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Ibk à l’intérieur du pays : Le grand marchandage politique
Publié le vendredi 11 decembre 2015  |  Le Républicain
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© aBamako.com par Androuicha
Visite du président IBK à la SOCAFON (Niono)
Niono, le 09 décembre 2015. Au 3è jour de sa visite effectuée dans la région de Ségou, le président Ibrahim Boubacar KEITA s`est rendu à la Société Coopérative Artisanale des Forgerons de l`Office du Niger (SOCAFON) pour s`enquérir du niveau de production de matériel agricole de cette unité.




Au-delà des rencontres politiques, en marge des activités inscrites, pour revigorer le parti présidentiel en proie à la fracture, la visite dans les localités de Ségou ne diffère en rien de celle effectuée en Août dernier dans la région de Sikasso, faite d’extorsion de fonds auprès des pauvres communes rurales. Les administrateurs de l’Etat, les préfets qui rivalisent d’actes d’allégeance, sont les artisans de ces forfaits, pour réussir une mobilisation inégalée des populations lors de la visite présidentielle. Les villes visitées sont complètement paralysées. Le cas de la ville de San hier, est assez révélateur. Les forces de sécurité sont mises à contribution pour appliquer la règle de ‘’TOUT IBK’’ ou rien. La rencontre de l’opposition par le président Ibk n’a été que pure forme, pour maquiller la dynamique influée au camp majoritaire qu’il a rencontré séparément à Ségou.



En tournée dans la région de Ségou, depuis lundi, le président de la République IBK, à la tête d’une forte délégation, s’est rendu hier, 10 décembre 2015, dans le cercle de San. Pour cette occasion « grandiose », la ville de San est devenue une ville morte, toutes les activités étant arrêtées au profit de la mobilisation pour l’accueil.



Sur les antennes des radios de la ville, les autorités locales ont donné l’ordre de fermer le grand marché et les boutiques de la ville. Tous à l’accueil du président IBk ! Les écoles, aussi, furent fermées. « Cela fait trois jours que les écoles sont fermées au motif que le président doit venir dans la ville. Le préfet de la ville a demandé la fermeture du marché et les boutiques de la ville sur les antennes des radios. La ville est complètement paralysée à l’occasion de cette visite», témoignent très mécontents, des habitants de la ville de San qui ont appelé notre rédaction.

Quelques boutiquiers récalcitrants, en réalité ceux qui veulent se prévaloir de leur liberté d’aller ou non à cet accueil, ont bravé l’interdiction d’ouvrir leurs magasins en allant au marché. Ils ont été rappelés à l’ordre par des policiers qui ont patrouillé la ville à cet effet. Les habitants fustigent le culte de la personnalité en construction autour de celui qui se veut ‘’illustre descendant de Soundjata’’. « S’il faut qu’on arrête de vivre parce que le président est dans nos murs, nous préférons qu’il ne mette plus les pieds à San », peste un habitant de San. Ces atteintes imposées aux habitants de San, comme à celles des différentes localités visitées, ne reflètent que la partie visible de l’iceberg. Il est demandé aux populations bien plus que ça. Il leur est par ailleurs demandé de mettre la main à la poche, pour donner de belles ‘’fausses images’’ de la localité, lors de la visite présidentielle. C’est une habitude et la présente fera difficilement exception.

Rappelez-vous que lors de la précédente visite du président de la République dans la région de Sikasso, en août dernier, les préfets ne sont pas demeurés en reste pour mieux dépouiller les pauvres paysans dans les différentes communes.

« Pour accueillir le président de République à Koutiala, le préfet du cercle a contraint chacune des 36 communes à payer de 100 000 F CFA à 250 000 F CFA selon le nombre de conseillers communaux. Le Conseil de cercle et l’Association des maires du cercle ont chacun déboursé la somme de 500 000 F CFA, d’autres particuliers a été forcés à débourser de l’argent à l’administrateur local », peut-on lire dans l’Indicateur Du Renouveau du 25 août 2015.

Première visite à Koutiala depuis son élection à la magistrature suprême du pays en 2013, Ibrahim Boubacar Kéita, a visité Koutiala le 22 août dernier, à la faveur d’une tournée dans la 3e région entamée le 20 août.

Au-delà des communes en fonction du nombre de conseillers communaux, le Conseil de cercle et l’Association des maires du cercle, appelée “Miniankala Kafo”, ont déboursé 500 000 FCFA chacun. En plus, au quatre perceptions qui recouvre les impôts et taxes des différentes communes du cercle, le préfet est passé prendre les sommes et obliger les maires à faire les mandats après les prélèvements. « Le préfet nous a dit que ces sommes permettront d’équiper les locaux de la préfecture où IBK a passé la nuit », avait confié un élu local, s’indignant de ce comportement peu orthodoxe de l’administrateur local.

Dans la parution de votre quotidien ‘’Le Républicain’’ du 24 août, il est souligné que les communes dans le cercle de Koutiala avaient été contraintes par les hautes autorités de la région de Sikasso à donner de l’argent pour préparer la venue du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, dans la Région. Et cela, au moment où les communes étaient confrontées à de graves problèmes financiers qui expliquent que certaines ne réussissent plus à payer les salaires de leurs fonctionnaires depuis 6 mois pour certaines, 25 à 26 mois pour d’autres. Seules 4 communes sur 36 dans le cercle de Koutiala étaient à jour dans le paiement des salaires de leurs fonctionnaires. Nos sources ont précisé que les communes qui avaient tenté de refuser eurent été menacées de voir le montant demandé prélevé sur l’argent que doit leur verser l’ANICT. Au point que certains maires se sont interrogés s’il s’agissait du retour à un ordre ancien du régime UDPM, ou pire du colonialisme ? Le budget d’Etat n’a-t-il pas prévu de visite présidentielle à l’intérieur du pays ? Que fait-on de l’argent prévu à cet effet ? Selon nos interlocuteurs, ces différentes communes sollicitées financièrement pendant la visite présidentielle ont souffert financièrement, car l’argent qui leur avait été octroyé, soit 900.000 FCFA/ commune, n’est plus versé depuis le coup d’Etat de 2012.

Madiassa Kaba Diakité

B Daou
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