La question cruciale qui se pose, après la libération de Konna, est de savoir si la France veut simplement stabiliser le front de guerre à Sévaré ou poursuivre sans désemparer la reconquête totale des régions occupées du nord. De la réponse à cette grave question dépend la suite des événements.
En attendant, l’armée malienne semble vouloir prendre les devants. Elle vient d’ordonner au colonel-major El Hadj Gamou, cantonné depuis 6 longs mois au Niger voisin, de prendre position à Ménaka, l’extrême nord du Mali, pour couper la route à d’éventuels fuyards islamistes. Gamou s’est déjà exécuté vendredi, prenant Menaka sans combat, la ville étant depuis longtemps désertée par les rebelles islamistes engagés sur le principal front de Sévaré.
Le colonel El-Hadj Gamou, faut-il le rappeler, dispose de 8 semi-blindés BRDM, de 77 véhicules 4 X 4 et de 500 soldats dont 396 issus de sa propre ethnie, les Touaregs Imaghads. De source proche de la hiérarchie militaire, le Mali tient à mettre le colonel Gamou à l’épreuve pour tester sa loyauté et son efficacité, lui qui n’a cessé, au cours de la guerre, de multiplier les pirouettes et les simulacres.