Dans le cadre du processus de Paix et de la réconciliation au Mali, des rencontres tous azimuts se tiennent au Nord du pays ces derniers moments. Cela, six mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Des signes encourageants pour aller vers la paix ? Pas assez, selon les réfugiés maliens qui commencent à trouver le temps un peu long. En Mauritanie voisine, les réfugiés maliens demandent une application rapide de l’accord pour pouvoir retourner chez eux. Aussi, les groupes armés s’impatientent et accusent le pouvoir d’être de mauvaise foi dans l’application de l’accord issu du processus d’Alger.
Même si sur le terrain, on sent une volonté des communautés de tourner la page et de vivre ensemble, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, six mois après sa signature, traine dans sa mise en œuvre. Le Comité de suivi de l’accord (CSA) après plusieurs blocages a repris timidement ses travaux. Et si des sites de cantonnement des groupes armés ont été identifiés, jusqu’à présent cet instrument crucial pour la mise en œuvre de l’accord est à la traine.
Selon Mohamed Elmaouloud Ag Hamada, membre de la Plateforme et du Comité de suivi de l’accord, le Comité est confronté à des problèmes dans l’application de son règlement. «En plus des deux mouvements armés signataires de l’accord avec l’Etat, on constate l’ambition de certains mouvements d’avoir des places au sein de toutes les chaînes. Le deuxième blocage du CSA, c’est son budget. Ça fait près de six mois et il n’y a pas d’argent pour son fonctionnement».
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, les ennemies d’hier, ont apparemment enterré la hache de guerre. Ils ont fumé le calumet de la paix à Anefif en septembre dernier. Et désormais, les deux groupes armés signent des communiqués conjoints et dénoncent, ensemble, la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord. Dans un communiqué conjoint pour condamner l’attaque du Radisson, ces « amis d’aujourd’hui » demandent une accélération du processus de paix pour être à l’abri des actes terroristes.
L’opposition malienne continue à s’inquiéter de la situation sécuritaire du pays. Pas plus tard qu’hier (9 décembre), un check point à la sortie de Goundam a été attaqué par des assaillants en moto. Cette nouvelle attaque vient s’ajouter à la longue liste des attaques dont le Nord du Mali fait l’objet après la signature de l’accord de paix.
Quid du retour des milliers des réfugiés, des déplacés internes ? Ils sont plusieurs milliers à trouver refuge dans les pays voisins et vivent, le plus souvent, dans des conditions très difficiles. Ceux de la Mauritanie demandent une accélération de la mise en œuvre de l’accord et de la réconciliation pour retourner au pays. Cela passe, selon eux, par l’application de certains points de l’accord de paix issu du processus d’Alger.
Madiassa Kaba Diakité