travail, les travailleurs avaient observé le lundi 22 novembre 2015, un sit-in dans la cour de l’INRSP.
En plus du centre de Bamako qui se meurt à petit feu, les centres ruraux de Bandiagara et Sélingué sont aujourd’hui non-opérationnels. La nouvelle ministre de la Santé, madame Togo Marie Madeleine Togo, reste fortement interpellée pour sauver l’institut qui fait partie des fiertés de notre pays.
A. K.