Malgré les dénégations du CSA et de l’Opam, qui ont tenté de montrer pattes blanches le week-end dernier à Ségou, des incertitudes pèsent sur la reconstitution du Stock national de sécurité (SNS).
Suite à la mauvaise gouvernance au sein de l’Opam, des incertitudes planent aujourd’hui quant à la reconstitution du Stock national de sécurité pour l’exercice 2016-2017. Ce qui a amené aujourd’hui les partenaires du Mali à donner au Programme alimentaire mondiale (Pam) de faire le travail de l’Opam ; à savoir :l’achat des produits sur le marché local.
C’est d’ailleurs le cas avec l’Union européenne qui vient de donner des milliards de F CFA au Pam, ce qui prouve une fois de plus l’incompétence avérée de la direction générale de l’Opam et, partant, du commissariat à la sécurité alimentaire sous Nango Dembélé.
Comment la direction générale de l’Opam et le CSA ont abusé de la DGMP ?
Ainsi, les « acteurs institutionnels » impliqués dans l’exécution dudit projet, en violation des procédures de passation de marché public en République du Mali ont procédé de « façon opaque » à des passations « en catimini » de marché « de gré à gré ou par entente directe » avec certains commerçants et industriels sur base de pratiques de corruption évidentes, cela avec la « complicité volontaire ou involontaire » de la direction générale des marchés public (DGMP), notamment les 7 milliards de gré à gré passés par la direction de l’Opam.
Afin d’obtenir la non objection de la DGMP pour passer 7 milliards de gré à gré, la direction de l’Opam a justifié sa requête en interprétant abusivementle « considérant D de l’accord de financement » de la BID qui tout en indiquant la « négociation avec un ou plusieurs fournisseurs » et à « conclure des contrats », exige par principe le respect strict des procédures de passation des marchés publics en cours dans le pays emprunteur.
Cette ambiguë du « considérant D de l’accord de financement » de la BID a permis à certains « acteurs institutionnels » de considérer le mot « négocier » comme la possibilité de passer des « marché de gré à gré » pour l’acquisition des biens et services du projet. Alors qu’en matière de finance le mot « négocier » s’assimile à la « cession ou acquisition » ou « vente et achat » d’un bien quelconque, en respectant les meilleurs pratiques de passations de marchés en cours dans un pays ou un espace donné.
Tout compte fait, le marché fut exécuté par l’Opam de gré à gré à hauteur de 7 milliards. Cependant, malgré cette dérogation exceptionnelle, la direction générale de l’Opam, avec le DGA à la baguette, car le PDG, ayant pris peur, s’est mis à l’écart et avait même pris un congé. Tout était donc prévisible, la commercialisation du riz local sur financement BID a lamentablement échoué dans la reconstitution du SIE en riz local, comme indiqué dans l’accord de prêt de la BID.
La seconde hypothèse s’est révélée juste, car suite au constat d’échec dans la reconstitution du SIE en riz local, la direction de l’Opam, en catimini, a procédé à l’achat de riz pourri importé auprès d’un seul opérateur économique, tout en prenant la précaution de scinder le marché portant sur 8000 T, de façon fictive entre trois opérateurs, cela en pratiquant le délit d’initié, dupliquant du coup le même coup fourré au Mali comme lors de l’échec de l’Initiative riz.
Face à ces « dérives et prévarication des biens publics » de la part de la direction générale de l’Opam, qui menacent gravement la continuité des activités ainsi que les emplois directs de l’Opam, il s’avère nécessaire et urgent que la présidence de la République, tutelle du CSA, le Végal, le procureur du Pôle économique ou le procureur de la Commune II, en vertu de leurs mandats et prérogatives, procèdent aux investigations et vérifications nécessaires par rapport à cette situation à l’Opam, afin de circonscrire ces pratiques onéreuses et budgétivores pour les finances publiques.
A suivre !
D.